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Fêtons le cinéma
689 abonnés
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4,0
Publiée le 9 juin 2021
Lil’ Buck Real Swan raccorde la danse à sa nécessité pour des artistes qui trouvent là l’occasion d’échapper, ne serait-ce que pour un temps, à la précarité du monde extérieur et de leur condition sociale. « Il n’y a pas d’autre porte de sortie. Ils doivent faire quelque chose de positif », indique la mère de Charles Riley. La vitalité qu’ils engagent dans des chorégraphies personnalisées et improvisées constitue l’expression de leurs expériences sous une forme artistique, une volonté de mimer la violence qui gangrène leur ville, à l’image de ce que proposait déjà West Side Story en 1961 (Robert Wise et Jerome Robbins). Le long métrage croise une approche documentaire, pédagogique et immersive, avec des séquences de danse à l’esthétique très travaillée et somptueuse ; ce choix de composition permet de toucher au sublime en partant d’un quotidien routinier et morose, comme si les désirs d’évasion des danseurs s’incarnaient à l’écran et prenaient le pas sur la réalité. La rencontre avec Benjamin Millepied contribue à installer cette réflexion plus théorique sur le jookin’, rencontre entre un certain classicisme et la modernité, recréation par la modernité d’un certain classicisme que l’on peut aisément déplacer dans un ballet. Elle insiste surtout sur la notion de partage, essentielle ici : Charles Riley, comme Benjamin Millepied, font vivre leur art en en transmettant la technique et la passion, entretenant l’esprit du Crystal Club et des échanges de cassettes vidéo sur lesquelles sont enregistrées nombre de chorégraphies à méditer, à déformer, à faire revivre encore et encore. Le film se pense lui-même telle une œuvre en partage, dialoguant avec son spectateur et l’invitant à prolonger son initiation au jookin’. Un excellent documentaire, beau et instructif, signé Louis Wallecan.
L’histoire pourrait être classique, traditionnelle en forme de conte de fée, mais il n’en est rien . Tout petit Charles Riley dansait comme il le sentait. Comme il pensait pouvoir s’exprimer. Aujourd’hui il s’appelle Lil’Buck et rayonne sur la planète de la danse entre jookin et hip-hop, mâtinés de gestes classiques appris au New Ballet Ensemble de Memphis, ville où il a grandi à l’écart des gangs et des mauvaises fréquentations. C’est sa maman qui l’affirme avant que son art de la rue ne prenne la clé des champs à travers le monde entier. Une vidéo de Spike Jonze a mis le feu aux poudres et depuis la planète artistique ne pense que par lui .Ou presque. En ce qui me concerne, j’ai appris beaucoup sur cet univers, et j’y ai vu de belles séquences. AVIS BONUS Quelques scènes coupées, ou proposées dans leur version longue. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Lil Buck – né Charles Riley – est devenu une icône de la danse contemporaine. Il a grandi à Memphis et y a pratiqué très jeune le "jookin", une danse urbaine cousine du "gangsta-walk". Il complète sa formation au "New Ensemble Ballet" de Memphis avant de partir poursuivre sa carrière en Californie. En 2011, le réalisateur Spike Jonze filme sur son téléphone portable son interprétation du "Cygne" de Camille Saint-Saëns accompagné par le violoncelliste Yo-Yo Ma. La vidéo devient virale. C’est le début du succès pour le jeune artiste.
Louis Wallecan, qui lui avait déjà consacré un documentaire en 2013, lui en consacre un second dont on peine à comprendre l’intérêt, si ce n’est dans la publicité qu’il fait pour le danseur.
Certes son art est étonnant, audacieuse synthèse du "street dancing" et de la danse classique. Je n’avais pas vu son interprétation du "Swan" et me sens désormais moins ignare. Mais j’aurais aimé en savoir davantage sur le "jookin", sur les amis qui ont entouré Lil Buck à ses débuts dans les rues de Memphis, dont on se désintéresse dès que l’enfant prodige prend son envol. Et surtout, je n’ai pas aimé me sentir pris en otage par une œuvre tout entière à la dévotion de son héros.
Un peu déçu par ce docu pour plusieurs raisons. 1. Une narration instable où l'on passe directement de la danse du ghetto à un unique personnage. 2. Peu de scènes de danse exclusive et pas nécessairement filmées de manière très créative. 3. Le film se tourne peu à peu en une hagiographie limite gênante, notamment dans la dernière partie. 4. On s'attache au personnage qui est passé du hip-hop à la danse classique, comme s'il fallait avoir une légitimation de la culture élitiste pour devenir véritablement un génie et avoir le droit à son docu. Malgré ces quelques écueils, le film se laisse regarder avec bonheur. On découvre un prodige et on ne se lasse pas de le voir faire du monde entier une piste de danse. Et on ressort avec une folle envie de danser et de la bonne musique plein la tête.
Suivant le parcours de Lil Buck du "Ghetto de Memphis aux étoiles de la danse classique", ce film rempli ses promesses avec une esthétique à couper le souffle. Mais cela s'arrête là. Si le milieu du jookin est interrogé pour son côté expressif et "gangsta", celui du classique n'est jamais sorti de son pied d'estale, renforçant ainsi la distinction entre une sous-culture noire d'un côté et une culture légitime de l'autre. Comment ne pas ainsi voir Lil Buck comme l'incarnation de "celui qui a réussi" [à côtoyer l'élite blanche de la danse classique ?] quand tous les autres sont restés dans le "ghetto" ? Cette dichotomie dans le discours ne permet pas de rendre hommage au talent de ces danseurs ni à la puissance symbolique qu'une telle ascension aurait pu signifier politiquement.
Un documentaire de haute qualité avec quatre ans de travail ! Très agréable à regarder notamment pour les amateurs de danse. L'histoire de protagoniste nous démontre une belle conciliation entre la culture populaire et celle dite légitime. Je suis épaté pour la sophistication technique de danseur qui possède une habilité et une souplesse incroyable ! Bravo et merci !
Quelle trouvaille!! Encore un pseudo documentaire sur un chorégraphe américain! Le film est lourd et se traine lamentablement. On a deja vu ça cent fois cette année. Une réalisation molle qui surligne sans talent, sans rythme ni ferveur et qui ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà sur ce jeune prodige.