J’ai vu le Phallus et le Néant, et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. Bien au contraire, c’est passionnant, étant donné les propos tenus par les psychanalystes interrogé.es, c’est difficile de s’ennuyer, on oscille entre colère, désespoir rageur devant l’imbécillité toxique de leurs propos, l’écoeurement et l’émotion violente en écoutant le témoignage –en visage caché- d’une victime de viol, d’inceste lorsqu’elle était enfant, et qui a été « soignée » d’abord par un de ces psychanalystes, ce qui a failli la détruire entièrement. Cela clôt d’ailleurs le film.
Il faut choisir d’en rire, pour amortir le choc sinon c’est difficilement supportable, quand vous entendez un des psychanalystes dire –en résumé- « les femmes n’ont pas de phallus, alors pour supporter ça, elles vont faire les soldes »
Et c’est une ribambelle d’énormités du même acabit que vous entendrez de la bouche de ces « gens-là » (18 psychanalystes) Un.e victime de violences sexuelles enfant n’est pas victime, la victime c’est le violeur/le pédophile. Je vous fais un résumé à grands traits, mais écoutez les psychanalystes, c’est ce qu’ils/elles disent in fine.
Comme « le mur, La psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » de Sophie Robert également, il faut se rappeler que c’est toujours des psychanalystes interviewés en toute liberté de leur parole, parole qu’ils/elles veulent bien donner -personne ne les y a obligé.es- qui ont attaqué en référé devant le tribunal pour que ces deux films, Le Mur et le Phallus et le Néant, ne sortent pas.
Malaise, non ?
Donc, pour faire court, ce sont ces professionnels psychanalystes à qui des patient.es, vous moi, forcément pas au beau fixe dans leur santé mentale et en fragilité, pourraient s'adresser… Comment avoir un rapport de confiance pour être soigné.e, si ces mêmes professionnels n’assument même pas leurs paroles qu’ils/elles ont dites tout à fait librement je le rappelle, lors de ces entretiens filmés ?
C’est une aveuglante question pour moi, à laquelle je trouve difficile d’échapper. Et c’est très bien. J’ai toujours trouvé dans la vie qu’on avançait en se posant des questions, en se servant de son esprit critique. Ce film y contribue.
N’oublions pas qu’il n’y a plus qu’en Argentine et en France où on laisse la santé mentale, la fragilité et la souffrance psychologique entre les mains des psychanalystes aussi passéistes que conservateurs, qu’anti-femmes (« c’est toujours la faute de la mère/de la femme !!! » qu’ils/elles disent). Le monde entier, y compris les USA, s’en est débarrassé devant le manque de résultats probants.
Et j’ai beaucoup ri devant le « langage des oiseaux » (grande spécialité de certains psychanalystes, de ce cher Jacques Salomé, et de quelques sectes bien installées) d’un commentaire à une étoile disant « Une énorme paire-version d'images et de mots qui cherche sciemment à décrédibiliser la psychanalyse… »
Paire-version ??? c’est cela, oui…
Au moins quand Jacques Salomé s’exprime en langage des oiseaux, il y a un début de cohérence rigolote « le ressenti-ment » d’accord, jouons ! le ressenti veut mentir, alors il y a « ressentiment », même si c’est un peu n’importe quoi, on peut voir le jeu de mots, mais là –sans rire- « paire-version » pour perversion… de quelle paire parle t’on ? je n’ose imaginer.
Sortons des idées rancies, allons mieux mais pas à travers une doctrine freudo-lacanienne qui n’a fait aucune preuve –jamais- de son efficacité et de sa capacité d’aide, d’empathie.
Merci à Sophie Robert.