On a presque failli l’aimer encore plus cette série B à gros budget qui ne se prend jamais pour ce qu’elle n’est pas et reste toujours généreuse et attentive à faire plaisir à son public et à le respecter. Tout comme le long-métrage de Julius Avery respecte sa star, et ce n’est d’ailleurs pas étonnant puisque le monsieur produit. C’est donc de bonne guerre si tout le monde en profite. Et on n’est pas étonné de retrouver Sylvester Stallone dans ce rôle : qu’il fasse attention à son image et son aura tout en faisant plaisir à son public et ses fans n’est guère étonnant. Effacé et mystérieux dans la première partie du film, presque un second rôle, cela permet d’entretenir sa légende, de ménager son public et de faire monter la sauce. Dans la seconde partie et surtout jusqu’au final, la star se lâche enfin, entre punchlines bien senties qui ne peuvent sortir que de sa bouche et démonstration de muscles étonnante encore pour son âge (et souvent sans doublure) qui donnent des scènes d’action bourrin, originales et réussies. En bref, même si son jeu est parfois un peu forcé, il reste Stallone, on prend plaisir à le revoir et on oublie les quelques excès de zèle dans son jeu. En revanche, on apprécie, les valeurs et les leçons de morale que son personnage donne à son jeune partenaire de jeu : ni mielleuses, ni triviales, ni ridicules, elles sont appréciables et rares dans ce type de long-métrage.
« Samaritan » doit être l’un des derniers avatars des films tournés avant la fermeture des salles qui a finalement été reporté pour au final être racheté par une plateforme de streaming. Et sortir seulement maintenant sur Prime Vidéo, plus de deux ans après. Et c’est dommage car cette (encore) nouvelle variation autour du mythe du super-héros aurait eu sa place sur le grand écran. Plus destinée à un public familial que la série « The Boys » ou que « Deadpool », l’intrigue suit un gamin persuadé que l’un de ses voisins est un super-héros disparu et c’est surtout lui qu’on va suivre. Il est joué par Javon Walton et s’avère juste et attachant. Et on peut voir toute l’étendue de son talent dans la sublime série « Euphoria ». Au début, il ne se passe pas grand-chose mais cela se suit sans ennui : c’est rythmé, bien réalisé et les décors de la ville imaginaire de Granite City donne une tonalité terne, grise et dépressive au film qui lui va bien. Puis, quand l’action commence, les séquences s’enchaînent avec plaisir et on peut reconnaître à Avery d’être un honnête artisan. Les combats sont bien foutus et impressionnants et cela rattrape le calme de la première partie. On reprochera juste le tout dernier affrontement final, trop kitsch et excessif. Mais, surtout, la laideur des effets spéciaux lors de cette dernière ligne droite alors que jusque-là ils étaient tout à fait probants. En effet, les flammes qui entourent ledit combat semblent sortir d’une série Z des années 90. Enfin on apprécie un rebondissement que l’on n’avait pas vu venir. Bref, « Samaritain » est un parfait divertissement du samedi soir, généreux et humble, même s’il n’a rien d’extraordinaire.
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