Pour être honnête, "Le Robot Sauvage" était un film qui ne m'attirait pas forcément à la base. Il est vrai que le fait de voir Chris Sanders à la réalisation jouait en la faveur du film, mais l'univers et le synopsis ne m'avaient pas vraiment convaincu. Je n'avais donc pas prévu de le voir aussi rapidement, mais avec les critiques dithyrambiques que j'ai vues sur ce dernier, j'ai finalement été intrigué par celui-ci. Par conséquent, je me suis dirigé vers les salles de cinéma pour le visionner, et j'ai réussi à passer un bon moment. Pourtant, sur la première heure, mon ressenti a oscillé entre des doutes et des moments de satisfaction. Très rapidement, j'ai pu voir l'empreinte de DreamWorks sur le projet, que ce soit dans la mise en scène ou dans le ton. Visuellement, le film est encore une belle note à ajouter à la manche du studio, car leur travail est vraiment bluffant. L'animation s'avère fluide, extrêmement détaillée, mais aussi très riche en matière de couleurs. Le tout donne une ambiance particulièrement légère, qui s'inscrit dans l'atmosphère très détendue du récit. Globalement, on ressent l'envie de jouer sur le décalage de l'histoire, et cela, de manière très rapide. Tout le début du film joue sur ce paradoxe de la technologie du robot avec la nature qui l'entoure. Les gags sont très efficaces, et le rythme très soutenu accentue cet effet de l'errance du personnage. Il est perdu au milieu de cette île, et le comique de situation qui est déployé va donc très bien fonctionner. Malgré tout, j'ai commencé à sentir les limites de cet aspect lorsque l'histoire démarre réellement et que nos personnages commencent à se développer. Sur le papier, ce n'est pas trop compliqué de nous attacher à eux, les animaux sont réalisés via des designs particulièrement efficaces et ils s'avèrent vraiment très mignons. Par ailleurs, le doublage est efficace, et il se dégage beaucoup de vie de l'ensemble. Mais concrètement, cette envie de toujours donner du rythme m'a un peu perdu à ce niveau-là, car la relation entre Roz et Joli-Bec est finalement très survolée. Le montage ne se calme jamais vraiment, et c'est assez dommage à ce niveau-là. J'aurais apprécié que plus de temps soit consacré aux sentiments qui lient nos héros. Le meilleur exemple étant la séquence où Joli-Bec apprend à voler, car tout est fait au sein d'une séquence musicale assez rapide. On ne prend pas vraiment le temps de faire monter la pression, le film refuse de se poser, par peur de perdre le rythme installé. Et j'ai donc eu la crainte que cela allait considérablement poser des problèmes lors de la dernière heure, et que la fin allait souffrir d'un manque d'émotions à cause de cela. Heureusement, le long-métrage réussit quand même à rebondir sur ses pattes, avec une conclusion plutôt honorable. C'est toujours aussi rythmé, mais l'humour passe un peu au second plan, on se concentre davantage sur le ressenti de nos personnages. Il y a de très jolies séquences en ce sens, notamment celles qui impliquent tous les animaux. Certes, il faut éviter de trop réfléchir pour pouvoir réellement apprécier cette fin,
notamment dans la manière dont ce robot se comporte. Je veux bien qu'il puisse développer des émotions propres, mais quand un programme est reset, il est reset, il ne reste pas un bout de code dans un endroit que l'on ne connaît pas.
Mais globalement, je pardonne ces petites facilités, car le tout s'avère quand même assez émouvant. Cependant, je n'oublie pas ce qui a réussi à m'émouvoir et à me toucher au sein de ce film. Ce qui fonctionne vient principalement de la musique, de l'animation, de la mise en scène et du doublage. Les personnages ont beau être intéressants, le montage n'aide pas forcément à nous les faire développer de manière correcte. Mais malgré ce petit point noir, j'ai quand même passé un très bon moment. C'est un film particulièrement drôle, vivant et vraiment beau à voir. Alors même si j'aurais aimé que le tout prenne un peu plus son temps, je pense que ce projet est quand même une réussite. Pour conclure, un très bon projet malgré tout.