En 1970, le concours de Miss Monde, regardé par des millions de spectateurs, est chahuté par l'action du Mouvement de Libération des Femmes. Miss Révolution a une valeur historique certaine, puisqu'il s'agit du premier film sur le sujet. Le problème du scénario est qu'il entend raconter tous les aspects de l'événement, en croisant les différents points de vue, même si le film penche naturellement vers les militantes féministes. Bizarrement, cette partie-là est la moins convaincante, traitée avec une certaine superficialité, résumée grosso modo et sans beaucoup de nuances à deux personnages. Plus intéressante est l'évocation du caractère politique de la compétition avec la représentante du Sud de l'Afrique (la candidate bis de l'Afrique du Sud en plein apartheid) et la première victoire d'une femme noire à l'élection, à savoir Miss Grenade. Retrouver les candidates réelles, telles qu'elles sont aujourd'hui, au cours du générique de fin, est d'ailleurs le moment le plus émouvant. Cinématographiquement parlant, Miss Révolution manque de fluidité et de dynamisme, la mise en scène s'avérant incapable de relier entre elles les différentes intrigues (tout ce qui concerne Bob Hope est inutilement amplifié). Finalement, mais cela aurait été un sujet de plus à traiter, le film ne dit rien de la polémique qui a enflé au lendemain du concours. A savoir que le résultat avait été visiblement truqué, évinçant la gagnante, Miss Suède, pour des raisons politiquement correctes, visant à faire accroire l'idée que la compétition n'était nullement raciste. Au moins, Miss Révolution donne envie de se documenter plus avant et c'est son plus grand mérite.