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steevevo
8 abonnés
523 critiques
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4,0
Publiée le 23 décembre 2019
Un excellent film (un quasi docu-fiction bien qu'entièrement joué). Il est rare dans le cinéma français de s'attaquer à une réalité si proche dans le temps. L'actrice est vraiment remarquable, à tel point qu'après avoir vu le film, on ne peut plus détacher son visage du nom de Camille. Film poignant et malgré tout sans pathos. Belle mise en scène jamais racoleuse. Une belle réussite.
"Camille" de Boris Lojkine Camille Lepage est pleine de vie, prise de passion pour le Centrafrique et ne perçoit pas le danger qui la guette. Film-hommage qui met en lumière la position délicate du photographe, devant être sur le terrain pour prendre l'action sur le vif, saisissant parfois les derniers moments de vie des victimes... Le photographe entre dénonciation des faits, dégoût, difficulté à trouver sa place et le risque d'être accusé de complaisance.
Camille Lepage était cette jeune photojournaliste décédée en 2014 en Centrafrique, tuée lors d’échanges de tirs entre factions opposées. Et le long-métrage de Boris Lojkine nous interroge brillamment sur son courage et ses prises de risques. Il dresse le portrait passionnant de cette jeune femme d’un cran et d’une foi en son métier semblant inébranlable. Et sans cesse cette question lancinante : a-t-elle bien mesuré les risques qu’elle prenait ? Sa rencontre, dans le film, avec des journalistes expérimentés, qui la mettent en garde sur sa trop grande proximité avec les hommes et les femmes qui font l’évènement, est d’ailleurs riche d’enseignement. Au-delà de ce dilemme moral, le film de Boris Lojkine est captivant de bout en bout. De par, tout d’abord son côté documentaire, ponctué par les vraies photographies prises par Camille Lepage sur ce théâtre de guerre. De par aussi son tournage en Centrafrique et donc l’aspect ultra réaliste que cela donne au récit. Les seconds rôles africains se débrouillent d’ailleurs fort bien, ajoutant encore une bonne touche de crédibilité à l’ensemble. Mais la délicieuse découverte du long-métrage est évidemment la jeune Nina Meurisse, qui s’est glissée dans la peau de Camille Lepage avec une intensité rare, et une justesse jamais démentie. Le réalisateur a pris également le soin de ne rien occulter du drame centrafricain et de l’absurdité de cette guerre civile. Et sa maîtrise du langage cinématographique est incontestable, les très belles séquences qu’il a choisies pour ouvrir et clore son film en sont une très jolie preuve.
Beau film, à la fois instructif et émouvant. Belle idée que de monter le film avec les véritables photo de Camille Lepage. Film sur la jeunesse, l'envie d'ailleurs, la difficulté de mettre des barrières, parce qu'on veut vivre entièrement les choses, sans tricher, au risque d'y laisser sa vie.
J’ai enfin vu Camille, que je recommande vivement. Ayant parcouru le monde depuis 20 ans en tant qu’humanitaire, ce film a réveillé en moi beaucoup de souvenirs et d’émotions. Je l’ai trouvé particulièrement juste sur les glissements, les lignes rouges qu’on peut franchir sans s’en apercevoir, sur l’ambiguïté de l’engagement et du témoignage, sur la difficulté de communiquer nos expériences intenses. Tant de choses universelles d’ailleurs et non spécifiques à ce type de contexte. La finesse du réalisateur et le superbe jeu des acteurs (français et centrafricains) donnent aux personnages, à commencer par celui de Camille, toute la profondeur qu’ils méritent. Le tableau de la guerre en RCA est très réaliste et les images sont somptueuses. A ne pas manquer !
Le film retrace la fin de vie de Camille Lepage, qu'on pourrait qualifier d'héroïne moderne, très touchante. Cela donne un film assez bouleversant, mais sans pathos. La personnalité de Camille m'a beaucoup touché, il y un regard, un humanisme, et une forme de candeur. Elle est allée au bout d'un chemin, sans transiger avec elle même ni avec les autres. On ne peut que remercier le réalisateur de rendre cet hommage. Cela me fait penser au livre "Leatitia ou la fin des hommes" d'Ivan Jablonka dans la mesure où le réalisateur rend hommage à Camille comme Jablonka l'a fait pour Laetitia, contre l'oubli en quelque sorte. Évidemment les deux trajectoires des deux jeunes filles sont très différentes, mais il y a ce tragique, et cette forme de candeur.
Un film incroyable, cru et accablant qui ne laisse d'autre choix que d'ouvrir les yeux. Une histoire touchante mais surtout une grande morale, une leçon de vie, qui marque et qui nous apprend sur la vie et sur l'humain. Le documentaire empli de talent, d'intelligence et de réflexion, loin du documentaire mécanique. un grand film à voir.
Le dénouement est connu d’avance, mais de la première à la dernière scène, ce film est un chef d’œuvre par la qualité de l’image, de plans, la musique, la reconstitution des scenes.. On connaît tous Camille sans la connaître pour autant, et ce film nous montre une jeune fille chez qui l’humanité, et le courage, remporte le combat contre la peur et le doute.
A la limite du documentaire, retrace sans artifices ni pathos le parcours tragique de cette photographe, certainement trop idéaliste, au coeur d'une Centrafrique en pleine guerre. Y'a tant à dire tellement le sujet est complexe et abordé avec justesse, mais au final on retiendra l'audace de cette femme morte trop jeune, qui ne peut qu'inspirer et nous interpeller : c'est bouleversant.
À la frontière entre documentaire sur la guerre civile en Centre-Afrique et recherche d'une satisfaction artistique, "Camille" nous plonge dans le quotidien parfois difficile des photojournalistes.
Camille Lepage est une jeune photographe âgée de 26 ans lorsqu'elle s'engage dans l'aventure de sa vie : un reportage sur les tensions en Centre-Afrique. De là, part son histoire. Une histoire au destin tragique, qui nous est racontée par Boris Lojkine comme un hommage à son travail et à la personne qu'elle était.
Au cours de ce long-métrage, on distingue une particularité assez frappante et totalement voulue par le réalisateur qui est d'utiliser les photos prises par la journaliste afin de retracer toute son histoire comme pour témoigner de l'authenticité auprès du spectateur de ce qu'il raconte et de la réalité des atrocités quotidiennes que vivaient les habitants du pays. Une réalité difficilement supportable où l'on comprend rapidement que chacun a sa part de responsabilité dans ce conflit religieux. Car s’il y a bien un sujet que traite le film, c’est le point de vue. Le point de vue de Camille dans un premier temps, mais aussi celui des centrafricains qui sont prêts à se battre au prix de leur vie, ou encore des autres journalistes qui ne sont là que pour l’information, exécutant leurs tâches tels des machines formatées. Un point de vue donc omniprésent qui place le public comme observateur dans les yeux et l’objectif de la jeune photographe principalement, dont le combat est parfois compliqué et incompris des populations qui la voit comme une donneuse de leçon, plutôt que comme une aide précieuse dans la communication médiatique d’un évènement passé sous silence.
Ce qui fait la force de ce film, c'est sans doute son attachement à rendre hommage à une femme qui a consacré sa vie à mettre au grand jour des faits passés sous silence. Cette parole est portée par Nina Meurisse, qui interprète magnifiquement bien le rôle d'une femme forte et combative, qui va se dévouer à une cause qui la touche particulièrement. Une autre dimension, plus artistique cette fois, pose la question de la limite à ne pas franchir entre le fait de vouloir tout montrer (au prix de paraître indifférent face à ce qui se passe derrière l'objectif), et le fait de tisser des liens avec ceux que l'on photographie pour mieux les comprendre et donc le retranscrire en images. La question se pose évidemment car au-delà de l’aspect photographique, "Camille" est aussi un film politique qui place le spectateur français comme témoin d'une situation qui lui échappe, le mettant au pied du mur face à un peuple révolté qui subit la violence le fait depuis plusieurs années.
"Camille" vient donc interroger chacun d'entre nous, grâce à la puissance de son art, mais surtout grâce à un récit fort enclin à une violence et une tension, merveilleusement retranscrite à l'écran par une mise en scène frontale et un jeu d'acteur puissant.
Sobre et efficace, bien documenté et proposant une belle reflexion sur les reporters de guerre, le film transcende son matériau "tiré de faits réels" et propose un beau rôle à la lumineuse Nina Meurisse.
Inspiré d une histoire vraie, Camille de Boris Lojkine décrit le chemin de croix d'une jeune photographe idéaliste en terre africaine lieux de tout les dangers. Une aventure qui forcément finira mal, criblée de balles sur un chemin de brousse. Un bref retour en en France nous la montrera au milieu de sa famille. Le film décrit un chaos existentiel là faisant échoir en Afrique lieu de tous les dangers. Boris Lojkine signe un premier film prenant et le parcours hieratique d une jeune femme en quête d elle-même. Un cinéaste à suivre...