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    Nous le peuple
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    3,5
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    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 8 mars 2020
    Impossible de voir le nombre d'entrées du film, aucun site n'ose apparemment l'afficher .... les critiques qui notent plutôt bien ce film ne la ramènent pas trop...
    La vérité c'est que certains critiques notent bien certains film qui ne font pas d'entrées et inversement, massacrent de leurs commentaires inappropriés et même incompétents des films qui font beaucoup d'entrées ! Leur jugement est donc bien souvent dénué de toute jugeote et bonne appréciation !
    BenD
    BenD

    2 abonnés 21 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 octobre 2019
    Un film qui permet a des gens ordinaires de démontrer leur capacité à penser le monde et la loi, mieux que même les politiques le mieux disposés a leur encontre et qui ne peuvent que les mentionner et les faire passer dans les rouages du système. spoiler: Le plaisir de voir les détenus rejeter les politiques raciales/identitaires et des membres de l'association de femme qui défendent le droit a une représentation qui leur convient est gigantesque. Les lycéens amenent un certain conservatisme. Et les politiques on l'air aussi perdus que les participant au projet quand ils se rencontrent.

    Une énorme recommandation, même si l'image est juste pas mal, le montage fait ce qu'il peut. Le son par contre est franchement bien et c'est important!
    Yves G.
    Yves G.

    1 457 abonnés 3 487 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 septembre 2019
    Début 2018. Tandis que le projet de loi constitutionnelle est discuté au Parlement, trois groupes de citoyens réunis par l’association d’éducation populaire « Les Lucioles du Doc » – des prisonniers de Fleury-Mérogis, des lycéens de Sarcelles et des femmes de Villeneuve Saint-Georges – entreprennent de réécrire la Constitution française.

    J’avais adoré les deux précédents documentaires de Claudine Bories et Patrice Chagnard : "Les Arrivants" (2010) sur l’accueil des demandeurs d’asile dans le vingtième arrondissement et "Les Règles du jeu" (2014) sur la réinsertion professionnelle de jeunes chômeurs dans le Nord-Pas-de-Calais.

    "Nous, le peuple" s’inscrit dans la même veine. Il s’attache à des groupes sociaux défavorisés et les suit dans leur tentative de retrouver une voix. Il s’agit, comme les constituants à Philadelphie en 1776, comme les députés du Tiers État réunis dans la salle du Jeu de paume en 1789, de refonder la République. Cette revendication, on la sentait sourdre place de la République quelques mois plus tôt, dans des agoras qu’était allée filmer Maria Otero ("L’Assemblée"). On la retrouvera quelques mois plus tard sur les ronds-points occupés par les Gilets jaunes ("J’veux du soleil").

    Pendant six mois, on suit les ateliers animés par les deux bénévoles des Lucioles du Doc qui aident les participants de ces trois groupes à rédiger une Constitution et, pour communiquer entre eux, à réaliser de courtes vidéos. Le processus est laborieux. Le travail de groupe n’est pas toujours fluide. Mais l’objectif est atteint : permettre à des individus sans voix de recouvrer une parole.

    Le problème est que cette parole, aussi sympathique soit-elle, ne sera pas attendue. Comment pourrait-elle l’être ? Il y a un gouffre infranchissable entre les travaux de ces hommes et de ces femmes (qui évoquent en vrac les violences policières, la mixité sociale et le droit à une seconde chance) et la réalité d’une réforme constitutionnelle telle qu’elle se débat au Parlement. Lorsque les groupes demandent à l’Assemblée nationale d’y présenter leurs conclusions, ils se heurtent à une fin de non-recevoir. La présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet, leur adresse un courrier qui les blesse profondément. Ils se sentent humiliés, renvoyés à leur insignifiance et à leur invisibilité.

    Ce courrier, qu’avait rédigé un fonctionnaire parlementaire et que la députée a à peine lu avant de le signer, comme elle a signé probablement des dizaines de courriers similaires pour refuser les demandes identiques reçues d’une foultitude d’associations de France et de Navarre qui lui demandaient de soutenir la « kermesse de la démocratie » à Chef-Boutonne ou le voyage scolaire des Terminales B de Saint Jean Pied de Port au Palais-Bourbon, n’a pourtant rien d’outrageant. On en voit dans l’administration de semblables chaque jour, soit qu’on les signe soi-même, soit qu’on les prépare pour son supérieur hiérarchique. Ces courriers répondent (car il est une règle dans l’administration de répondre à tous les courriers) à une requête embarrassante. On ne veut pas, on ne peut pas l’accueillir ; mais on ne veut pas non plus insulter son auteur. On enrobe son refus dans beaucoup d’hypocrisie : « votre initiative est extrêmement stimulante… mais vraiment… les caisses sont vides et nous n’avons pas l’argent pour la soutenir ».

    "Nous, le peuple" est construit sur un malentendu. On pourrait, en se payant de mots, le considérer comme la radioscopie d’une démocratie en crise. On pourrait plus modestement, pour marcher sur les pas de Frederick Wiseman, y voir le portrait de quelques oubliés de la République. Il ne s’agit en fait que de filmer une démarche maladroite, condamnée d’avance et qui se clôturera par une lettre d’une page.
    PLR
    PLR

    466 abonnés 1 559 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 septembre 2019
    Un documentaire antérieur à la crise sociale dite des Gilets Jaunes dans lequel il sera vain de venir chercher quelque chose de potentiellement révolutionnaire comme dans « Je veux du soleil » (2019) du trublion François Ruffin (avec Gilles Perret). Le registre est beaucoup plus intello et surtout guidé avec pour exercice, si ce n’est défi, de mettre dans une nouvelle Constitution (rien que ça) les clés et verrous pour que le Peuple (puisque tel est le titre) puisse enfin se reconnaître dans la République et ses représentants (sans envisager d’ailleurs d’en être ces représentants du moins sur le plan institutionnel). Bon, j’ai pensé au Royaume du Bhoutan qui a bien inscrit le bonheur dans sa Constitution comme seule finalité de l’action publique. Sauf que le Peuple ici n’est représenté que par quelques échantillons (ne pas y lire quelque chose de péjoratif) pas forcément eux-mêmes représentatifs de quelque chose. Et conduits à faire de la politique comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir, tout en n’ayant aucune adhésion, ni aucune préférence, pour quelque bord politique que ce soit. Un Marxiste y verrait une certaine aliénation du prolétariat. Même les Insoumis, ils ne veulent pas savoir que ce sont des Insoumis. En tant que spectateur, j’ai rapidement pensé qu’ils étaient hors sujet avec leurs mots, leurs phrases péniblement arbitrées et assemblées. C’est finalement la réponse qui leur sera d’ailleurs faite sous les ors et lambris de la République : le résultat de leur travail de réflexion n’est pas de portée constitutionnelle. Et bien sûr, ils seront déçus. L'objectif de la caméra va être utilisé pour bien insister là-dessus comme unique conclusion. Un documentaire qui ne documente ni n’apporte pas grand-chose. L’impression (personnelle) d’une manipulation de braves gens contre quelques subventions dans le domaine socio-éducatif (éducation populaire dans le générique, ça fait mieux).
    Luke E
    Luke E

    6 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2019
    Un plaisir de revoir une tête connue de Villeneuve St G...

    Très belle œuvre. Les différents temps du projet, entre questionnements intérieurs et collectifs sur la légitimité de l'action, puis, une fois aboutie, la violence symbolique qui renforce la distance entre eux et eux, et la stratégie pour rompre celle-ci, avant, d'enfin, lors de l'aboutissement, nous montrer l'écart entre projection et réalisation concrète... Le spectateur boue littéralement sur place à la fin, avec l'envie de dire à nos élus volontaires "non mais en fait ne vous contentez pas de faire semblant de prendre des notes et d'afficher des sourires niais et complaisants ! Lisez le texte ! Non mieux encore peut-être : allez voir le film qui retrace l'histoire de ce projet".

    Bref, des messages à plusieurs niveaux, une démarche sociologique qui sait saisir les entre-deux avec justesse, et une position neutre, qui sait suivre la voile dressée par l'association, quitte à finir sur une note fataliste.

    Foncez !
    velocio
    velocio

    1 302 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 août 2019
    Après avoir collaboré sur leurs films respectifs depuis 1995, les documentaristes Claudine Bories et Patrice Chagnard coréalisent depuis 2005. C’est ainsi qu’ils ont coréalisé "Les arrivant"s en 2008, un film sur l’accueil des réfugiés, puis "Les règles du jeu" en 2015, film sur l’apprentissage des codes à maîtriser lorsqu’on cherche un emploi. Dans "Nous le peuple", ils ont décidé de faire un film sur la crise de la démocratie en s’intéressant à des oubliés de la République qui, à leur tour, en arrivent à oublier la République en s’abstenant, le plus souvent, d’aller voter. C’était quelques mois avant l’arrivée des gilets jaunes sur la scène politique … « Des personnes qui habitent dans des quartiers prioritaires et qui n’ont plus de priorité, des personnes qui donnent leurs voix et qui n’ont plus de pouvoir une fois que ces voix sont obtenues », voilà comment se présente une des protagonistes de "Nous le peuple". Ce film tonique et instructif, tourné avant l’émergence des gilets jaunes, montre la franche coupure qui existe dans notre pays entre la classe politique (à quelques exceptions près) et une partie importante de nos concitoyens, les oubliés de la République.
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