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    Ouistreham
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    Yves G.
    Yves G.

    1 496 abonnés 3 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 janvier 2022
    Écrivaine du réel, Marianne Winckler (Juliette Binoche) a quitté Paris pour s'installer à Caen dans un HLM désolant et pour y vivre le temps de quelques mois l'existence d'une chercheuse d'emploi et d'une travailleuse précaire en cachant son projet. Recrutée comme femme de ménage, elle est intégrée aux équipes chargées de l'entretien du ferry qui relie Ouistreham à l'Angleterre.

    Florence Aubenas avait raconté en 2010 dans "Le Quai d'Ouistreham" son expérience de femme de ménage embedded. Ce livre, d'une vibrante humanité, témoignait avec une force rare de l'alinéation sociale, de la vie étriquée de ces femmes de ménage aux horaires impossibles, aux salaires misérables, aux conditions de travail exténuantes, aux vies sans joie et sans avenir.

    Ce livre eut un grand succès, tant public que critique. Il réjouit en particulier les bobos parisiens - dont je fais partie plus souvent qu'à mon tour - qui y découvrirent ou feignirent d'y découvrir l'âpreté des conditions de vie dans la France dite périphérique (l'essai de Christophe Guilluy lui est de quatre ans postérieur). il fut mis en onde, sur France Culture évidemment. Il fut adapté au théâtre. La rumeur voudrait que Florence Aubenas n'ait accepté qu'il soit porté à l'écran à la seule condition que la réalisation en soit confiée à Emmanuel Carrère. Las ! L'écrivain à succès racontait dans Le Royaume avoir définitivement tourné la page du cinéma après quelques coups d'essai plus ou moins convaincants ("La Moustache", Retour à Kotelnitch"). L'anecdote semble trop belle pour être vraie : il se laissa convaincre et après bien des déboires, le film nous arrive enfin sur les écrans.

    Il reçoit des critiques assez sévères sur la façon dont y est filmée la précarité sociale. Ces critiques sont pertinentes. "Ouistreham" est un film naturaliste sans originalité, bien en dessous des films de Dardenne, de Ken Loach ou de "Nomadland", coincé entre la dénonciation de conditions de vie exténuantes et l'exaltation de la chaleur qui instille malgré tout la solidarité qui jaillit dans le lumpenprolétariat.

    En revanche, "Ouistreham" devient beaucoup plus intéressant dans son autre dimension, qui n'était qu'à peine esquissée dans le livre, mais que Emmanuel Carrère, qu'elle obsède, creuse : l'imposture. L'auteur de "L'Adversaire" - consacré, on s'en souvient, à ce faux médecin qui a assassiné sa famille lorsque sa supercherie allait être sur le point d'éclater - interroge la démarche de Florence Aubenas (auquel il donne le nom d'un médecin-écrivain célèbre écrivant sous pseudonyme) et sa légitimité. Une journaliste parisienne a-t-elle le droit de "jouer à la femme de ménage" ? Pourra-t-elle en comprendre l'existence dès lors qu'elle garde toujours la possibilité de suspendre "l'expérience" ? Le mensonge dont elle entoure son "infiltration" n'est-il pas une trahison de la confiance que lui donnent les amis qu'elle se fait sous sa nouvelle identité ?

    Ces questions là sont posées à Marianne Winckler par la conseillère de Pôle Emploi qui a découvert son identité. C'est la scène la plus intelligente du film. Dommage que le reste se perde dans du sentimentalisme un peu fade. Jusqu'à un épilogue éclatant de lucidité et d'intelligence qui évite l'écueil de la mièvrerie.
    tupper
    tupper

    135 abonnés 1 386 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2022
    Film funambule, en permanence sur la ligne de crête et prêt à basculer dans le voyeurisme, la condescendance, le larmoyant. Mais au lieu de ça il reste instructif, touchant. Le casting mêlé de professionnels et d’amateurs est une réussite.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    83 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2022
    Vous avez dit « AMBIGUITÉ » ?
    En sortant, ma première impression est que le spectateur du film, est gêné par la tromperie de Florence Aubenas, vis à vis de ses collègues, femmes de ménage !!!

    Le livre de Florence Aubenas, voudrait décrire les conditions presque inhumaines de ces femmes qui ne travaillent que la nuit, loin de chez elles, à un rythme insoutenable, la précarité de « quelques heures » , d’où salaires de misère…..

    Alors, l’amitié, la solidarité, sont peut-être encore, plus important qu’ailleurs……
    en conséquence, la tromperie, les mensonges de celle qui est venue « pour écrire un article », ne passe pas !!!

    C’est ce regard critique du cinéaste sur l'expérience de Florence Aubenas qui est la Force et déplace le sujet du livre…..
    Aucun doute, le fond prime sur la forme….
    Nicole BOYER
    Nicole BOYER

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    5,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Le regard d'Emmanuel Carrère sur ces "invisibles" beau comme l'écriture du réalisateur....Un poème tragique sur la fracture du monde...
    Chanroy
    Chanroy

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    5,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Juliette Binoche, excellente actrice
    beaucoup d'émotion et d'interrogation sur ces invisibles
    ce film est d'une justesse. je crains que cela ne fera pas changer le regard vis à vis de ces hommes et ces femmes qui œuvrent pour notre confort. Respect pour ces personnes. bravo pour le film et sa réalisation
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 387 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Vous préférez changer les draps de 60 lits en 1h30 à raison d’1min30 par lit ou laver des toilettes collectives et passer la serpillère dans des espaces collectifs ? A première vue, on se dit que le premier est plus propre. Mais la seconde option est moins épuisante et provoque moins de douleurs musculaires. Dans “Ouistreham”, Juliette Binoche est une écrivaine qui entreprend un roman sur la précarité. En toute confidence, elle se fait passer pour une femme célibataire et au chômage et enchaîne les contrats de ménage pour mieux comprendre le métier des invisibles à qui on dit à peine bonjour. Si certains peuvent être sidérés par cette démarche d’infiltration, d’autres souhaiteraient que tous les dirigeants de notre pays entreprennent ce “vis ma vie” avant de prendre des décisions. Juliette Binoche qui partait un peu en roue libre au cinéma comme sur les réseaux sociaux ces derniers temps, s’avère ici envoûtante, tant sa prestation dérange autant qu’elle ouvre les yeux.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Totnono92
    Totnono92

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    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Très émouvant. Superbe complémentarité entre le jeu de Binoche et les actrices non professionnelles. Très belle photo, très belle musique. Les sujets abordés s’entremêlent mais cela ne nuit pas à la limpidité du scénario.
    Kiddo
    Kiddo

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    4,5
    Publiée le 14 janvier 2022
    Filmé avec une grande sobriété, Ouistreham réussit à éviter les clichés et les bons sentiments. Trouvant le juste équilibre dans un rôle difficile, Juliette Binoche réussit à être parfaitement crédible. Ses collègues de travail, toutes remarquables, apportent au film la touche d'authenticité. On retrouve la dimension sociale et humaine des films de Ken Loach, la légèreté en plus. Emmanuel Carrère a fait le film juste et nécessaire qui plane à cent coudées au-dessus de la moyenne du cinéma français.
    Quentin
    Quentin

    4 abonnés 70 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Un tendre drame que ce charmant film tiré par la superbe Juliette Binoche. Entourée de femmes plus ordinairement fortes les unes que les autres, on aime ces portraits, ces destins et ces moments de prise de recul.

    Les images sont magnifiques de vérité.
    Valerie
    Valerie

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    5,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Une pépite , avec beaucoup de nuances, d humour, de vérités, de sensibilité, …. Bravo pour le sujet, la manière dont il est abordé et la qualité du jeu des ces belles dames au métier difficile. Vraiment à conseiller à tout le monde.
    Ismael
    Ismael

    86 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 janvier 2022
    Attention, malgré son titre très évocateur, Ouistreham n’est pas une simple transposition à l’écran du récit journalistique de Florence Aubenas Le quai d’ Ouistreham, paru en 2010. Même s’il reprend le même concept et le même point de départ (tout comme la ville où se déroule l’action, Caen), il ne faut pas s’attendre à une simple mise en images du livre. Et d’ailleurs ne pas l’avoir lu ou entendu parler n’est pas vraiment un handicap pour appréhender le film, ça serait même presque le contraire.

    Revenons-en donc à Ouistreham et dévoilons donc ce fameux concept, puisque le film le fait lui-même d’emblée. Pour les besoins d’un livre, une écrivaine parisienne de renom décide se faire embaucher, de façon anonyme, comme femme de ménage en intérim, afin de donner plus de vérité et d’authenticité à son futur récit. Au concept de l’histoire fait écho celui du film : Juliette Binoche étant la seule comédienne professionnelle au milieu de personnes jouant leur propre rôle. Un dispositif qui n’est pas sans nous rappeler celui de La loi du marché, chef d’œuvre sorti en 2015. Les deux films sont d’ailleurs assez complémentaires : aux visées existentielles de Stéphane Brizé, Carrère propose, du moins dans un premier temps, quelque chose de beaucoup plus terrien.

    La première bonne surprise du film, c’est que Juliette Binoche, qui traîne parfois une image de parisienne fragile, s’avère être parfaitement convaincante, non seulement en alter-ego d’Aubenas, mais aussi dans la peau du personnage inventé par cette dernière. A savoir une femme un peu paumée et cabossée par la vie, qui débarque, à l’aube de la cinquantaine, dans une ville qu’elle ne connaît pas et fait des ménages pour survivre.

    Cette interprétation sans fausse note est la première bonne surprise du film, mais ce n’est pas la seule, car tous les autres personnages sans oublier les décors, les situations et les dialogues, sont tout autant criants de vérité. A tel point qu’ Ouistreham n’aurait pu être que ça : une sorte de documentaire haut de gamme sur la précarité en province recouvert d’un vernis de fiction pour le rendre plus classe et plus emballant.

    Ça aurait déjà été pas mal, sauf qu’ à un quart d’heure de la fin, le film bascule et passe dans une autre dimension. Survient alors une mise en abyme passionnante. Soudain notre repère ce n’est plus l'écrivaine observant, avec un mélange de curiosité et de bienveillance, ce monde si différent du sien. Les points de vues s'inversent et le personnage principal du film n’est peut-être pas celui à qui l'on pensait. Un film vertigineux et passionnant.
    traversay1
    traversay1

    3 644 abonnés 4 876 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 janvier 2022
    Florence Aubenas n'est pas n'importe qui : longtemps reporter de guerre, elle a été retenue en otage 5 mois en Irak et elle a également couvert le procès d'Outreau sans avoir peur d'aller contre l'avis général. Autant dire que l'image de l'écrivaine embourgeoisée que certains seraient tentés de lui accoler ne tient pas la route. Emmanuel Carrère n'est pas n'importe qui non plus, auteur qui a progressivement abandonné le roman pur pour des auto-fictions qui jouent avec le réel. Ouistreham est une adaptation libre du récit de Florence Aubenas qui sans trahir le livre permet malgré tout à Carrère d'en développer certains thèmes qui lui correspondent parfaitement tels que la duplicité, le mensonge et le rapport ambigu dans la littérature entre la fiction et l'authenticité. Ouistreham a le mérite de nous plonger dans le quotidien de ce peuple invisible, des femmes principalement, agentes d'entretien des ferries entre deux traversées, mais à travers le prisme d'une intellectuelle qui se fait passer pour l'une d'entre elles en partageant leur labeur, tout en documentant son futur livre. Au-delà de l'écart social infranchissable entre l'écrivaine et les travailleuses, Carrère pose un regard peu amène sur cette infiltrée qui se nourrit de ses compagnes comme un vulgaire vampire. Mais en même temps, s'interroge t-il, comment rendre compte de la précarité autrement qu'en la vivant de l'intérieur ? L'ambigüité de la démarche fait tout le sel du film, au même titre que la dénonciation de conditions de travail presque dignes du XIXe siècle (le retentissement du livre a tout de même permis une certaine amélioration desdites conditions). Quand Ouistreham se fait le plus chaleureux avec de magnifiques scènes de solidarité, de connivence et d'amitié entre femmes, c'est aussi sous-tendu par cette idée du double jeu de l'une d'entre elles, qui s'apparente à une trahison de la confiance. Juliette Binoche est admirable dans ce rôle difficile, crédible de bout en bout face à des non-professionnelles dont certaines ont côtoyé Florence Aubenas lors de cette "expérience" à la fois utile et sujette à caution concernant l'éthique journalistique.
    Alexis D
    Alexis D

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    5,0
    Publiée le 13 janvier 2022
    Excellente réalisation. Très beau film. L’implication de Juliette Binoche dans son role est admirable
    Ufuk K
    Ufuk K

    522 abonnés 1 485 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 janvier 2022
    "Ouistreham" sélectionné l'an dernier au festival de Cannes (Quinzaine des réalisateurs) est un drame social qui sonne juste. En effet adapté du récit "Le Quai de Ouistreham" de Florence Aubenas , ce film doit beaucoup à ses acteurs non professionnel et surtout Juliette Binoche dans cette histoire qui raconte d'une manière réaliste le quotidien de la France des oubliées dans une société qui les traite avec injustice et dans un modèle économique et sociale complément dépassé, une bonne surprise
    Nastasia Kahan
    Nastasia Kahan

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 janvier 2022
    Magnifique film, bouleversant de sincérité ! Prestation sublime de Juliette Binoche merveilleusement accompagnée de ces actrices non professionnelles !
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