Never Grow Old
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A v
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4,0
Publiée le 11 avril 2019
«Never Grow Old», Emile Hirsch joue un entrepreneur de pompes funèbres et charpentier, installé avec sa famille dans une ville du nom de Garlow, situé sur la piste de Californie, comme l'indique une carte de titre. Ce sentier s'étend de l'ouest du Missouri au nord de la Californie. Les environs de cet occidental écrit et réalisé par le cinéaste irlandais Ivan Kavanagh sont sans pitié. La photographie de Piers Mc grail met volontairement l'accent sur le ciel gris et la boue abondent.

Le personnage de Hirsch, ( Patrick Tate ), est un rouage lent dans les roues à rotation lente de Garlow, nous l'apprenons après un prologue promettant une violence cathartique. Après l'avoir montré présidant un enterrement, le film présente le prédicateur de la ville, feu et soufre, discutant avec ennui, à quel point la ville est mieux maintenant que l'alcool est interdit. Il discute de ce que signifie être en Amérique et de tout ce non-sens que les écrivains contemporains des révisionnistes occidentaux aiment imaginer par des personnages non éclairés du 19 ème siècle qui dribblaient avant que tout le monde ne connaisse mieux. Sauf que tout le monde ne sait pas mieux, c'est le but.

La paix de la ville est interrompue par l’arrivée du non-hollandais Albert, interprété par John Cusack, entièrement vêtu de noir et qui cache souvent une grande partie de son visage derrière le large bord de son chapeau de cow-boy. Néerlandais n’est pas impressionné par la piété de la ville et rouvre le salon, le transformant rapidement en une maison close. Il commence également à tuer des gens, ce qui augmente les affaires de Patrick. Dans la grande tradition de criminalité jamais réelle, néerlandais s'intéresse à Patrick relativement vertueux. Constatant qu'il est un immigré irlandais, il interroge l'entrepreneur sur la façon dont il se sent aux États-Unis. Cela le gêne-t-il que les Irlandais soient perçus par d'autres couches de la population comme des «sauvages» ? Enfin, il demande: «Vous pensez qu'un homme honnête, comme vous, peut être ami avec un gars comme moi ?

Audrey ( Deborah François ), la femme de Patrick, sourcille devant une telle alliance, qui est bien sûr vouée à la ruine.

"Never Grow Old" regorge de clichés, le méchant philosophique de Cusack l’un des plus remarquables. «Parfois, je pense que le monde entier est uni par des mensonges. Mais je ne vais pas vous mentir, Mme Crabtree. Je vais tuer votre mari », a-t-il dit à un moment donné, avant de répéter cette phrase de « Dirty Harry »sur le fait de se nettoyer la tête. Comme Eli Wallach l’a dit dans un autre Western de Sergio Leone, «Quand vous devez tirer, tirez. Ne parlez pas. "
S5Clem
S5Clem

89 abonnés 458 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 13 septembre 2019
Dans un monde de truands, les meilleurs sont souvent aussi les pires. Une tranche de vie des années mi-1800 d'un petit village d'Amerique où une équipe de chasseurs de primes vient poser bagages et terroriser les habitants. Plutôt crédible dans l'ensemble, le scénario manque juste de densité et de rythme pour être vraiment convaincant. Une morale assez basique autour de la valeur de l'argent. Une fin explosive et attendue. À voir une fois, histoire de.. Et non, ce n'est pas Jack Black ^^
RedArrow
RedArrow

1 713 abonnés 1 556 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 24 mars 2019
Il est amusant de noter à quel point une vague récente de cinéastes (notamment européens) se réapproprie le western et ses ressorts a priori classiques afin de chercher à en extirper de nouvelles formes de discours intimistes dans une époque charnière de l'Amérique. Citons bien sûr "Brimstone", "Les Frères Sisters" ou même le "Hostiles" de l'américain Scott Cooper, ces films semblent se tourner vers les piliers d'un pays qui a longtemps hésité entre s'installer dans la sauvagerie du far-west ou embrasser le modernisme de la civilisation pour y rechercher une lueur d'espoir humaine. Évidemment, tous n'ont pas la même finalité de propos à divers degrés et il serait dur de les mettre sur un plan équivalent en ce sens mais cette volonté de revenir aux sources de cette nation aux fondations fragiles par le prisme d'un genre cinématographique paraît tout de même traduire une volonté d'éclairer les spectateurs devant les formes de violence qui émanent de ce pays à l'histoire si particulière.
C'est donc au tour de l'irlandais Ivan Kavanagh ("The Canal") de s'attaquer au sujet en se plaçant cette fois dans le contexte de Garlow, une petite ville aux portes de la Californie et tiraillée entre deux extrêmes d'une Amérique en plein questionnement sur son identité...
Au début du film, Garlow est régi par un prêtre protestant et sa cour de fidèles qui y ont proscrit l'alcool, le jeu et la prostitution de manière radicale. Cette dictature religieuse permet, certes, une assimilation de tous les immigrants de différents nationalités réunis sous l'influence de mêmes préceptes mais celle-ci n'est en réalité que de façade et son jusqu'au-boutisme de vertu ne peut bien entendu pas tenir. Néanmoins, ce mode de vie correspond très bien à Audrey (Déborah François), la femme d'origine française de Patrick Tate (Emile Hirsch), le héros du film. Celle-ci accepte ce dogme religieux, imaginant déjà passer le reste de son existence à Garlow, pendant que son mari, lui, envisage toujours de pousser leur odyssée jusqu'en Californie à cause de sa profession de charpentier/croque-mort qui, ici, ne lui permet pas de gagner correctement sa vie.
Mais tout va changer avec l'arrivée de trois chasseurs de primes en ville. Menés par Dutch Albert (John Cusack habillé en noir en permanence pour signaler qu'il est très méchant), les trois hommes à la morale qui n'a rien de vertueuse vont racheter le saloon de Garlow et y réintroduire tout ce que le pasteur en avait banni par le passé. Soudainement, les soirées de Garlow deviennent beaucoup plus animées et, alors que la religion y perd peu à peu son pouvoir d'influence, les cadavres commencent à se multiplier en ville. Si Patrick ressent le côté malfaisant des trois nouveaux patrons de Garlow et s'en méfie fortement (surtout que l'un d'eux a méchamment flashé sur sa femme), il ne peut passer outre le fait que leur présence lui permet de connaître un nouvel essor professionnel et bien sûr financier...
Ce héros pétri de contradictions entre l'arrivée de nouveaux profits pour le bien de sa famille et le mal à l'état pur qu'il se met à servir contre son gré va donc devenir à lui tout seul le symbole de cette Amérique qui se cherche encore sur la voie à adopter pour la survie de son avenir. Et, plus largement, c'est aussi le cas de la ville de Garlow avec son drapeau américain placé sur ce saloon en pleine perdition, théâtre de cet affrontement entre une violence anarchique et un ordre religieux rigoureux.
Si "Never Grow Old" n'atteint clairement pas la haute qualité de ses collègues contemporains du genre cités en introduction à cause notamment d'un déroulement très classique (l'ultime confrontation est teasée en plus par un flashforward pas très finaud en ouverture) et de certaines ficelles à la redondance agaçante (la force des figures féminines sera mise en avant in fine mais, la plupart du temps, elles n'en seront réduites qu'à provoquer un sentiment de malaise en étant des objets de convoitise pour les yeux libidineux des hommes), le film d'Ivan Cavanagh a le mérite de son efficacité dans la montée en puissance de ses événements sordides qui amène son héros à embrasser de plus en plus sa part obscure et les conflits internes qu'elle entraîne.
"Never Grow Old" n'a pas l'originalité de son discours pour être un sommet du western mais il le pose et l'exploite toujours de manière pertinente, n'éludant jamais l'ambivalence de son héros devant la plongée dans les ténèbres humains que représente le nouveau pouvoir exercé à Garlow. Il en est de même pour l'autre camp, celui du prêtre protestant, dont l'impuissance face à la montée du vice appellera des méthodes drastiques traduisant encore un peu plus la montée du danger de son extrémisme religieux.
Enfin, notre attachement plutôt bien construit vis-à-vis de la famille au coeur du film sublimée par un très bon casting (l'alchimie entre Emile Hirsch et Déborah François est incontestable) et une mise en scène véhiculant une tension toujours omniprésente dès l'arrivée du trio infernal dans leur environnement permet d'éluder notre connaissance des enjeux prévisibles de ce type d'histoire pour se concentrer sur l'évolution, la réflexion humaine qu'un dilemme aussi intenable représente pour son héros, et l'explosion qui lui sera inévitablement conséquente (la dernière partie, entre violence et émotion, sera d'ailleurs très réussie).
Peut-être pas assez atypique pour véritablement faire date, "Never Grow Old" n'en demeure pas moins un western de qualité, efficace et passionnant par sa portée mêlant le sort intime de ses personnages à la grande Histoire du destin de toute une nation.
Et, petit bonus, même si son rôle n'est pas des plus nuancés, que cela fait du bien de voir John Cusack sortir la tête de l'eau dans un bon film après une série de DTV minables ! Un argument de plus à mettre au crédit de la réussite du long-métrage d'Ivan Cavanagh...
FaRem
FaRem

9 188 abonnés 9 883 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 19 mars 2019
Nouveau film, nouveau genre, même ambiance. Cinq ans après "The Canal" un film d'horreur qui était plutôt pas mal et qui valait le coup d’œil pour son côté mystérieux et surtout son ambiance pesante, Ivan Kavanagh est de retour derrière la caméra avec un western très classique, mais pas moins efficace. Ce film suit l'histoire de Patrick Tate, un mari et père de famille, qui gagne sa vie en étant à la fois menuisier et croque-morts. S'il mène une vie paisible dans cette ville dirigée par un homme religieux, les affaires ne marchent pas trop. L'arrivée du terrible Dutch Albert et de sa bande va perturber l'équilibre du coin et lui donner beaucoup de travail... L'histoire n'est pas très originale, il faut le reconnaître et elle est même prévisible et redondante avec cette succession de morts et d'enterrement, mais "Never Grow Old" est western réussi et authentique qui a autre chose à offrir. Comme dans son précédent film, le réalisateur irlandais arrive à créer une ambiance pesante qui nous accompagne lors de chaque scène. On ressent à chaque instant la peur des personnes lorsqu'ils sont au contact de Dutch Albert. Une atmosphère sombre qui colle bien au film qui se déroule soit la nuit soit dans un brouillard épais. Les scènes de nuit sont particulièrement réussies et visuellement très agréables avec comme seule source de lumière le feu. Tout cela permet comme je l'ai dit de compenser les lacunes du scénario au même titre que la performance des acteurs. Emile Hirsch, Déborah François et John Cusack qui sont les trois personnages principaux sortent clairement du lot. J'ai bien aimé Cusack qui ne parle pas beaucoup, mais qui est bien dans son rôle et charismatique. En somme, un bon western à la fois sobre et solide qui est captivant et efficace quand il le faut comme lors de cette dernière partie.
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