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ffred
1 729 abonnés
4 021 critiques
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4,5
Publiée le 16 juin 2020
Voilà le très beau premier film d'un jeune réalisateur italien installé en France. Tout en silence et en regard, une très belle histoire d'amour entre deux femmes d'âge mur décrite avec force sensibilité, tact, finesse et émotion. Martine Chevalier et Barbara Sukowa sont formidables, le couple fonctionne parfaitement. Léa Drucker est toujours aussi juste. Un très beau film sur l'amour, et la difficulté d'aimer, maitrisé et fort (tant sur le plan du scénario que de la mise en scène), tout aussi âpre que pas facile d'accès. Plein de nostalgie et de mélancolie mais aussi plein d'espoir, Deux est une très belle surprise. 4,5/5
Très touchante histoire romanesque et un film inédit sur l'homosexualité féminine en mode troisième âge. Les trois actrices sont sublimes et enfin un premier rôle de cinéma pour la grande Martine Chevallier, sociétaire de la Comédie-Française.
Ce début d'année 2020 regorge quand même de très beaux premiers films, de grande qualité, ça fait beaucoup de bien et donne beaucoup d'espoirs pour le cinéma de demain. Cette fois, c'est Filippo Meneghetti qui le démontre à travers une belle histoire comme on les aime. Celle de deux personnes âgées (Nina et Madeleine) incarnées de la plus belle des manières par Barbara Sukowa et Martine Chevallier. Leur visage respire déjà tellement de choses, d'émotions et de vécus à l'écran, simplement par leur regard, qu'en plus de leur talent dans le jeu et l'interprétation, elles ne pouvaient que nous embarquer durant cette heure et demi. Touchant de bout en bout, parsemé de scènes drôles et de comique de situation aussi, le film nous raconte l'amour à travers l'âge, et il est rare d'associer homosexualité et vieillesse au cinéma, ce qui est d'autant plus agréable et réussi. J'ai aimé la façon pudique, et extrêmement élégante de filmer ces différents prismes amoureux. Je ne compte même pas les gros plans visages magnifiques sur ces 2 actrices, et j'ai encore en mémoire ce travelling avant sur le visage allant jusqu'au très gros plan des yeux de Madeleine, qui était un plan absolument somptueux de beauté et d'humanité. Mais le film ne serait rien sans l'interprétation tout aussi réussie et touchante de la fille incarnée par Léa Drucker. Plus je la vois dans des rôles aussi touchants et fragiles, plus elle me convainc définitivement de son talent. Quelle force de jeu et d'émotions à elle seule. Ce premier film est donc une ôde à l'amour à travers l'âge et la plus insurmontable des épreuves dont la maladie fait partie. Le casting était parfait et intelligemment mis en avant par l'image et la mise en scène sans jamais être dans l'excès de pathos ni d'une quelconque caricature. Magnifique !
Porté par une interprétation magistrale, "Deux" est un drame émouvant. Plus surprenant : le cinéaste amène son film vers le thriller (musique, mise en scène, suspens de certaines scènes), de ce fait, l'attention du spectateur est renforcé.
Filippo Meneghetti : voilà un nom qui ne nous dit rien. Et pour cause : il s'agit ici de son premier long-métrage. Mais alors il frappe fort - et paradoxalement, si l'on ose dire - tout en douceur... Le sujet d'abord n'a rien de banal. Deux femmes, toutes deux septuagénaires, habitent sur le même palier d'un immeuble. On les sait voisines, mais on ignore qu'elles se vouent un amour fou. L'une, Nina, est restée célibataire, tandis que l'autre, Madeleine, est veuve et a eu deux enfants d'un mariage dont elle n'éprouve aucune nostalgie. Leurs amours interdites demeureront cachées jusqu'à ce qu'un AVC survienne à Madeleine, la rendant totalement dépendante et suscitant la rage de Nina à qui l'on interdit de voir celle qu'elle aime passionnément. Rien de plus pudique et de plus délicat que ce film qui ne se permet pas la moindre facilité ni le moindre voyeurisme. Il s'agit bien d'une grande histoire d'amour où la notion de bonheur familial est mise à rude épreuve. Le réalisateur adopte le point de vue des deux femmes et surtout de Nina lorsque sa compagne est atteinte par la maladie. En cela, la deuxième partie du film a quelque chose de déchirant, la folie s'emparant alors du personnage de Nina. Tout cela s'effectue dans une lumière admirablement maîtrisée et conférant au film une sorte de grâce. Ajoutons que le scénario témoigne d'une grande inventivité : il est rare de voir sur un écran une telle accumulation de détails significatifs. De ce point de vue, la découverte par Nina du corps inanimé (on le présume) de Madeleine est éblouissant. Et nous n'oublierons pas de sitôt l'ouverture du film où deux petites filles jouent à cache-cache, une scène qui prendra tout son sens dans le déroulement du film. Enfin - et surtout - les rôles sont portés par deux actrices d'exception, Barbara Sukowa, l'ancienne égérie du cinéma allemand des années 80, et Martine Chevallier, plus habituée à interpréter sur les planches Shakespeare et tous les grands du théâtre international qu'à figurer dans des films. Toutes deux témoignent d'une force et d'une dignité qui méritent le respect. La maîtrise des regards dans une abondance de gros plans force l'admiration. Mais il serait ingrat de ne pas mentionner Léa Drucker qui, dans le rôle de la fille de Madeleine, est d'une justesse remarquable. Quant à la musique, outre le fameux "Sul mio carro" interprété par Betty Curtis, qui porte ici le bonheur rêvé du couple "interdit", elle mérite une mention spéciale pour la contribution très originale et toujours pertinente de Michele Menini.
Toute sa vie, Madeleine a menti à sa famille. Si elle a été mariée et a eu deux enfants, elle a également entretenu une relation amoureuse et cachée avec une autre femme, Nina. Cette dernière était jusqu’à présent considérée comme une simple voisine de palier. Mais un jour, Madeleine fait face à un grave accident cardiovasculaire et n’a plus la faculté de parler et peut à peine se déplacer. Son cerveau est-il conscient ? Est-elle encore capable de penser et ressentir des émotions ? Il est hors de question pour Nina de laisser Madeleine seule avec une aide-soignante négligente. Elle prendra des risques de plus de plus grands pour être proche de la femme qu’elle aime, quitte à rompre le secret. “Deux” est l’histoire poignante de deux femmes qui se sont toujours aimées, quelque soit leur âge. Barbara Sukowa et Martine Chevallier sont superbes dans ces rôles matures qui décomplexes nos aprioris. Léa Drucker livre également un portrait juste de cette fille qui infantilise sa mère et qui refuse cet amour en dehors du schéma traditionnel. C’est un film qui saura vous toucher avec finesse. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
"L'amour est plus fort que tout". Ce dicton un peu désuet trouve pourtant tout son sens dans cette histoire bouleversante entre ces deux femmes amoureuses, qu'un accident va venir contrarier quand la famille va s'en mêler. La lumière dans les yeux de ces deux belles comédiennes lorsqu'elles se regardent, leur façon de s'enlacer lorsqu'elles dansent, leur silence si évocateurs d'une longue et belle complicité font de ce pas de "Deux" un film sensible et précieux, pudique et touchant, qui mérite amplement de représenter la France dans la course aux prochains oscars. Bonne chance à lui !
Coup d'essai-coup au but, avec ce premier film P.Beneghetti nous touche au coeur à force de délicatesse. Et pourtant, elles envoient du lourd, Barbara Sukowa et Martine Chevallier ! Sans une once de vulgarité, elles en bousculent des tabous ! A des lieues d'une jolie bluette s'appuyant sur une impeccable imagerie (il faut dire que la photo est soignée, très réussie), le scénario, tout en retenue, ménage sa part de mystères dans l'histoire d'une famille bancale et de deux femmes plus libres qu'il n'y paraît, mystères qu'il nous laisse le loisir de débrouiller sans nous donner toutes les clefs, jusqu'à une fin ouverte sur l'incertain qu'on choisira. Il entr'ouvre des portes, il laisse le spectateur gamberger et c'est très bien comme ça. Quant aux prestations de Sukowa et Chevallier, elles sont remarquables de justesse et de sensibilité, elles s'imposent, bien servies par la présence de Léa Drucker, fort juste et fine elle aussi. Chemin d'amour signé par un homme délicat, ce quasi huis-clos plutôt féministe vient à point nommé remuer l'air de rien les certitudes des bourgeois trop tranquilles. Bien vu.
Sublime et poignant ! Beauté et tension remarquables pour ce "thriller de moeurs" autour la légitimité des relations amoureuses, quelles qu'elles soient. Le scénario est implacable, mais tout en poésie. La réalisation malicieuse. Barbara Sukowa, Martine Chevallier et Léa Drucker sont captivantes, dans des rôles d'une justesse et d'une tendresse infinie. Courez-y !
Tout est dans le regard : le regard de l'autre et le regard des autres. Avec des Intensités fortes. Admirables actrices. Les seconds rôles de l'assistante de vie et du fils auraient pu être moins sommaires.
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5,0
Publiée le 25 août 2020
"Toi et moi avons des souvenirs plus longs que la route qui nous attend", Les Beatles. Deux est une célébration vibrante de l'amour entre deux femmes comme on le voit rarement à l'écran. Les actrices donnent des frissons dans leurs interprétations. Vivant dans des appartements de l'autre côté du couloir, Nina et Madeleine sont techniquement voisines et bonnes amies mais ce sont des amantes lesbiennes secrètes. Un sujet difficile abordé par un jeune réalisateur de manière très tendre et douce. Un merveilleux film sur le pouvoir de l'amour qui surmonte les difficultés et brille victorieusement à la fin. Deux est un très bon film que j'ai beaucoup aimé regarder. Il est vraiment sincère et vraiment bien tourné ajoutant ainsi beaucoup a l'histoire...
J'ai été surpris par ce beau premier film réalisé avec brio, l'image maîtrisée sert totalement le propos. La performance des actrices juste et émouvante emporte le spectateur au coeur de l'histoire de ces deux femmes, à voir, résolument...
Quel beau film... Impossible de ne pas être émue par ces voisines amoureuses, le réalisateur réussit à ne pas rendre cette relation niaise en dirigeant aussi bien ses actrices, je recommande ce film à celles/ceux qui aiment les belles histoires d'amour
Ce premier long-métrage m'a bouleversée, tant par son sujet que par ce duo d'actrices iconique. C'est beau et rare de savoir filmer l'Amour avec un grand A.