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Ykarpathakis157
4 487 abonnés
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0,5
Publiée le 4 octobre 2021
Je n'ai jamais aimé les films de Werner Herzog mais avec ce documentaire il détruit la moindre parcelle de crédibilité qui lui restait. Il semble étiré à certains moments où l'on nous montre des scènes de l'impact profond de météorites ou des derniers jours des dinosaures alors qu'à d'autres moments le narrateur nous dit que ce qui a suivi était si compliqué que l'on n'y comprend rien. C'est la chose la plus ridicule que j'aie jamais entendue dans un documentaire un format qui est normalement dédié à l'avancement des connaissances et au partage des informations. Au lieu d'experts nous sommes confrontés à des musiciens de jazz qui chassent la poussière de météorites comme un hobby. Il est rempli d'absurdités bien plus qu'il n'est rempli de recherches et de découvertes scientifiques réelles. Si vous mettez en scène des choses de cette façon qu'est-ce qui me fera croire que tout ce dont vous parlez a été au moins vérifié par des astronomes. Il s'agit d'un contenu fictif pas d'un documentaire comme le prétend la période. Le sujet aurait pu être étonnant et j'étais excité quand je l'ai vu car je suis un grand fan de cosmologie et les météorites me fascinent. Après avoir regardé j'en attendais beaucoup plus et j'ai été absolument écrasé par ce qui m'a été montré. Je lui donnerais bien une étoile si ce n'était pour quelques brefs moments d'informations scientifiques réelles et quelque images de l'Antarctique. Il existe d'autres documentaires sur ce sujet qui font un bien meilleur travail que celui-ci. Et s'il vous plaît ne me faites plus jamais écouter ce narrateur...
Ce qui n’était qu’une rencontre de circonstance dans « Encounters at the End of the World » est devenu bien plus par la suite. Depuis « Into The Inferno », Werner Herzog et le volcanologue Clive Oppenheimer ne se quittent plus. Ils font de nouveau le tour du monde pour nous conter l’histoire de notre planète bleue, tout en superposant l’humanité et sa culture par-dessus. Et c’est d’ailleurs l’affinité de ce duo, d’un passionné à un scientifique que l’on questionne les sens mêmes des crashs de météorites. Des cultes sont nés, d’autres les étendent à des hommages, mais qui font partie intégrante de l’exploration des hommes à travers les continents et à présent de l’univers. Le sujet étonne de nouveau mais reste loin d’être inintéressant, car bien que l’on convoite les nombreux secrets venants des cieux, d’autres vestiges terrestres réclament une certaine attention.
D’un site emblématique à l’autre, d’un cratère à l’autre, d’un récit intime à l’autre, ce vaste monde se trouve finalement étroitement lié par ces particules célestes que l’on cite et qui témoignerait d’une inertie constante, autour de nous et en nous. Il n’est donc pas surprenant de retrouver une démarche qui penche souvent du côté philosophique et c’est pourtant là que règnent les discussions les plus envoutantes. Il n’y a donc pas de chronologie qui tienne et on part un peu dans tous les sens pour le plaisir de découvrir un paysage toujours en contraste avec le précédent. On maintient ainsi une bonne attention, mais qui flirte sans doute avec quelques incohérences, en explorant juste ce qu’il faut pour émerveiller. Le voici l’écart qui peut en faire grincer plus d’un, sachant l’ambition du projet et l’implication de grandes figures dans le domaine. Cette générosité n’est pourtant pas manquante, mais placé dans cette source abondante de curiosité, dans la tête d’Herzog et dans l’objectif même d’une caméra qui ne vibre pas, mais qui patiente comme un spectateur assoiffé de l’inconnu.
Et cela ne se fera pas sans une pointe d’humour, basé sur le rapport intime qu’entretient Herzog avec son sujet. D’autres intervenants viennent ainsi à croiser leur foi avec la nature scientifique de phénomènes dont on ignore encore beaucoup de choses. Mais ce que l’on peut déjà observer ou palper finit par coller à la rétine de certains, qui fantasmes sur des segments de vie, des fragments de planètes qui nous répondent avec le plus grand des silences. A nous de les interpréter, en leur donnant peut-être un second souffle dans leur existence. La religion a longtemps été séduite par l’astronomie, car la mer étoilée a réservé des surprises tous aussi bénéfiques qu’apocalyptiques aux êtres terrestres. Ces événements sont bien revisités et laisse une porte entrouverte pour de nouvelles spéculations, que l’on finisse par trouver une étincelante lueur au fin fond de la boue ou non.
Oui, « Fireball : Visitors from Darker Worlds » (Boules de feu : depuis la nuit des temps) se trouve souvent désarmé face à l’amplitude d’un réalisateur de plus en plus en proie à une fascination qui le dépasse. Le sujet le dépasse également, rendant quelques interactions trop sophistiquées pour nous autres les novices et les initiés. Mais c’est également dans ces moments de vie, qu’il partage derrière sa caméra, le prolongement même de sa vision dantesque, qui nous égare juste assez afin que son œuvre prenne le dessus sur nos attentes, même les plus folles. Une partie consacrée à une organisation de défense planétaire nous amène alors à faire le point sur un avenir, compensé par d’autres rituels venus de la culture musulmane ou d’un champ de blé à Ensisheim, en Alsace.
On prend les mêmes et on recommence, cette fois Herzog et son ami Oppenheimer abandonnent les volcans pour s'intéresser aux météorites et c'est encore une fois une vraie réussite.
En fait ce que je trouve dingue avec Herzog c'est sa capacité à rendre intéressant ce qui donnerait chez n'importe qui d'autre un bête reportage télé sans ambition dans lequel on n'apprend pas grand chose. Ici le but n'est pas qu'on ressorte avec plein de connaissances sur les météorites, mais c'est qu'on sente la fascination humaine pour ces objets (c'était déjà le cas dans Into the inferno). C'est ça que j'adore, il va s'intéresser à l'humain avant tout et pas forcément avec un œil bienveillant ou sympathique, on sent que c'est un misanthrope qui parle, mais qu'il est malgré tout fasciné par ces gens.
Il a surtout le don pour donner l'impression que toutes les personnes qui apparaissent dans son documentaire sont folles, ou du moins un brin dérangées. Je pense que c'est notamment lié à la photographie de son film, grâce à l'utilisation de courtes focales les intervenants semblent se détacher du décor (ce qui me fait regretter de n'avoir pas vu La Grotte des rêves perdus en 3D) ce qui confère un aspect rêve au film.
Et donc en fait Herzog pourrait parler de n'importe quoi, je ne suivrais, parce que ce qui est passionnant dans le film ce n'est pas le sujet ou même ce qui se dit sur le sujet, c'est la galerie de personnages qu'ils nous propose, la manière avec laquelle il les filme et comment il arrive à rendre un simple entretien sur un sujet sérieux parfois assez surréaliste rien qu'avec l'image, avec sa manière de filmer les intervenants. Il faut le dire, ses interventions à lui sont également savoureuse, c'est le genre de voix qu'on pourrait écouter toute la nuit.
J'aurais juste cru qu'il serait allé plus loin dans le côté un peu mystique de la panspermie... Il y a deux ou trois moments où ont sent le Herzog pur jus qui prend le dessus, mais sinon le film reste plus sage que d'autres dans le même genre. Cette fois il a vraiment mis Oppenheimer en avant, c'est lui qui mène les entretiens et tout, c'est peut-être lié.
En tous cas, c'est évidement que Fireball vaut le détour même s'il n'est pas le meilleur docu d'Herzog, il reste fascinant, captivant et surtout d'une grande beauté. Il y a un côté enivrant à regarder un film d'Herzog et à se laisser bercer par sa voix et ses images.
Le film est a la fois passionnant et pourtant l'un des moins inspirés (mise en scène) dans l'impressionnante filmographie de Werner Herzog. Mais un bon film tout de même qui s'ajoute à la collection de films estampillés Apple TV +