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John Henry
108 abonnés
708 critiques
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5,0
Publiée le 30 novembre 2021
Quel immense chef d'œuvre minimaliste. Ce film il hurle tout en douceur, tout en délicatesse, il vocifère, il déclame, il s'engage, avec un sourire désarmant, en chuchotant du bout des lèvres, en se promenant sur la pointe des pieds, il incite au réveil des consciences en effaçant les traces de ses pas derrière lui.
Je suis un peu mitigé après avoir découvert ce film complètement par hasard. Je crois que je n’ai pas aimé et que j’ai trouvé le film pas terrible. L’histoire présente des enjeux et un contexte très intéressant mais ne développe rien. Par ailleurs, la réalisation est scrupuleuse et minimaliste bien qu’un peu simpliste.
Très succinctement, la mise en scène est globalement basique sur le plan de la caméra. Mais il y a de nombreuses subtilités qui rendent l’ensemble curieusement prenant. C’est-à-dire qu’il y a très peu de mouvements de caméra et le cadrage est relativement basique. J’ai trouvé que la direction photographique est très travaillée mais que l'œil de la caméra est assez boring. Par ailleurs, les décors sont très travaillés et racontent constamment quelque chose sur les différents personnages et la musique se complexifie au fur et à mesure du film. Malgré une image platonique, j’estime que la réalisation est tout de même maîtrisée et intelligente dans son exécution.
Là où la mise en scène est assez intellectuelle et remplie de subtilité, je trouve que le scénario ne fait qu’un travail de surface. C’est-à-dire que le film présente une satire de la société sud-coréenne en se basant sur un élément déclencheur relativement absurde. Soit. Mais l’ensemble est trop répétitif et la protagoniste n’évolue jamais et ne se remet pas en question ; même constat pour les adjuvants qui ont un développement et un potentiel mais aucune évolution. Sans compter que le film finit par être un peu trop répétitif où la narration est toujours la même ; je pense que je suis sorti du film lors des 20 dernières minutes. Je sens qu’il y a un propos très intéressant et honorable mais l’histoire ne donne pas tant de point de vue ou ne dénonce pas grande chose dans sa narration. Il y a un potentiel mal exploité.
Je n’ai pas passé un mauvais moment, mais je n’ai pas aimé ce film. Je recommande quand même ce film car malgré un ensemble en dents-de-scie, le film lance un vrai débat.
Très joli film qui adopte presque le ton et la structure du conte pour parler d’un sujet pourtant lourd, puisqu’il s’agit ici d’une plongée dans la précarité. Comme dans l’ennuyeux Locataires de Kim Ki-duk, Miso passe d’appartement en appartement, à la différence près qu’ils sont ici habités par ses amis de jeunesse, tous devenus adultes et coincés dans des vies plus ou moins aliénantes, ce qui donne lieu à une série de portraits tragi-comiques irrésistibles. Mais le portrait le plus touchant reste celui de Miso elle-même, jeune fille aux cheveux blancs et au sourire d’enfant, accrochée à son whisky et à ses cigarettes comme à sa propre dignité. Un récit très pur et bien rythmé, poétique sans être contemplatif, réaliste sans être démonstratif, léger et charmant, à l’image de son héroïne, qui rappelle l’Haewon de Hong Sang-Soo.