Même sans avoir vu les multiples opus horrifiques (plus ou moins réussis d’ailleurs) de chacune des 2 franchises, difficile de contester à Freddy Krueger et Jason Vorhees le statut d’icône cinématographique au même titre que Michael Myers ou encore Leatherface. La perspective d’un affrontement entre les 2 monstres sacrés avait, dès lors, de quoi faire saliver les fans de slasher, à peine remis de la fin de la saga "Scream". La présence de Ronny Yu (l’homme qui a ressuscité avec brio la franchise "Chucky") au poste de réalisateur était, en outre, de nature plutôt rassurante. C’est donc en toute logique que ce "Freddy vs Jason" remplit parfaitement son contrat de divertissement à la fois gore et fun. On passera rapidement sur le scénario hyperclassique, avec son éternelle bande d’ados incompris par les adultes qui vont se faire dézinguer les uns après les autres (en même temps, les films précédents bénéficiaient-ils d’une intrigue tellement plus original ?), pour se concentrer sur l’essentiel : la rencontre entre tueurs que tout oppose. D’un côté, Freddy (l’irremplaçable Robert Englund rempile avec plaisir), le petit nerveux sadique à souhait et adepte de la vanne qui tue et, de l’autre, Jason (le massif Ken Kirzinger), le mastodonte primaire, aussi bourrin que silencieux. Une opposition de style qui s’avère complémentaire et qui est surtout l’occasion de scènes de combat d’anthologie, sous formes de fantasmes orgasmiques pour tout fan de films d’horreur. Mieux, on se prend à choisir son camp entre les 2 croquemitaines… à l’instar de Ronny Yu d’ailleurs qui se range visiblement du côté du tueur du Vendredi 13. Les fans apprécieront bien évidemment les nombreux clins d’œil disséminés dans le film (le thème musical de "Vendredi 13", le retour à Crystal Lake, l’apparition de Freddy sous sa forme humaine, l’utilisation des pilules…) et la mise en scène menée tambour battant par la réalisateur. Côté casting, on sera agréablement surpris par une interprétation moins fadasse qu’on aurait pu le craindre même si les acteurs (Monica Keena, Jason Ritter, Kelly Rowland, Chris Marquette…) ont du mal à rivaliser avec l’aura des tueurs. Les profanes pourront toujours regretter les effets sanguinolents un peu trop surfaits à l’occasion des décapitations et autres démembrements mais, pour ma part, j’ai trouvé le film particulièrement jouissif et surtout supérieur à ces nombreux prédécesseurs. Dommage que le concept n’ait pas été repris, la rencontre avec d’autres croquemitaines aurait pu être l’occasion d’autres affrontements d’anthologie…