Écrite et réalisée par Chris Sanders (Lilo & Stitch, Dragons), qui adapte ici l’œuvre de Peter Brown, cette nouvelle production des Studios DreamWorks rejoint la lignée des robots "humains" au cinéma (Wall-e, Le Géant de Fer, L'homme bicentenaire, I, Robot, Johnny 5, Baymax,...) et s'avère sans doute être le meilleur film d'animation original vu au cinéma jusque-là cette année.
J'avoue que les toutes premières minutes pouvaient me faire craindre un film au ton un peu trop enfantin, avec son personnage de robot décalé, perdu au milieu d'un environnement forestier qui ne lui correspond pas, et cherchant à tout prix à rendre service auprès des animaux qui l'habitent.
Mais assez vite, le récit prend une autre dimension, plus touchante et philosophique, et fait s'installer l'émotion petit-à-petit.
Reprenant une animation très semblable à celle du «Chat Potté 2», cette très belle fable futuriste nous raconte l'émancipation d'une machine programmée pour servir l'Homme.
Au contact de cette nature parfois impitoyable (avec ses prédateurs et ses proies) et bien enracinée dans ses us et coutumes, "Roz" va apprendre à se libérer de son programme, à penser et vivre par elle-même, notamment grâce à l'aide d'un renard malicieux et solitaire et à une petite oie
(dont elle a accidentellement tuée le reste de la famille)
qu'elle va prendre sous son aile et tout faire pour qu'elle puisse participer à sa première migration hivernale.
Et autour de Roz, c'est toute cette faune sauvage qui va réinterroger ses instincts naturels (une autre forme de programmation) pour tenter de cohabiter et de s'unir face à des dangers qui les menacent tous.
Abordant des thématiques comme celles de l'adoption, de la méfiance ou de l'entraide, ce film d'animation, c'est une sorte de lutte contre le fatalisme et une ode à la détermination.
Un film à l'image de sa protagoniste principale, un robot qui force son programme et choisi de vivre, de ressentir et de protéger les siens (même ceux qui ne lui faisaient pas confiance).
Une belle aventure humaine et initiatique, à l'esthétique naturaliste et poétique, jonglant bien entre émotion et humour, et nous procurant de beaux frissons, et ce malgré une partie finale un peu expéditive.
Un très bon cru DreamWorks (même s'il n'arrive pas tout à fait à la cheville des films d'Andrew Stanton et de Brad Bird) que je vous invite vivement à découvrir en salle. Vous ne devriez pas regretter le voyage. 7,5-8/10.