Beaucoup de bruit, beaucoup d'attente... pour vraiment pas grand chose.
SI l'on retiendra la qualité visuelle et le sens de l'esthétisme recherché par la réalisatrice, le montage dessert clairement l'ensemble. Tantôt trop longuet, tantôt trop rapide, mais jamais juste.
Le film promet beaucoup de choses, notamment le portrait d'une génération. Il n'en est rien. Noémie Schmidt, certes douée, n'est non-pas libérée par les nombreuses possibilités offertes par ce type de tournage, mais enfermée dans un scénario insipide aux dialogues aussi convenus que plats. Son partenaire à l'écran n'attire même pas l'attention.
On s'attend à un vent de fraîcheur, on sort péniblement d'une heure et demi de lourdeur tropicale. Ce nouveau cinéma ne représente en rien le Paris ou la société actuelle. Les scènes filmées durant les différents mouvements sociaux post-attentats sont l'un des produits d'appel du film... Spoiler, il ne servent en rien son propos et donnent presque le sentiment d'avoir été trahi. Le mot est rude, mais le film passe clairement à côté d'un exercice peut-être un peu trop grand.
On regrettera la surutilisation de la voix-off, bombardée à gogo de phrases convenues, bateaux, de type citation en bio twitter. Dommage car encore une fois, on sent que Noémie Schmidt aurait pu être mieux utilisée sur sa voix. Peut-être en réduisant la part de narration et en retravaillant le scénario. Car au delà du déchet technique et de la surestimation de ce projet par le grand public, c'est surtout le scénario qui pose problème. Qu'on sait travaillé, il faut le saluer, mais qui à l'écran donne le sentiment d'avoir été écrit sur un post-it. Effet notamment observé devant des films tels que "Le réveil de la force".
Ainsi, le script se perd de lui même, rendant la copie insauvable par quelconque artifice, aussi visuellement joli soit-il.
Certains, du côté du XIe, ou parmi les lecteurs des Inrocks, y verront un côté onirique. Mais nul n'est dupe. Car s'il faut saluer la démarche artistique évidente, on ne peut que regretter le manque de cohérence et le côté répétitif de l'ensemble qui rendent l'interprétation aussi radicalement simpliste que pénible.
Globalement, c'est un peu comme le Tour de France. On nous promet du spectacle mais on finit toujours pas s'endormir au milieu de l'étape, en se demandant bien comment une poignée de passionnés puisse être captivée par tel spectacle.
Il faut tout de même saluer je le répète la qualité d'image, et même si certains plans sont à désirer (des mises au point ratées), difficile d'en vouloir à cette bande de forçat , de passionnés, qui a sorti ce qui reste un gros paquet de travail.