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coperhead
23 abonnés
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4,0
Publiée le 5 février 2020
Lui-même fils d’agriculteurs, Edouard Bergeon met en scène avec réalisme le drame de l’endettement programmé des paysans français à travers cette saga familiale âpre et bouleversante avec un Guillaume Canet dans un de ses meilleurs rôles.
Dure réalité.Ce film est d'utilité publique. Il met en évidence la folie et les dérives de l'industrialisation, les dégâts que cela génère sur l'agroalimentaire, sur la santé publique, et sur les exploitants agricoles et éleveurs.
Les producteurs étranglés par les commerciaux et les financiers finissent par perdre leur âme et la raison en acceptant de d'agir contre tout bon sens afin de conserver leur activité.
On réduit la valeur marchande, provoque la surexploitation, modifie l'ordre naturel, pollue, stérilise, infecte, aux noms de l'offre et de la demande.
très bon film avec une excellente prestation de Guillaume Canet. Bravo au réalisateur qui a su dépeindre avec réalisme la souffrance vécue dans ce monde de l'agriculture. 4/5
Il est dommage qu’Au Nom de la terre rejoigne dans sa dernière partie la démonstration d’un lanceur d’alerte tant la justesse de son regard sur la paysannerie contemporaine suffisait non seulement à bouleverser, mais aussi et surtout à faire prendre conscience de la gravité de la situation ici dépeinte. Le contraste entre d’une part l’image colorée et fort bien cadrée qui offre des paysages superbes et d’autre part le désarroi progressif qui ronge l’intériorité de Pierre Jarjeau atteste ce divorce involontaire entre un art de vivre et un marché économique qui l’écrase sous les dettes, les contraintes, les contrats prétendument avantageux. Le personnage campé par Guillaume Canet –imposant Guillaume Canet ! – ne perd pas seulement ses cheveux, il voit sa dignité humaine s’affaiblir à mesure que l’étau se resserre. Aussi le film prend-il la forme d’une transmission impossible voire interdite entre un père qui a tout reçu du sien et son fils auquel il ne veut rien transmettre, sinon un nouveau départ. Prendre la suite, ce serait propager le mal. Et contre cela, déraciner radicalement. Se retourner l’estomac comme on retourne la terre. Un lavement, une pierre, et la famille est saine et sauve. Endeuillée aussi. Au Nom de la terre cultive un fond de détresse humaine pour laisser éclater des séquences d’une noirceur terrifiante, contrebalancée par des couchers de soleil majestueux qui tantôt renvoient à la tranquillité qui règne tout là-haut tantôt trahissent l’indifférence d’un monde à la cause qui pourtant le nourrit. Et cette poésie entravée, minée dans ses entrailles, suffisait à donner à voir et à vivre au spectateur cette tragédie contemporaine. Une poésie des grands espaces qui s’ouvre sur un jeune homme sillonnant une campagne qu’il aime tant et qui s’achève dans le couloir d’entrée, une poésie qui emprunte au passage la texture musicale de Warren Ellis et Nick Cave – la musique fait penser à L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Il est dommage, donc, que le film tombe dans l’exercice à thèse lourdement soulignée par la clausule qui, bien que renvoyant à une réalité terrible, témoigne alors d’une perte de confiance en la puissance même du cinéma. Reste une œuvre importante qui a l’immense mérite de placer au cœur de son récit et de son image les campagnes françaises pendant longtemps désertées par le cinéma.
Superbe film très prenant. Les acteurs sont tous excellents. G. Canet mérite un césar pour la justesse de son interprétation. Rufus égal à lui même : excellent ! Anthony Bajon confirme une fois de plus qu'il a tout d'un grand ! Il ira très loin ! V. Baetens : Magnifique elle aussi. Ils sont tous criants de vérité !
ce film montre bien les signes de souffrance mentale due au contexte socio-économique de l’agriculture qui sont fréquents, dont notamment un excès de risque de décès par suicide chez les travailleurs du secteur agricole. L’isolement géographique et social ou encore le faible revenu des exploitants agricoles accroissent les exigences et des pressions psychologiques exercées sur le psychisme de l’agriculteur. L’excès de charge mentale qui en résulte génère des conditions de travail stressantes, responsables de risques psychosomatiques, conduites addictives et somatisations (maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques, troubles gastro-intestinaux, états d’anxiété et dépressifs, suicides…).: voir http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=589
film réaliste montrant la perversité du monde agricole. triste réalité mais qui n apporte pas de solution. c est un constat d échec à la fin qui m a fait plutôt peur.... très bon jeu des acteurs. bravo
J'ai fini par aller voir ce film un jour alors que j'avais le temps. Le discours de Guillaume Canet pendant la promotion du film m'avait touché et je voulais vraiment faire la démarche d'y aller. Je n'ai pas été déçue. Très lourd mais le message passe, c'est réussi. J'avais beaucoup de peine en sortant de la salle de cinéma. Merci Guillaume Canet.
AU NOM DE LA TERRE est un film que j’ai vu tardivement par rapport à sa sortie (25/09) mais ce n'est pas la seule raison du retard de ma critique. J'ai tout à fait sciemment attendu, comme pour répondre à un besoin de le "digérer". J’ai rarement eu une empathie aussi grande pour un personnage si différent de moi (homme, la quarantaine, agriculteur, rien à voir avec la vie que je mène). Ce film tirée d'une histoire vraie (celle du père du réalisateur), est bouleversant sur tous les points: l'écriture qui montre crescendo la descente aux enfers, les beaux paysages de "notre" Terre, l'interprétation magistrale de Guillaume CANET et j'en passe. Ce film est un cri pour dénoncer le calvaire des agriculteurs assujettis à des lois capitalistes dont le seul but est d'enrichir et "engraisser" les différents lobbies, un cri pour dévoiler toute la souffrance et les dégâts que cela peut avoir sur des familles entières et ce dans l'indifférence la plus totale. Ce film est d'utilité publique et résonne encore plus en moi en cette période de Black Friday, de surconsommation frénétique. Je suis encore remuée quand je pense à la dernière scène du film, rarement une scène ne m'aura autant marquée. Je m'en souviendrai longtemps. PS: consommons dignement et surtout intelligemment. Mieux que des kiwis BIO ramenés de Nouvelle Zélande, consommons surtout local !
Bouleversant Guillaume Canet qui interprète avec justesse ce paysan pris dans un engrenage dont il ne peut en sortir. Ce film dévoile un grand désarroi du monde agricole. A voir.