« Joyeuse Retraite » vu par défaut, n’est pas le film léger et bon enfant que je pensais découvrir tant l’esprit vachard et délétère y règne en maître en rendant cette réalisation de Fabrice Bracq particulièrement gênante et franchement malsaine, jusqu’à même à utiliser le milieu des « Restos du Cœur » en le stigmatisant à outrance, comme étant des individus à part, à la propreté douteuse et à l’honnêteté peu fiable !!!
Édifiant et scandaleux de passer par cette honteuse et triste représentation, pour la nécessité d’un simple prétexte, qui permettra juste au passage de faussement cautionner l’emploi du temps surchargé de ces deux retraités, que sont Thierry Lhermitte et surtout Michèle Laroque, dont le jeu appuyé et caricatural la rend détestable et odieuse dans tous les sens du terme !
Forcer le trait à ce point dégage un malaise évident quand de plus, à chaque réplique cette jeune grand-mère ne sait exprimer qu’un fiel omniprésent envers son entourage proche...
Trop, c’est trop et manquer autant de subtilité dans le traitement de l’humour en oubliant justement toute sensibilité ou un minimum de tendresse, finit par lasser et faire l’effet totalement inverse de ce que l’on pensait découvrir.
Franchement se reconnaître dans un portrait aussi grossier est plutôt inquiétant et effrayant, tant la personnalité de cette fameuse Marie-Louise, heu Marilou pardon (!), est lamentable, même si on essaie avec la meilleure volonté possible de prendre tout cela au second degré !
Il faut vraiment faire un réel effort de tolérance pour voir dans ce tableau aussi féroce, une peinture des nouveaux retraités que leurs enfants vont pouvoir « utiliser » tant bien que mal...
On aurait pourtant pu imaginer un tas de situations drôles et déjà suggérées dans cette histoire, à condition d’y mettre un peu de légèreté, de finesse et de naturel !
La vie de retraités débordés par la présence et les activités des petits-enfants amènent des contraintes assurément, mais qui se révèlent des moments de pur bonheur que l’on aurait espéré voir ici justement montrés dans la bonne humeur et l’humour qui va avec, et j’en parle en connaissance de cause !
Mais là, que de rôles caricaturaux et déplaisants à l’extrême, de ceux que l’on traite comme des imbéciles sur lesquels on ne fait que s’épancher en griefs gratuits et hallucinants, aux plus méchants et égoïstes que l’on rend imbuvables au possible dans une comédie qui finit par ne plus avoir de sens, jusqu’à la fin dont on ne peut croire un mot tant l’affection est aux abonnés absents de ce couple méprisant et méprisable...
Il n’y aurait à la limite que cette arrière-grand-mère malicieuse et généreuse interprétée par Judith Marge, qui avec sa délicieuse blague (à retenir !) sur Brigitte Bardot, arrive juste une fois à nous faire vraiment rire !
Heureusement, mais c’est bien peu !
Désespérant vraiment, et inquiétant de véhiculer de telles idées et images sur la misère, celle qui justement nous guète et contre laquelle on devrait tous se battre dans l’urgence, avant que cette retraite devenue peau de chagrin ne soit plus aussi joyeuse pour beaucoup...