Après avoir vu « Terminator Genisys », j’ai ressorti de ma dévéthèque « Terminator 3 : le soulèvement des machines ».
Quand j’ai vu ce film pour la première fois, c’était à la télé, quittant Paris pour la Province, les films en V.O sont aussi rares que la neige sur La Promenade des Anglais ! J’ai donc dû attendre un an et des semaines pour visionner enfin le film. En Province, et avec l’âge, j’ai appris à être patient. Je m’étais préparé à voir un film très moyen compte tenu des critiques assez mitigées. Cela me peinait un peu tout en étant confiant. Et aussi étrange que cela puisse paraître, j’ai décidé ensuite d’acheter le DVD, car quelque part, la saga étant repartie, je me devais aussi la compléter. Et pour tout dire, en revoyant le film, je ne l’ai pas trouvé si désagréable que ça. Je me suis repassé la saga dans sa globalité avant de regarder l’opus 5. Etant nourri de séries U.S, « A l’heure U.S », il n’y a plus rien d’étonnant à ce que l’on tripote un scénario que l’on croyait abouti. Dans certaines séries, les scénaristes n’ont aucun scrupule à détricoter des histoires abracadabrantesques pour relancer une soi-disant intrigue. Mais en 2004, je n’étais pas autant baigné de la culture séries. Quand j’ai su que « Terminator 3 : le soulèvement des machines » était en chantier, j’étais à la fois curieux et perplexe. « Que peut-on bien nous raconter sachant que Cameron avait mis un point final au futur ? » La réponse est simple : Skynet, ce fameux « personnage » du second volet n’a pas été complètement détruit. Oui, Sarah Connor, son fils John et le Terminator 800 ont failli à leur mission ! D’accord. J’accepte le principe. Donc, nous voilà reparti avec une introduction plaquée sur le Terminator 2. On commence par Schwarzy, modèle 850, légèrement évolué, et là patatra, un Terminator au féminin, joué par Kristanna Loken, belle, redoutable et crédible dans son rôle de robot au discours limité comme il se doit ; avec tous pleins d’options, un modèle plus évolué que le 1000, un TX. Mostow ferait-il un film féministe ? Ici plus de Sarah, elle est décédée, mais deux femmes : le Terminator TX et Kate Brewster, la future Carrie de Homeland, Claire Danes. Donc, deux Terminator (s) avec cette variante : l’un pour protéger Kate Brewster (eh oui !) et l’autre pour tenter de la tuer et éliminer les autres lieutenants de la résistance humaine dont John Connor accessoirement. Nick Stahl, la vingtaine vagabond, succède à Edward Furlong. Pourquoi Kate Brewster ? Parce qu’elle sera aussi un des lieutenants de la résistance et la femme de John Connor. A cela s’ajoute la mission de détruire une bonne fois pour toute Skynet sur les ordres de Kate car à l’origine, le Terminator 850 doit mettre en lieu sûr John et Kate car la fin du monde est programmée dans 18h. Comme je le suppose, il n’était pas dans l’intention du Terminator de détruire Skynet. Cette fois la fin du monde est inévitable. Résigné, le Terminator accepte avec sa petite troupe d’empêcher le père de Kate d’activer Skynet aux réseaux civils et militaires. En vain. Skynet est autonome et s’avère être le virus. La fin du monde aura bien lieu qu’on se le dise ! Ca se tient. Bref, on retrouve la même grammaire mais sans les tons bleu nuit de Cameron, ici, c’est plutôt rouge et nuit ; ici, l’humour est nettement plus appuyé, en grande partie assuré par Schwarzenegger. Si la première demi-heure reste très prenante avec une course poursuite impressionnante avec un camion grue, il reste que le film est un peu plan-plan, raisonnable jusqu'à l’affrontement final entre les deux Terminator (s) et l’explosion nucléaire. Le film a rempli sa mission de bon divertissement et a le mérite selon moi d’avoir réussi à être cohérent. Il tient la route. L’ADN Terminator/Cameron n’est pas du tout dénaturé malgré un humour très assumé, des lignes de dialogues parfois barbantes. Le film demeure pessimiste et sombre comme le premier volet. Mostow a décidé de saper le moral du second volet ; là où James Cameron avait évité à l’humanité de sombrer dans un futur apocalyptique. Ne l’avait-il pas appelé « Le jugement dernier » ? Mostow a rétabli l’ordre des choses, celles prédites par Kyle Reese. Et de nouveau je me remets à penser à lui et à ma boucle temporelle qui repart de plus belle : John Connor va rencontrer Kyle Reese. Lequel va devoir débarquer dans le passé pour protéger Sarah Connor… Terminator est un éternel recommencement, il suffisait que Mostow prenne les rennes de la franchise…