Claque visuelle de cette fin d'année 2024, Le Robot Sauvage est une histoire de forces contraires. Le Robot, ce monstre étrange débarqué d'on ne sait ou, détonne, dans cette nature sauvage, préservée des humains. Cet artificiel et ce naturel n'ont rien à faire ensemble ; et pourtant, au hasard des rencontres, se met en place une coexistence pacifique et amicale entre le Robot et ses compagnons, coexistence qui n'est pas sans rappeler le couple Proie-Prédateur. Hélas, l'insertion d'un organisme étranger au sein d'un écosystème ou il n'a rien à faire ne peut qu'entraîner d'importants chamboulements ; l'occasion, pour les habitants de la forêt, d'unir leurs forces. Certes, c'est justifié d'un point de vue narratif ; cependant, c'est assez convenu. En fait, beaucoup d'éléments sont convenus dans ce "Robot Sauvage", à commencer par le traitement de deux de ses grands thèmes : La Parentalité et le Choix (Existe-t-il un libre arbitre, ou tout est déterminé à l'avance ? Pour l'un comme pour l'autre, dans quelle mesure ?). Ce n'est pas médiocre mais attendu, et les incompréhensions qui apparaissent au fil du récit entre le robot et les animaux de la forêt sont, elles aussi, attendues ; tout est traité de façon très superficielle. Le ressort premier du métrage tenant au décalage existant d'office entre le Robot et son environnement, toute progression suit un schéma logique, facile, dans la mesure ou toutes les péripéties doivent permettre au "personnage" de se dévoiler en tant que Parent qui fait de son mieux. Et le programme, y est-il pour quelque chose ? Ou ne serait-ce pas le propre d'un parent de se dépasser pour offrir le meilleur à son enfant, quand bien même ce ne serait pas absolument parfait ? Le robot était il programmé pour tout ça, ou y a t-il autre chose ? Là est la question, même si le décalage, au fond, demeure. En fait, la structure même du film a quelque chose de surprenant : Les séquences de calme et d'action se succèdent à un rythme soutenu, évoquant plus une mécanique bien huilée qu'une forme naturelle. Les transitions sont brutales, et cela nuit, au final, à l'œuvre. Car ou sont les moments marquants ? Ces grands moments, qui restent en mémoire ? Difficile d'en ressortir. Tout est un peu trop fade. Il y a bien des personnages attachants et des moment amusants, mais sur le plan thématique et moral, rien de transcendant. La fin, elle même, est très décevante. Et c'est peut-être ça, le problème. Cet écart entre les attentes énormes suscitées par les critiques élogieuses du film, et la réalité. Le Robot Sauvage n'est pas un mauvais film, loin s'en faut. Mais ce n'est pas un chef d'œuvre, et ce n'est pas, non plus, un grand film. Tout est trop convenu, tout est trop commun. C'est un bon, un agréable divertissement. Pas plus, pas moins.