‘’ Les crevettes pailletées ‘’ offre une sinistre image de l’homosexualité masculine et ne fonctionne que sur la base intarissable des stéréotypes. Résumons cependant… Il fut un temps où l’homosexualité, de manière générale, était considérée comme une maladie. Par ‘’ maladie ‘’, il fallait entendre le déséquilibre psychologique dans tous ses travers. Ainsi, les homosexuels étaient dépeints comme ‘’ instables ‘’, ‘’ immatures ‘’, ‘’ frustrés ‘’, ‘’ débauchés ‘’… En visionnant ce film, j’ai essentiellement découvert des personnages d’age mûr, dont certains possédaient même une famille. Et je n’ai pas compris pourquoi ces hommes, censés posséder une certaine expérience de la vie, passaient le plus clair de leur temps à se montrer leur bite, leur fion, à copuler, à s’amuser comme des gosses de douze ans, tout en clamant, au passage, que leur unique objectif était de marcher la tête haute, de se battre pour leur dignité. Car où est véritablement la dignité dans ce film ? Je n’ai rien vu qui donne envie d’être fier. Rien. Ce que j’ai vu, ce sont des clichés sur pattes qui se plaignent mollement des clichés. Où sont donc passés les Guy Hocquenghem, Harvey Milk, Michel Foucault ? Naturellement, la communauté LGBT approuve le film. Il semble qu’elle ait amorcée son déclin depuis belle lurette, embourbée dans ses rites sectaires, et ne soit plus qu’un immense carnaval, protestant contre tout et n’importe quoi, approuvant tout et n’importe quoi. Le cinéma français, tartiné de bien-pensance jusqu’au fion, semble lui-même ne plus savoir quoi inventer pour satisfaire la tyrannie des minorités. A quand la reprise la main ? Du reste, la mise en scène est assez faible, parsemée de nombreuses longueurs… La plus effrayante (mais aussi la plus réussie, esthétiquement parlant) est sans doute celle du bordel géant en Croatie, où les Crevettes, négligeant distraitement leur entraînement, partent passer une chaude soirée. Tout semble y être dit : la baise, la baise et encore la baise. Dieu merci, le méchant homophobe, l’entraîneur Matthias Le Goff (interprété par Nicolas Gob), sauve quelque peu la mise par son ambition et son sens de l’abnégation, qualités dont il est visiblement le seul à faire preuve au sein de l’équipe. Comme quoi…