Je me souviens avoir vu, il y a quelques temps de cela, un film pas si mauvais que cela, mais en même temps loin d'être bon. C'était "Miss Détective". Oui, j'ai bien aimé, et oui, je l'assume. Est-ce réellement si peu courant d'apprécier un métrage aussi banal et débile que cette oeuvre ci? Pour ma défense, je dirai que non. Il y en a bien qui sont fans de "Twilight", alors à partir de là ... Je me souviens d'y avoir vu une bonne mise en scène, pleine de légèreté et d'effets tantôt simplistes, tantôt véritablement efficaces; de cette réalisation à la fois banale et plaisante, du travail de Donald Petrie, à la fois convaincant et décevant, oscillant constamment entre le bon et le médiocre, sans ne jamais parvenir à s'accrocher à aucun des deux; dommage, mais c'est comme ça. Je me souviens du casting de l'oeuvre, franchement attachant, de Sandra Bullock, pour une fois fraiche et amusante, rayonnant quelques fois dans ce rôle clairement fait pour elle; de son jeu d'actrice plutôt poussé, de son travail à elle aussi, très plaisant, et de tous les rires qu'elle apporte; car au final, c'est véritablement elle la cause de tout cet amusement, de l'intérêt que l'on porte à l'oeuvre. Je me souviens de ses expressions, de son comportement, qui font presque plus rire que les gags à proprement parler, eux qui manquent parfois d'un brin de folie, d'un poil d'imagination, de cet humour constant dans sa forme, mais trop peu original dans son fond, reposant toujours sur la même mécanique qui, bien heureusement, a fait ses preuves et continue de les faire. Je me souviens également de ces gags ratés, de ces fails magnifiques, de ces erreurs pardonnables puisque presque forcées, de ces quelques instants de déception, conduisant parfois au malaise, parce que l'on ne rit pas alors que tout le monde autour de vous le fait, de se sentir différent des autres, pas forcément plus intelligent, seulement plus sérieux, voire même trop sérieux. Mais je ne me souviens pas que de cela; je me souviens également de Michael Caine, de cette classe anglaise qu'il amène au métrage, et qui sauve également le tout de cette banalité vers laquelle il penche souvent dangeureusement, de cet acteur qui interprète à la perfection son personnage gay, amenant des répliques savoureuses bien que clichées, à l'image même de son personnage. Je me souviens également de la qualité de son jeu, ne tombant jamais ni dans la parodie ni dans une vulgaire caricature de l'homosexualité, mais également du charisme dont il fait preuve, comme à son habitude, de son engagement dans le film, et de son évident plaisir d'enfin changer ses habitudes d'interprétation. Mais je ne me souviens pas que de cela; je me souviens également de la joie qu'éprouve également Sandra Bullock d'y jouer les bimbos détectives, de cette énergie vitale à l'oeuvre qu'elle lui fournit, s'assurant, dès lors qu'elle commence son hallucinante interprétation de fille dégénérée du bulbe, que le film lui appartienne et qu'il ne puisse point s'en sortir sans elle. Mais étrangement, ironiquement même, ce dont je ne me souviens pas, c'est du film en lui même, de ses scènes et de son esthétique, de sa qualité écrite ou de sa fin. Etrange constat.