Pourquoi tant de mauvaises critiques ? Il faut vraiment se demander si McTiernan ne devrait pas recommencer à faire des films d'action sans originalité ni but, tant dès qu'il sort des sentiers battus on le stigmatise illico.
Avec Rollerball, John McTiernan met en scène une formidable critique de la société, de son hypocrisie, de son commercialisme effrayant et de tous les enjeux qu'il y a derrière le sport. En somme, Rollerball commence par nous montrer le jeu vu de l'intérieur, c'est à dire que, comme Jonathan Cross, on croit que tout est beau, tout n'est que jeu et tout cela est très gentil, mais peu à peu, le spectateur s'engouffre dans la même faille que les héros du film de McTiernan, à savoir celle de l'envers du décors. Et là c'est un tourbillon infernal : complots, enjeux médiatiques, mise en scène d'éléments réels, Rollerball dénonce tout.
Or aux Etats-Unis, on n'aime pas beaucoup ça les gens qui ouvrent trop leur gueule. Mais même si la censure aura injustement amputé Rollerball d'une bonne trentaine de minutes, le film a su garder avec lui non-seulement toute la férocité de son message, mais aussi toute l'énergie du sport qu'il fallait faire passer.
Pour faire vite, Rollerball 2001 est LE film d'action par excellence : bourrin, dynamique, enragé, mais qui plus est intelligent et remarquablement mis en scène.
Alors que dire de la presse et des spectateurs qui boudent un spectacle non-seulement très sympathique, avec une forme soignée, mais avec, en sus, un fond remarquablement exploité ? Et bien il n'y a rien à dire. McTiernan s'est fait piéger par ce qu'il a voulu dénoncer. Et même si le film se trouve définitivement amputé de trente minutes décisives, qu'il n'a eu ni le succès critique ni le succès spectateur escompté, il n'en reste pas moins un formidable coup de gueule, que ni la censure ni les médias ne pourront jamais faire oublier.