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EnraCinéma
2 critiques
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5,0
Publiée le 12 janvier 2022
Film extraordinairement émouvant, brillant et bien fait ! À voir au plus vite !!! Juliette Binoche est merveilleuse dans son rôle et met en avant les autres actrices amatrices avec subtilité et brio !
Des bureaux bien nettoyés lorsque vous arrivez au travail, une cabine en parfait état lorsque vous arrivez sur un ferry : comment ces petits miracles quotidiens se déroulent-ils ? A quoi ressemblent les fées qui les accomplissent ? "Ouistreham" vient se ranger, cette fois ci sous forme de fiction, auprès de "Debout les femmes !", le documentaire que Gilles Perret et François Ruffin ont consacré récemment aux métiers du lien, pour nous faire comprendre combien tous ces métiers de l’ombre sont importants, que ce soit dans l’entretien ou dans le lien, combien ils sont difficiles et combien, à tous points de vue, ils sont dévalorisés. Aux côtés d’une Juliette Binoche, au jeu très juste et très sobre, une poignée d’excellentes comédiennes non-professionnelles.
Ce film devrait être déclaré d’utilité publique. Il soulève le travail harassant des femmes de ménage dans les cabines des ferries que les voyageurs abandonnent parfois dans des conditions lamentables. Ce que note la petite dernière de l’équipe Marianne, subjuguée par l’entraide et la solidarité de ces femmes qu’elle accompagne désormais, dans l’anonymat de son véritable métier : journaliste. Pour les besoins d’un reportage, la voici au cœur du système où l’humiliation et la peine vont de pair. De quel droit prend-elle la place d’une véritable chômeuse ? L’excitation de « ne plus exister pour personne » est-il un alibi suffisant pour assumer ce jeu de miroir ? Cette mise en abîme de laquelle il faudra un jour se relever pour avouer le subterfuge, la duplicité, la trahison … Ce qu’a dû assumer il y a une dizaine d’années la grande reporter Florence Aubenas, à l’origine d’une telle démarche. Ce qu’illustre aujourd’hui fidèlement Emmanuel Carrère entouré des véritables femmes de ménage de la compagnie de Ferry qui dans leur propre rôle se révèlent tout aussi fières et solidaires. Juliette Binoche se fond dans le paysage. On oublie la comédienne, on vit avec elle ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Irrépressible envie de se tordre de rire devant ce film malsain qui veut montrer "des petites gens" et dénoncer les injustices de la société libérale. Juliette Binoche fait des ménages, qu'elle ne s'étonne pas qu'on ait envie de voir autre chose au cinéma. Une affligeante leçon de morale, une de plus qui enfonce le clou d'un cinéma français moribond. Emmanuel Carrère devrait se contenter d'écrire des romans. Le cinéma n'est pas fait pour lui. Ce film en est la preuve absolue !
Film brillant... Merveilleusement interprété par juliette Binoche mais aussi et surtout par tous les non acteurs qui l'entourent et qui mettent en lumière la réalité... Ils donnent à JUliette Binoche toute la justesse de son jeu !!! Bravo à tous
J'ai lu le livre de Florence Aubenas j'étais donc très impatient de voir le film. Sans être totalement transporté j'en reste quand même un peu sur ma fin . Le rôle de Florence Aubenas alias Marianne Winckler est a l'image du film d'Emanuel Carrère sobre, efficace dans sa narration. Néanmoins même si la profondeur des personnages est réelle je trouve que le sujet est survolé en mettant plus en avant le comportement amical que la réalité brute et dure des ses esclaves exploités et sous payé des Ets de nettoyage et de propreté (Elles même d'ailleurs compressées par des cahier des charges intenables) Mais le film est efficace et Emmanuel Carrère a eu la présence d'esprit de n'avoir que des interprètes (Hormis Juliette Binoche) amateurs dont c'est quasi la première apparition ce qui rajoute une sincérité probante au film même si la fin est romancée par rapport au bouquin. Simple, clair, net & efficace....Bravo a l'equipe
Drame social d’une rare qualité, remarquable à tous points de vue : beauté des images, mise en scène agréable, musique dynamisante. Juliette Binoche crève l’écran, et les autres acteurs - non professionnels donnent une grande vérité à ce film. Il y a du Ken Loach ici (genre Sorry we missed you), sur un ton moins désespéré mais pas moins poignant. La vie des invisibles de notre société, avec leurs difficultés d’emploi, leurs difficultés à boucler les fins de mois et le manque de respect vécu au quotidien a quelque chose d’insupportable. Comme le suggère le synopsis, la qualité de leurs relations d’entraide et d’amitié peut être remarquable. Et cela nous touche à coup sûr quand les acteurs ont réellement vécu cela. Il y a une certaine dramatisation par rapport à la réalité. Le scénario reflète l’engagement politique et social de Florence Aubenas, auteur du livre Le quai de Ouistreham, 2010. Oui c’est un film politique, mais son message passe sans leçon moralisante grâce à l’empathie qu’il suscite chez le spectateur. Ajoutons que le réalisateur questionne la démarche "d’infiltration secrète", qui entraine nécessairement une série de non-dits et de mensonges… il donne à réfléchir sur la question, sans forcer notre point de vue.
Les actrices “amateurs “ sont exceptionnelles. Juliette Binoche perce l’écran. C’est très émouvant sans jouer sur le pathos. Bon rythme. Réaliste. Même si on a du mal a croire que c’est une histoire vraie. Merci et Bravo.
Je ne m'attendais absolument pas à ça. Un film d'une saveur unique qui va puiser dans l'authenticité du quotidien de femmes de ménage, pour expliquer à monsieur et madame tout-le-monde ces vécus. Y a aucune place au bluff, ni à la surenchère chère à l'égo. Tout est dit, suggéré et montré sans tabou, pour qu'on puisse ressentir ce qu'elles ressentent. Je suppose que ça devait être difficile de faire un film, donc pas un documentaire, mais un film avec une vraie histoire et une vraie construction de scénario, avec autant de simplicité et d'authenticité, sans tomber dans la complainte, ou dans l'ennui, ou dans l'émotion excessive, tout en restant fidèle aux choses. Plus on avance dans le film, ou je devrais dire, plus le film nous absorbe en lui, plus ça scotche. Et c'était aussi le but ; comprendre la vérité toute nue en se faisant sa propre idée. Je vais m'endormir moins bête cette nuit.
Magnifique film, tout est si juste, les dialogues, le jeu des acteurs. On s'installe tout doucement dans l'histoire, puis on le laisse happer par cette histoire qui nous laisse voir, tout comme à l'héroïne, la vie des "invisibles". Les personnages sont dignes, sans vulgarité aucune et le réalisateur n'en fait jamais trop ; le film est beau, émouvant. Magistral, c'est un chef d'oeuvre.
Si l'écrivaine-journaliste Florence Aubenas abordait dans son livre les problèmes moraux avant et après le récit, l'écrivain-réalisateur Emmanuel Carrère intègre une dimension dramatique qui permet de poser de façon sensible la question éthique d'une écrivaine en immersion dans un milieu spécifique qui lui est extérieur. Les barrières sociales demeurent face à la précarité et les cadences infernales, et la trahison pointe au bout du chemin, ouvrant au débat mais aussi à la transformation des êtres. Le documentaire reprend cependant le dessus car, outre la forte présence de Juliette Binoche qui a voulu faire ce film et s'est associée à la production, les acteurs et actrices sont non-professionnels : ils jouent leur propre rôle dans la vie, employés d'une entreprise de nettoyage, et sont bluffant de vérité. Ce n'était pas gagné d'avance et c'est bien sûr une des grandes forces de ce film émouvant et sans pathos qui sait transformer à la manière de Ken Loach le documentaire en fiction tout en conservant l'ancrage, reliant avec brio le social et l'humain. (compte-rendu du festival de Cannes sur Africultures)