En vue de succéder aux deux premiers Toy Stroy ainsi qu’à 1001 pattes, Pete Docter, assisté de David Silverman et de l’inévitable Lee Unkrich, sont chargés de la création d’un nouveau phénomène des studios Disney-Pixar. Voilà donc qu’en 2002 débarque sur les écrans du monde entier une nouvelle référence en termes de film d’animation, Monstres et Cie. Toujours aussi inventifs, les scénaristes de la firme se jouent pour le coup des peurs enfantines, celles du monstre hypothétique cachés sous son lit ou dans son placard. Mais voilà, l’on place ses pions du coté du méchant, des monstres de cauchemar qui sont ici des individus comiques, mignons ou malingre, des monstres constituant une société pour laquelle l’énergie n’est rien de moins que le cri des enfants apeurés. Si l’on se demande d’emblée ou a-t-on été chercher une idée telle que celle-ci, le moins que l’on puisse dire, après visionnage, c’est qu’il s’agit là d’une nouvelle illumination de génie.
Tout aussi rythmé que ses modèles, Toy Story un et deux, Monstres et Cie démontrent qui plus est que l’innovation technique est indissociable de l’évolution de Pixar, au passage de Disney. Alors que tout un chacun était bluffé par le qualité visuel de Toy Story ou 1001 pattes, les créateurs se surpasse ici pour donner vie, principalement, à un personnage d’une qualité visuelle irréprochable, le dénommé Sully. L’on peut regretter cependant qu’hormis le design et la qualité des textures, en ce qui concerne les personnages, un manque d’application est constatable sur les plans plus larges, sur les arrières plans, souvent très criants face à cette irréprochable créations des personnages. Cela dit, Monstres et Cie fête cette année ces onze ans, n’oublions pas dès lors de souligner qu’alors, le film d’animation tel qu’on le connaît aujourd’hui, n’en n’était qu’à ses débuts.
Coté écriture, là encore, une démonstration d’inventivité, de talent. Reversant la tendance en jouant sur l’humanité des monstres de notre enfance, le film démontre qui plus est une réelle intention de ne pas s’adresser uniquement qu’aux enfants. La prouesse réside ici au fait que Monstres et Cie est un bonheur pour les petits, mais aussi pour les plus grands. Ces derniers y verront une petite critique sociale bienvenue, un propos nuancé sur l’évolution actuelle des industries de production d’énergie. Un brin parodique, un brin grave, Monstres et Cie reste et restera toujours un film hautement drôle, presque décalé.
Alors qu’une suite, sous forme de préquel, aura pointé le bout de son nez cette année, là encore une idée de génie ce retour sur les bancs d’école, il est pourtant étonnant qu’aucune suite directe n’aie vue le jour jusqu’à présent. Oui, en regard à l’attrait populaire pour Toy Story, difficile d’imaginer que les studios Disney n’aient pas d’avantage voulu exploiter le filons du monstre poilu et de son acolyte cyclope court sur pattes. Bref, peu importe. Pour se remémorer que le film d’animation n’est pas uniquement un produit bêta de marketing, d’enrichissement pour ses créateurs, j’invite chacun à revenir sur l’uns des classique du genre, ce Monstres et Cie, qui restera à jamais comme l’un des cinq premiers piliers du genre. 17/20