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Pierre Kuzor
116 abonnés
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3,5
Publiée le 2 avril 2022
Ai vu "De nos frères blessés" de Hélier Cisterne. 1954 à Paris, Hélène juive polonaise et Fernand français d'Algérie tombent amoureux. Ils partent s'installer à Alger où Fernand défend l'indépendance de l'Algérie et rejoint le FLN. Fernand Iveton communiste et anticolonialiste qui a réellement existé spoiler: a été condamné à mort par le gouvernement français en 1957 pour soupçon de terrorisme, il avait 30 ans.spoiler: Le film retrace l'histoire de ce couple pendant ces 4 années. Le scénario est très tenu et à l'avantage d'être très pédagogique et de poser précisément les faits, peut être de façon un peu trop scolaire. La mise en scène est fluide, la reconstitution belle et réaliste. Le montage un peu trop voyant, mais rien n'est plus difficile que l'intégration de flash-back sans heurt. L'interprétation est magistrale et Vincent Lacoste et Vicky Krieps forme un couple formidable, et la puissance qu'ils donnent à leurs personnage est intense et délicate. C'est absolument le point fort de ce film qui manque un peu de lyrisme, mais qui est fondamental dans les faits qu'il relate.
C'est avec un sentiment de gêne que je fais la fine bouche devant ce deuxième long métrage de Hélier Cisterne. En effet, le sujet choisi est fort intéressant et il a été très peu abordé dans notre cinéma : les actions extrêmement courageuses d'algériens d'origine européenne qui ont choisi d'aider leurs compatriotes musulmans dans leur combat pour la liberté de leur pays. Fernand Iveton, le héros de "De nos frères blessés", a réellement existé et un livre écrit par Joseph Andras et portant le même titre lui a été consacré. Le film est l'adaptation de ce livre. Malheureusement, le réalisateur est arrivé à gâcher ce bon sujet en procédant à une déconstruction poussée à l'extrême de la temporalité de l'histoire au point qu'on est souvent complètement perdu. De plus, si beaucoup se réjouissent du choix de Vincent Lacoste pour interpréter Iveton et de Vicky Krieps pour le rôle de son épouse, ce n'est pas vraiment mon cas : il et elle font partie, pour moi, des comédiens et des comédiennes français.e.s les plus surestimé.e.s de notre époque.
Adapté du roman éponyme paru en 2016, "De nos frères blessés" raconte les dernières années du français Fernand Iveton, militant communiste lié au parti politique algérien FLN, ayant lutté aux côtés des anticolonialistes lors de la guerre d'Algérie dans les années 1950. Nous allons ici suivre, via divers flashbacks, sa rencontre en France avec sa future femme Hélène, leur installation en Algérie, et son engagement radical une fois la guerre commencée. Ce film est une tranche d'histoire plutôt intéressante sur le fond, le récit quant à lui péche un peu par sa flemmardise et son manque d'émotion, à part peut-être dans les 5 dernières minutes. C'est dommage, car les deux comédiens principaux sont investis et très crédibles, mais c'est rapidement l'ennui qui prédomine dans cette sorte de biopic romancé beaucoup trop lisse. Passable. Site CINEMADOURG.free.fr
Drame qui nous replonge dans les heures sombres de cette guerre d'Algérie et donc près de 7 décennies plus tôt. C'est dans ce contexte lourd, qu' Hélène et Fernand se sont rencontrés, ce que nous proposent Hélier Cisterne et Katell Quillévéré. Fernand ( Vincent Lacoste) est un jeune ouvrier militant communiste, et Hélène (Vicky Krieps) seule avec sa petite fille, tombe sous le charme. Le film ne donne pas beaucoup de détails sur l'ambiance et le climat, nous plongeant très vite dans des faits de sabotage immédiatement pris dans une "justice" spéciale expéditive. D'ailleurs le flou historique est également ressenti à travers le scénario, pas simple à suivre, avec des allers retours où on se perd. Les scènes pleines de vie de cette jeunesse goûtant les joies de bains de mer, se mêlent à celles plus obscures des organisations secrètes....Vincent Lacoste sort des rôles que nous lui connaissons, convaincant et c'est une belle surprise tandis que V Krieps à l'accent adorable, magnifique épouse fidèle et aimante, ne comprend pas tout destin qui les attend. Les images sont très dures et implacables, témoignage d'un passé peu glorieux, dont j'aurais aimé un récit moins lisse et moins documentaire. Dommage.... !!**
Politiquement c’est un film essentiel et important. Cinématographiquement c’est très académique. Néanmoins les acteurs sont tous très bons (Vincent Lacoste toujours aussi sublime) et a chaque fois, l’émotion passe à merveille (surtout dans la dernière partie du film) En fin de compte, malgré des défauts bien visibles, on ressort de la séance boulversé. Un film qui provoquera des débats et qui je l’espère fera réfléchir. C’est un film court et accessible pour un large public donc n’hésitez pas à vous heurter à cette œuvre qui nous fait sortir de notre zone de confort idéologique!
En adaptant le roman éponyme de Joseph Andras pour le grand écran, Hélier Cisterne participe à la reconnaissance mémorielle des crimes commis par l'Etat français lors de la guerre d'Algérie. Il ravive ici le souvenir estompé de Fernand Iveton, jeune militant du parti communiste algérien, Européen rallié au FLN, décapité à l'âge de 30 ans pour avoir participé à un attentat qui a d'ailleurs échoué. Le film est bien mené, narrant avec habileté la tragédie d'une petite histoire broyée par la grande Histoire. Les interprétations de Vincent Lacoste et de Vicky Krieps sont formidables. Pour autant, quelque chose dérange dans ce film, non dans la démarche mais dans la construction, et c'est sans doute le fait que la linéarité du récit amoureux (de sa femme Hélène autant que de l'Algérie) tend à une simplification de l'histoire. Ainsi, dès la première image, la mise en accusation de François Mitterrand perd son sens si elle n'est auscultée à l'aune des événements politiques, devenant un règlement de compte personnel. De multiples responsabilités devraient également être mises en lumière, à l'instar de la position du parti communiste qui refusa au malheureux Fernand la mise à disposition d'un de ses avocats pour assurer sa défense. Pour autant, si ce film n'apporte (volontairement) qu'un regard partiel et simplifié sur la complexe histoire de l'indépendance algérienne, la démarche mémorielle ne peut être que félicitée. Un film à voir.
Je n'avais pas pris le temps de laisser mes impressions au moment de la sortie de "De nos frères blessés". À distance, pourtant, je ne change pas d'avis : malgré le grand sujet (et le roman d'Andras que je rêvais de voir adapté en salle) je suis restée à distance tout le long du film. Sa mise en scène manque totalement de chaire, de force, on se lasse et on s'ennuie vite, malgré la prestation remarquable de Vicky Krieps. Il y a un manque évident de souffle, un manque de personnages aussi qui auraient apporté de la densité au récit : Jacqueline Guerroudj, qui a réellement existé, fait évidemment partie de ces manques. Comment Hélier Cisterne a-t-il pu se lancer dans l'adaptation du roman d'Andras en n'excluant totalement ce personnage de son scénario ? On oscille entre différentes temporalité et on finit sincèrement pas lâcher le file. Quel dommage : un tel sujet m'avait donné l'espoir d'un beau et grand film.
« De nos frères blessés » de Hélier Cisterne (2022) est une adaptation libre du roman éponyme de Joseph Andras pour lequel il obtint le prix Goncourt du premier roman en 2016 mais refusa de le recevoir. Le film retrace la vie du militant communiste et anticolonialiste Fernand Iveton (superbement interprété par Vincent Lacoste) qui fut le seul pied-noir guillotiné – on peut dire pour l’exemple – le 11 février 1957 à l’âge de 30 ans en raison de son engagement auprès du FLN, mouvement qu’il a rejoint après la dissolution du Parti Communiste Algérien. Il était à l’origine d’un projet de sabotage dans son usine par une petite bombe qui devait exploser après le départ des ouvriers mais qui a été désamorcée par un contremaitre. Elle n’a donc fait aucun mort et ce sabotage visait à couper le courant électrique à Alger. Son recours en grâce a été refusé par René Coty après l’avis défavorable du garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand. Le film alterne ce fait historique oublié avec son histoire d’amour avec Hélène (Vicky Krieps) d’origine polonaise… et farouchement anti-communiste ! La photo est superbe et le montage d’une très grande subtilité. Une page méconnue de la guerre d’Algérie, sujet toujours très sensible de nos jours.
Fernand Iveton (Vincent Lacoste) est un militant communiste indépendantiste guillotiné en 1957 pour avoir fomenté un attentat à Gaz d'Algérie qui l'employait comme ouvrier tourneur. "De nos frères blessés" est l'adaptation à l'écran du livre éponyme de Joseph Andras, Goncourt 2016 du premier roman.
La figure de Fernand Iveton, le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la guerre d'Algérie, est méconnue. Elle a été éclipsée par celle de Maurice Audin, ce jeune professeur de mathématiques arrêté après la bataille d'Alger pour ses sympathies communistes et probablement torturé à mort par les parachutistes de Massu.
Le film de Hélier Cisterne lui rend hommage en décrivant la lutte qu'il mène avec ses frères algériens injustement brimés par un régime colonialiste qui leur interdit le droit à l'autodétermination, son arrestation, sa torture et le procès inique qui lui est intenté par une cour militaire qui le condamne à la peine capitale.
Le handicap paradoxal de ce film est d'être interprété par un couple de stars qui écrasent de leurs talents un scénario par ailleurs un peu faiblard et qui, surtout, le font glisser vers une direction inattendue. Les scènes les plus réussies du film sont en effet celles, bucoliques et légères, où le couple s'aime : près de Paris, en bord de Marne, où Hélène, une réfugiée politique polonaise, rencontre Fernand, puis à Alger, sur la plage où elle l'a suivi avec son fils que Fernand a adopté.
Le charme et la fraîcheur de Vicky Krieps ("Bergman Island", "Old", "Serre moi fort"...) y est pour beaucoup. Quant à Vincent Lacoste, récemment légitimé par son César pour Illusions perdues, sa silhouette d'adolescent dégingandé m'empêche toujours de le prendre tout à fait au sérieux dans un rôle tragique. Je le trouve beaucoup plus convaincant dans ses scènes de marivaudage avec Vicky Krieps que dans les scènes de procès ou de prison.
"De nos frères blessés" nous rend attachant ce couple amoureux mais peine, par la faute de sa reconstitution trop figée, à restituer la violence politique de l'époque alors que c'est son objectif affiché.
Les images sont belles, les reconstitutions bien que trop léchées donnent une bonne idée du contexte.
Si les images sont belles, l'histoire est plate et sans intérêt. A part dénoncer la guerre d'Algérie, on a du mal à comprendre le point de vue du réalisateur, comprendre con point de vue ou son analyse.
Vicky Krieps joue à la perfection alors que Voncent Lacoste n'est pas trop crédible dans ce rôle, trop de maquillage. ca ne passe pas.
Le devoir de mémoire, concernant le passé colonialiste de la France, passe aussi par le destin de cet ouvrier (français) condamné à mort pour un "attentat terroriste" (déjoué) à Alger. L'homme, militant communiste, est donc, d'une certaine façon, mort pour la France, ou pour ses intérêts nationaux, si l'on préfère. Un sujet passionnant, maintenant que le silence assourdissant sur les "événements" d'Algérie n'a plus cours, qui aurait mérité un film avec davantage d'étoffe et mieux construit que De nos frères blessés. Avec ses flashbacks innombrables, qui ont pour but de montrer l'histoire d'amour du futur guillotiné et d'introduire ainsi la vision de son épouse dans cet affaire déplorable, le film perd de son acuité et se disperse, alors qu'une suite chronologique simple aurait sans doute permis de mieux cerner les enjeux et, surtout ,de témoigner de manière plus aiguë de la violence de l'époque. De nos frères blessés est à charge contre l’État français, évidemment, et c'est une lecture logique, mais y manque aussi le contrechamp, quant aux motivations du système d'occupation et d'oppression colonialiste pour délivrer un jugement "exemplaire" eu égard aux troubles de cette période. Malgré la qualité des interprétations de Vincent Lacoste (de plus en plus impressionnant) et de Vicky Krieps (toujours juste), le film de Hélier Cisterne déçoit par son incapacité à dépasser la simple illustration scolaire quoique confuse, d'un cas qui représente un exemple symbolique d'une justice inféodée à l'arbitraire de la politique.
La guerre d’Algérie fait partie des tragédies qu’on a longtemps caché dans les familles françaises. L’un de mes oncles en est revenu marqué à jamais. Mais de cette guerre on ne parlait pas. C’est donc avec un mélange de curiosité et d’envie de mieux comprendre les complexités de ce conflit (tout en ayant vu les 5 heures de documentaires consacrés à ce bout d’histoire collective) que je me suis rendu à la projection du film « De nos frères blessés » adapté du livre de Joseph Andras. L’histoire : Alger, 1956. Jeune ouvrier communiste anticolonialiste rallié au FLN, Fernand Iveton a déposé dans son usine une bombe qui n'a jamais explosée. Pour cet acte symbolique sans victime, il est exécuté le 11 février 1957, et restera dans l'Histoire comme le seul Européen guillotiné de la guerre d'Algérie J’ai beaucoup aimé ce film, peut-être d’ailleurs pour les raisons qui ont pu ne pas plaire aux critiques. Un mélange de douceur et d’horreur. On y perçoit la légèreté propre à la vie dans un Alger d’époque admirablement reconstitué, mais également la volonté de certains français de se battre aux côtés de leurs « frères algériens » (l’Algérie c’est mon pays, dira Fernand Iveton à plusieurs reprises). Le montage est d’une grande fluidité et les transitions admirables (prenez-en de la graine, les réalisateurs de la Brigade et Cie). Un exemple parmi d’autres est l’usage économe des plans serrés qui servent les moments les plus forts du récit. Vincent Lacoste qui interprète Fernand Iveton prend de plus en plus d’épaisseur au fur et à mesure de ses films. Vicky Kreps est tout en sobriété et douleur retenue (tout le contraire de notre « boudeuse » Léa Seydoux). Deux scènes m’ont particulièrement touché. Une balade amoureuse nocturne dans les rues d’Alger et le dernier parloir de Fernand et Hélène. J’espère vous avoir donné envie d’aller voir ce film qui évite manichéisme et cliché et qui explore une zone grise du conflit.
Film bien tourné mais éhonté! Une diffamation envers la France car prenant directement parti des indépendantistes et ne dénonçant presque pas les horreurs commises par eux et dont été victimes les Pieds-noirs et Harkis!