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velocio
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3,0
Publiée le 23 octobre 2018
"Les âmes mortes" est un long documentaire consistant principalement en une succession d'interviews de citoyens chinois, considérés comme droitiers, ayant survécus à leur séjour dans des camps de rééducation à la fin des années 50, peu de temps après ce qu'on appelé "La campagne des 100 fleurs", initiée par Mao Tsé-Toung. Des camps où, en l'espace de 2 ans environs, 90 % de ces populations déportées sont décédées, de faim, de froid, de maladie. Osons le dire : si ce documentaire fait froid dans le dos, il faut quand même admettre qu'il y a énormément de redondance dans ce qu'on entend. On revient toujours sur la faim, sur le froid, sur les œdèmes, sur les rapports ou l'absence de rapports avec les familles. Si voir une des 3 parties présente un intérêt certain, il n'est pas indispensable de voir les 3. J'aurais tendance à conseiller le choix de la 2ème partie, même si la 3ème commence par un moment fort : l'interview d'un illuminé chrétien, excellent "comédien" par ailleurs, qui voit partout le combat entre son seigneur et Satan.
Nous n’avions pas osé nous enfermer 8h26 dans une salle au Festival de Cannes. Fort heureusement, le distributeur a fait le choix judicieux de découper son documentaire en trois parties pour les projections publiques. « Les Âmes Mortes » est un travail historique et précieux sur les purges de la Chine maoïste de la fin des années cinquante. Près du désert de Badain Jaran, environ 2500 prisonniers politiques ont trouvé la mort entre 1957 et 1961 dans le camp de la ferme de Jianbiangou, alors qu’ils étaient 3 000. Wang Bing a recueilli de longs témoignages de survivants se confiant sur ce qui s’est réellement passé. C’est donc là-bas qu’étaient envoyés tous les camarades communistes. Certains avaient juste le malheur d’exprimer leur avis sur les progrès de la révolution. Immédiatement considérés comme des ultra-droitiers, on les envoya dans un soi-disant camp de rééducation. Il n’y avait en réalité rien sur cette terre et il incombait aux détenus de tout construire. Il n’y a aucune mise en scène alors il est certain que le film est trop long et que la fatigue pointera souvent le nez du spectateur. Mais le réalisateur approfondi sans cesse ses recherches en relançant ses témoins de questions et en revenant les voir quelques années plus tard pour préciser au mieux les souffrances oubliées par les décennies. Si la faim était omniprésente dans le camp, les maladies physiques et mentales l’étaient de plus en plus. Le désespoir en aura même forcé au cannibalisme. Malgré son zéro pointé d’un point de vue cinématographique, « Les Âmes mortes » est une œuvre magistrale qui rend hommage aux 3 000 âmes perdues mais jamais oubliées. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Certainement la plus accomplie des trois parties et celle à voir si vous n'en voyez qu'une. Les témoignages sont tous émouvants, très forts . Un documentaire édifiant et inoubliable. A voir absolument. D'ores et déjà un classique.