Un film dont on aurait pu craindre, au vu de ses multiples références (Steven Spielberg, Joe Dante, Zemeckis, Super 8, Darkman, Sephen King... autant de hérauts des années 80, des poids trop lourds à assumer. Mais, Karmann assume bien l'hommage à ses idoles en donnant une histoire fascinante, émouvante et palpitante. A la fois film romanesque, d'enfance, fantastique, suspens et poursuite La dernière vie de Simon possède, malgré quelques longueurs mais aucune redite, un grand pouvoir d'attraction grâce aussi à le force du jeu des interprètes (les deux jeunes garçons et la fille, à la performance habitée). L'émotion n'est jamais vaine, ni tire larmes, sauf dans les yeux de certains personnages mutiques. Les relations, puis l'attachement qui se crée entre les deux, voir les trois, personnages est d'une grande subtilité. On ressent bien les tiraillements permanents qui habitent ces êtres, de même qu'un lien au delà de la vie. La capacité qu'à le cinéaste de passer d'un genre à l'autre en 1h42, avec une si grande facilité, sans en négliger aucun, même si les scènes de poursuite en fin de film sont d'un grand brio professionnel et la scène d'ouverture qui évoque l'enfance, très poétique, se laissent encore moins oubliés. Ne tenons pas compte des invraisemblances d'un scénario riche et complexe, plus proches d'une certaine candeur que d'une négligence scénaristique. Les effets spéciaux sont très réalistes et beaux. Quant à la musique, qui évoque sans fard ni complexe John Williams, elle est parfaitement adaptée au cadre de l'histoire et assumée. Conte humain, fantaisie et drame, beaucoup de thèmes dans ce film si riche, un choc en ce début d'année.