Tous les amateurs de fantastique trouveront leur compte dans ce thriller absolument haletant! Pas besoin de sang et de cris: prenez simplement une intrigue étrange, des acteurs de classe comme Nicole Kidman, une bonne maîtrise des techniques cinématographiques, et vous obtenez les Autres d'Alejandro Aménabar.
La principale intrigue tiendra évidemment lieu de fantômes. Et pourtant, le réalisateur sait exactement vous dire ce qu'il a dire si vous prenez garde au moindre détail, au moindre signe, dans un film où tout est pourtant fait pour vous induire en erreur, notamment sur la photophobie. Avec ses enfants atteints de Xeroderma Pigmentosum, on se retrouve dans un lieu clos, presque une prison, où l'obscurité vous permet de vivre. Une prison encore, puisque la maison est cernée par un brouillard dense et mystérieux, jusqu'à ce que vous arriviez à la toute fin de ce film. Aménabar ne démontre pas seulement les effets désastreux de cette maladie si rare, mais il se permet aussi de dénoncer l'endoctrinement des familles par la religion, pratique qui est presque devenu un mode de vie pour le personnage de Grâce. Ne l'oublions pas, le film se place en 1944, en plein contexte de Seconde Guerre Mondiale, où la religion a vraiment une place bien précise dans les moeurs des familles de ce siècle.
On permettra également de signaler quelques jolies anecdotes, dont le fameux Livre des Morts, qui est un fait on ne peut plus véridique. Nicole Kidman joue dans ce film une Grâce complètement convaincante, à la fois autoritaire et fragile mentalement, qui rend un hommage divin à la fameuse actrice Grâce Kelly, dont elle porte le prénom et la coiffure dans ce film. Les domestiques sont également très charismatiques: je tire mon chapeau à Mrs. Fionnula Flanagan, qui assure son rôle de personnage pivot, et néanmoins mystérieuse sur les informations qu'elle dissimule avec ses deux complices. Quant aux deux enfants, Alakina Mann et James Bentley, je ne peux qu'applaudir devant leur interprétation d'enfants tellement contradictoire l'un de l'autre, puisque l'une se révolte contre sa mère, alors que l'autre recherche désespérément son affection...
En allant à l'encontre de toutes les symboliques du film, tout en donnant au spectateur une série de faux indices qui l'amènent tout droit dans le mensonge, les Autres d'Alejandro Aménabar se pare d'une angoisse incessante et palpable. La personnages et la musique sont orchestrés d'une main de maître dans un mieu où la mort est omniprésente, sans pour autant le savoir. On ne sait jamais comment l'histoire va se finir, pendant que l'on observe l'évolution de Grâce. Ce qui est sûr, c'est que le réalisateur ne nous a pas menti en ce qui concerne les intrus: tôt ou tard, ils vous trouveront!