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TTNOUGAT
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5,0
Publiée le 29 août 2018
Sans doute le plus ambitieux et le plus abouti de tous les films d’aventures de Curtiz. Le réalisateur a placé la barre très haute en choisissant un roman de London avec des adaptations de Robert Rossen. Le résultat est au delà des espérances puisqu’il réussit la synthèse du fond et de la forme. Nous sommes vraiment en enfer sur le bateau (‘’the ghost’’), les personnages sont tous des condamnés sur terre et le capitaine est habité par de terribles défauts destructeurs pour lui même et pour les autres. L’ambiance brumeuse ou carrément sombre se prête parfaitement à la noirceur des pensées mais elle est devenue excessive faute à l’état actuel des copies disponibles. Comme c’est un film difficile peu adapté au grand public actuel, une restauration me paraît illusoire. Ce ‘’vaisseau fantôme’’ me semble pourtant indispensable à connaitre pour quiconque s’intéresse à cet immense cinéaste que fut Curtiz qui a su parfaitement exalter le panache, le lyrisme et la grandeur de certains hommes alors que sa nature profonde était pessimiste comme il le prouve ici.
Ce film est decevant , le scenario se veut alambique alors qu'il est d'une platitude assez consternante. Mis à part Edward les acteurs semblent un peu perdus et le film nous achève avec une fin interminable.Sinon en positif la reconstitution en studio fonctionne dans ce brouillard persistant. Bref le nombre d'etoiles attribuees au film m'ont égaré .
"Mieux vaut régner en Enfer que servir au paradis" . Le vers tiré du "Paradis perdu", poème de John Milton (écrit en 1667) cité par le commandant "Wolf" Larsen (Edward G. Robinson) à l'écrivain raffiné (Alexander Knox) qu'il a recueilli à bord de son navire de pêche, résume assez bien la thématique centrale du "Vaisseau fantôme", réalisé par Michael Curtiz en 1941 alors que la Seconde Guerre Mondiale faisait rage. Le grand réalisateur de la Warner est alors au zénith de sa gloire et nul doute qu'il a voulu à travers cette adaptation d'un célèbre roman de Jack London ("Le loup des mers") laisser parler sa part sombre en concentrant sur ce navire comme à l'arrêt dans les brumes d'une mer étonnement calme et inquiétante, une galerie de personnages symbolisant toutes les perversions du pouvoir. Le capitaine Wolf interprété par l'immense Edward G. Robinson, spoiler: frustré de la réussite de son frère devenu riche en sillonnant les mers pour chasser le phoque est un psychopathe de la pire espèce qui en remontrerait sans problème dans le genre au fameux capitaine Bligh (Charles Laughton) qui terrorisa six ans plus tôt le Bounty dans le célèbre film épique de Frank Lloyd. Ici point d'escale dans une île paradisiaque du Pacifique mais uniquement spoiler: l'univers clos d'un bateau lugubre où le plus haut gradé complètement fanatisé par des lectures mal assimilées abuse de tous ses pouvoirs pour avilir encore un peu plus un équipage composée de créatures déchues et sans horizon . Les critiques de l'époque on voulu voir dans "Wolf" Larsen la figure métaphorique d'Hitler. Michael Curtiz n'a pas démenti et l'on peut souscrire sans réserve à cette hypothèse tant le scénario écrit par Robert Rossen détaille les contours de la folie qui s'empare du capitaine enfermé dans un univers mental construit sur la frustration qui lui refuse toute marche en arrière. Et l'on sait que le propre de tous les régimes fascistes est de poursuivre leur route jusqu'au chaos. "Le fantôme" n'échappera pas à la règle. Peu importe la crédibilité factuelle du récit, Michael Curtiz qui connait la manœuvre dès qu'il s'agit de filmer sur un bateau, nous immerge dans tous les recoins du vaisseau où se jouent toutes les conséquences néfastes et mortifères d'un commandement pathologique. Du grand art comme le souligne le critique Jacques Lourcelles qui voit dans "Le vaisseau fantôme" rien moins que le chef d'œuvre de Michael Curtiz. A côté d'Edward G. Robinson grandiose et touchant on trouve le facétieux Barry Sullivan, le fougueux John Garfield, le raffiné Alexander Knox et la très gracile et ravissante Ida Lupino. A découvrir de tout urgence.
Réalisé par Michael Curtiz, The Sea Wolf se déroule dans un milieur marin comme souvent chez le réalisateur et on ne peut pas dire qu’il tient ici un de ses chef-d’oeuvres... En effet le scénario semble bien alambiqué, on peine à comprendre où il veut en venir et on peine surtout à s’intéresser à cette histoire et à ces personnages peu développés. Un film peu convaincant à oublier si Edward G. Robinson n’était pas passé par là. En effet, l’acteur livre une performance très remarquable comme à son habitude est c’est toujours un véritable plaisir que de le regarder évoluer, les rares scènes réussies le sont surtout grâce à lui. Autre élement à sauver de ce naufrage : la musique de Erich Wolfgang Korngold, compositeur attitré de Curtiz.
L'épais brouillard du commencement met immédiatement le spectateur dans l'ambiance inquiétante et mystérieuse de cette aventure dont le titre est suffisamment évocateur. Michael Curtiz positionne ses personnages les uns après les autres dans la trame avec un rare savoir-faire. Il dresse le contour psychologique des différents protagonistes avec une rapidité et une précision exceptionnelles, ce qui permet de savoir d'emblée à quel type d'individus on aura à faire : un capitaine autoritaire et brutal joué par l'un de mes acteurs fétiches, l'immense et talentueux Edward G. Robinson, centre névralgique de l'histoire. On trouve successivement George Leach, le fier marin franc et direct incarné par John Garfield, l'écrivain rescapé Humphrey Van Weyden (Alexander Knox) qui a vite discerné l'attitude à adopter en attendant mieux, la belle Ruth Webster également rescapée interprétée par l'ineffable Ida Lupino, et tous les autres seconds rôles dont le réalisateur a peaufiné le caractère avec un art consommé, l'ivrogne, le sadique, le sarcastique, le violent etc. Chaque scène est ciselée au burin dégageant une force inouïe qui accroche l'auditoire. Robinson imprime sa marque de fabrique : charisme et authenticité sans oublier l'éternelle raillerie et le fameux cigare. La relation entre le capitaine et l'écrivain est à marquer d'une croix tellement elle est intense. Une fois de plus, Curtiz réussit l'incroyable pari d'une mise en scène irréprochable et captivante qui ne peut laisser indifférent. Cette œuvre est l'aboutissement d'un génie que ses pairs ont désigné comme le plus grand cinéaste de son époque auquel il faut associer le fameux compositeur Erich Wolfgang Korngold, un collaborateur attitré de Curtiz.