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    Ouistreham
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    Redzing
    Redzing

    1 080 abonnés 4 431 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 mars 2023
    Et non, « Ouistreham » n’est pas un film sur les exploits du commando Kieffer ! Mais plutôt un drame social, adapté d’un livre d’enquête écrit en 2010. Par une journaliste qui a choisi d’infiltrer le milieu des femmes de ménages, pour comprendre la précarité et les effets de la crise économique.
    Le film offre ainsi une plongée dans cet environnement. Où se côtoient personnel peu diplômé et sans le sou, avec peu de perspectives d’évolutions ; petits chefs à la grosse tête ; et entreprises qui se montrent ridiculement sélectives et ambitieuses au vu des conditions de travail.
    Là où « Ouistreham » passe quelques peu à côté de son sujet, c’est qu’il ne traite pas vraiment du décalage entre notre héroïne, intellectuelle littéraire, et le milieu qu’elle infiltre. La fatigue d’un métier très physique, ou le risque qu’elle se fasse gauler simplement en employant des mots recherchés, sont à peine mentionnés. De même, une grande partie des spectateurs est déjà plus au moins au fait de la précarité, indirectement ou non, et n’appendra pas grand-chose en regardant le film. Là où l’héroïne (et la journaliste auteur du livre ?) semble tomber des nues.
    Mise à part ça, l’aspect documentaire de l’œuvre est réussi. Mise en scène sobre, exploitant les décors de Normandie. A part Juliette Binoche (à l’aise dans le rôle principal), les comédiens sont non-professionnels… et se débrouillent bien ! Et divers détails sur la recherche d’emploi ou la précarité parleront à ceux qui sont passés par là.
    Yetcha
    Yetcha

    858 abonnés 4 370 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 février 2022
    Pfiou... Un film comme ça remet clairement en place. Cette immersion issue d'une expérience réelle menée par Florence Aubenas est passionnante, gênante, osée et touchante. Fallait-il le faire, ne fallait-il pas ? La question reste posée et vous vous la poserez tous en sortant. Pour de nombreuses personnes d'ailleurs, de telles vies nous permettent de prendre du recul et de se dire combien nous, spectateurs qui avons assez d'argent pour aller voir un film au cinéma, avons de la chance d'être dans cette situation où l'on regarde, plutôt que vivre ces situations dramatiques. Un très très beau et fort moment de cinéma vérité avec une Juliette Binoche toujours aussi parfaite et juste et où les non-acteurs jouent leur rôle, leur vie, avec justesse et simplicité. Le petit plus pour moi qui suis originaire de Caen est que j'ai bien reconnu l'ensemble des sites de tournages et ça me fait quelque chose.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 111 abonnés 5 056 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 août 2022
    Le film oscille entre récit dur et documentaire de société.
    Le début surtout quand il parle de pôle emploi.
    Et puis dans le bateau, le film prend un tour dramatique.
    Il est évident que pour celles qui sont impliquées dans une vraie amitié ce soit dur. Une vraie trahison.
    Avait-elle le choix?
    Elle voulait rendre compte du travail de l’intérieur. Avait-elle songé à ce côté affectif ?
    J’ai trouvé cela vraiment intéressant et poignant car il y a évidemment le sentiment d’être soudé qui aide à supporter le travail.
    Cinememories
    Cinememories

    472 abonnés 1 461 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 janvier 2022
    Il était très surprenant de découvrir Emmanuel Carrère à l’affiche d’un nouveau long et à l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, sachant la division du public sur « La Moustache » et malgré son documentaire personnel « Retour à Kotelnitch ». Il n’est plus à faire des allers-retours en Russie, mais il atterrit toujours là où le vent l’emporte, sans qu’il soit entièrement préparé pour son voyage, vraisemblablement inattendu. C’est une nouvelle fois le cas ici, car ce sera son actrice vedette qui lui mettra sous le nez ce projet d’adaptation, infiltré dans un drame social, à mi-chemin entre deux univers. Il semble d’ailleurs de détacher un peu plus des pages de Florence Aubenas pour se laisser une marge de créativité, pas toujours évident à cerner, mais qui promet un modeste objet analytique.

    Dans le fond, on ressent un travail d’écriture, malheureusement très superficiel lorsqu’il s’agit de convoquer ses compétences de réalisations. Son film précédent justifiait déjà les maladresses qu’il retrouvera ici, malgré un récit qui porte un réel intérêt pour les relations humaines. On se satisfera donc du support, qu’il exploite suffisamment bien pour rythmer l’élan de son écrivaine, impliquée dans la rédaction d’un prochain ouvrage. Juliette Binoche lui donne le ton, le corps et l’esprit, tantôt désemparée, mais lorsqu’il s’agira d’assumer ce que son personnage a construit, elle entrera en contradiction avec ses sentiments. Il s’agit d’une précieuse fable à la frontière de la fiction et de la réalité. Carrère ne s’en écartera pas une seule fois, bien qu’il s’autorise quelques initiatives bienvenues et pas assez développées dans le même temps. Comme son héroïne Marianne, il est en décalage avec son travail. Lorsqu’il essaye de la placer face aux observations qu’elle couche dans son carnet ou sur l’ordinateur, elle ne fait que répéter ce qui a déjà été montré quelques minutes plus tôt.

    C’est un constat qui sabote les chances d’émouvoir et de surprendre davantage, car tout le monde s’attend évidemment à faire face au point de rupture, où la vérité éclate. La seule question reste donc de savoir comment l’avant et l’après communiquent. En se faisant embaucher comme femme de ménage, elle finit par en tutoyer d’autres, qui ne sont pas là pour prendre des notes et qui n’auront certainement pas plus le temps d’aller se baigner à la plage sur un coup de tête. Son parcours interroge sur ce faux libre-arbitre, car les contraintes se multiplient à raison, dans un environnement où l’écrivaine parisienne se surprendra à rester solide mentalement et physiquement. Mais sans partager la même hargne ou les fantasmes de ses collègues de fortune, elle finit par s’échouer à Caen et sur le port de « Ouistreham ». La moralité devient alors le sujet et l’enjeu d’une contre-vérité, où l’infiltrée s’est finalement trop attachée aux personnages de Léa Carne et surtout d’Hélène Lambert, incarnées avec une folle authenticité.

    Ce qui aurait pu être une approche journalistique sur l’impossible cohabitation entre deux classes sociales se confirme. L’essence de « Ouistreham », qui oppose la comédienne professionnelle à d’autres non-professionnelles, témoigne de cette dynamique. On aura beau nous montrer et nous raconter ô combien la situation précaire de ces jeunes, mères ou simplement célibataires, s’assimile à une dérive sur une barque qui ne possède pas de gouvernail. Le parallèle est grossièrement vu et revisité, en plus de fermer rapidement des portes de sortie intéressantes, mais laissera tout de même quelques traces de solidarités sincères, que ce soit dans le témoignage du labeur ou des relations naissantes.
    Hotinhere
    Hotinhere

    527 abonnés 4 923 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 avril 2023
    Librement adaptée du livre d’investigation de Florence Aubenas, une immersion sobre, poignante et pleine d'humanité dans la vie galère de ces travailleurs de l’ombre, “les invisibles”, portée par l’interprétation pleine de justesse d’actrices non pro, chaperonnées par une excellente Juliette Binoche. 3,25
    Tatianavialle
    Tatianavialle

    207 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 novembre 2022
    Magnifique film qui met au coeur du récit la place de l'écrivain.
    Juliette Binoche comme on ne l'a pas vu depuis longtemps. Et des actrices en devenir trouvées en casting sauvage par Elsa Pharaon.
    Alasky
    Alasky

    337 abonnés 3 319 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2022
    Un beau film, quasi documentaire. Le casting est pertinent et juste. Juliette Binoche est d'un naturel et d'une grande justesse dans son jeu, c'est un beau rôle pour elle. Sûrement un film qui dérange, de par son récit, car le quotidien laborieux de ces "invisibles" est mis en lumière et c'est une chose dont on ne parle malheureusement pas assez. Une bonne surprise donc.
    bobmorane63
    bobmorane63

    179 abonnés 1 950 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mars 2022
    Un film très touchant sur le monde des femmes de ménage montré de façon humaine par Emmanuel Carrère !!
    Le réalisateur en est à son deuxième long métrage et le plus amusant, c'est un écrivain qui adapte un livre dont il n'est pas l'auteur et le résultat à l'écran montre l'impression qu'il a l'air inspiré. Une femme écrivain donne une fausse identité et un faux profil pour rentrer dans un monde soit disant morose de celles des femmes de ménage pour suivre leurs quotidiens à l'écriture d'un livre. Elle se lie d'amitié avec plusieurs d'entre elles entre conseils de pratique de travail, des fous rires, de sympathie, d'attachements etc... . Cette oeuvre est très chaleureuse sur celles qui font le métier et les comédiennes, hormis Juliette Binoche qui est superbe, sont toutes non professionnelles et on dirait vraiment que ce sont de vraies actrices dans ce qu'elles dégagent émotionnellement. Très bonne mise en scène du cinéaste. On passe un bon moment entre rires et larmes.
    Philippe C
    Philippe C

    93 abonnés 1 042 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 mai 2024
    Un film social, inspiré du livre de Florence Aubenas qui ,nous fais vivre par les yeux d'une romancière "infiltrée", la vie quotidienne des invisibles, en l'occurrence des femmes et hommes de ménage aux horaires décalés, découpés, qui doivent nettoyer les cabines d'un ferry en un temps serré.
    C'est bien joué ( épatante Juliette Binoche) y compris par les acteurs et actrices non professionnels qui jouent leurs propres rôles, pas larmoyant.. Le film montre la solidarité et la vie difficile professionnelle et personnelle des personnes concernées, vie digne mais non exempte de moments de rigolades, d'espoir et de rêve.
    la question secondaire, mais qui donne son souffle au film est l'acceptation ou du rejet de cette étrangère, bourgeoise, par le groupe prolétaire, amitiés fortes, amitiés acceptées, amitiés trahies
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    125 abonnés 1 616 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 février 2022
    Florence Aubenas, grand reporter, s’était immergée de longs mois dans le monde des travailleurs de l’ombre du secteur du nettoyage. Elle avait travaillé comme agent d’entretien sur les ferrys et avait vécu le quotidien de ces précaires pour en livrer un bouquin dont elle refusa longtemps l’adaptation. Emmanuel Carrère s’y colle ; son film exploitant un sujet mi documentaire mi fiction en fait une sorte de Ken Loach made in France. Une vraie réussite de film social immersif.
    Comme un funambule, Emmanuel Carrère surfe entre docu et fiction avec beaucoup d’intelligence et d’élégance. Au travers de sa « Florence Aubenas » ; il expose la difficulté d’être en immersion pour enquêter sur le long terme. La journaliste est humaine, garder à distance son sujet devient difficile lorsqu’elle tisse des liens d’amitié solides avec les gens qu’elle observe et qui ne savent pas être observés comme sujet sociologique. Cette trahison apporte une tension supplémentaire au film au-delà du quotidien des petites gens qu’expose le film. Et la question est posée: est-ce une trahison lorsque la volonté est de mettre à l’honneur des gens dont on ne parle jamais ? Parmi les choses qui sautent aux yeux dans ce film immersif, c’est bien l’étanchéité entre les milieux sociaux et l’écart entre deux réalités pas censées cohabitées. La journaliste parvient donc difficilement à dissimuler la différence de classe sociale.
    Pour incarner une forme de « Florence Aubenas » ; Juliette Binoche, partie prenante dès la genèse du projet, fait preuve d’une grande abnégation afin que tous les comédiens non professionnels l’entourant puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. Dans ce film, elle a tout d’une grande. Et dans tous ces amateurs qui l’entourent pour certains jouant leur propre rôle ; une étincelle apparaît avec Hélène Lambert, magnifique dans le rôle de l’amie trahie.
    Et puis dans ce film très documenté, Carrère nous montre surtout toute la dureté de la précarité : les journées fragmentées, la difficulté d’avoir une vie de famille, la succession de contrats courts et à temps partiel, le mépris des petits chefs,… mais par contre, la solidarité, parfois surjouée (tous les pauvres sont gentils), est le ciment entre tous ces gens ; ciment qui les fait tenir debout ; eux mais aussi toute la société. Et dieu merci ; ça permet d’avoir plein de drôlerie tout au long du film ; pas lacrymal du tout, juste un peu de pathos et d’invraisemblances dans le final. Et ces bouffées d’espoir en la nature humaine font du bien de bout en bout ; c’est le logiciel qui déconne et non les gens.
    On sort du film malgré tout avec cette question : la réelle imposture ne serait-il pas de croire à la possible rencontre entre deux mondes ? Moi issu du premier et ayant basculé via le fameux ascenseur dans le second, je vois au combien lorsque je me retrouve confronté au premier, mes repères et les regards que l’on porte sur moi ont changé.
    A voir impérativement
    TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
    gabdias
    gabdias

    82 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juillet 2023
    Drame sociale peignant la vie absurde et difficile des femmes de ménages sur les ferries trans-manches, le témoignage est poignant sans excès de pathos et de sentiments. J.Binoche en toute simplicité est parfaite comme à son habitude.
    Guillaume
    Guillaume

    108 abonnés 1 574 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 mai 2022
    Un film social et engagé, mais dont la construction "brute" le rapproche d'un documentaire.
    Cette ambivalence nuit à la qualité du message, pourtant sincère et légitime.
    VOSTTL
    VOSTTL

    87 abonnés 1 897 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 novembre 2022
    Je vais commencer par mon cheval de bataille : la direction d’acteur.
    Celle plus précisément concernant les non-professionnels.
    Emmanuel Carrère parvient à ce que ses non-professionnelles soient dans l’incarnation.
    Je salue d’emblée Hélène Lambert (Christèle) et Léa Carne (Marilou) entre autres, et à travers elles, tous les autres, car j’imagine, il y avait des hommes.
    Elles tournent autour d’une Juliette Binoche au jeu d’une humilité touchante.

    Je n’ai pas lu le livre de Florence Aubenas, j’en avais entendu parler à sa sortie.

    Il est vrai que l’initiative de Marianne (Juliette Binoche) peut prêter à discussion.
    En travestissant son identité, son historique personnel, Marianne, l’écrivain, décide d’être femme de ménage pour connaître les conditions de travail de ce métier ingrat.
    spoiler: Elle change de département, s’inscrit à Pôle Emploi, passe une formation et la voilà embauchée pour être aussitôt licenciée, mais de fil en relations, elle est embauchée pour nettoyer les cabines d’un ferry.
    C’est 4mn par chambre, aucune absence et aucun retard ne sont tolérés.
    Elle se fait des amies, partage leurs espoirs, leurs souffrances au travail, la simplicité de leur quotidien, leur difficulté à être visibles.
    Oui, le crédo de Marianne c’est rendre visible les invisibles.

    En ce qui me concerne, je n’ai pas attendu le livre de Florence Aubenas pour prendre conscience qu’il y a des femmes et des hommes de ménage qui préparent dans le stress les cabines des ferry, des avions, des bureaux, des hôtels.
    Et mon éducation certainement, ou ma mentalité, ne m’a jamais amené à les sous-estimer et à profiter de salir mon environnement sous prétexte que je n’aurai pas à faire le ménage.
    Je pars du principe que ce que je n’aime pas, je ne le fais pas aux autres.
    Cependant, il y a des hommes et des femmes qui n’ont que faire des invisibles. Et leur incivilité les rend visibles !
    C’est un autre débat.

    A-delà des conditions de travail, de la difficulté du métier, le film parle de duplicité, de mensonge voire de trahison. Pourtant la grande majorité des personnes qui a appris l’immersion de Marianne ne semble pas lui en vouloir, et Nadège va plus loin : selon elle ce livre permettra aux gens de prendre conscience de leur sale job.
    spoiler: Seules Christèle et Marilou resteront inflexibles. L’attitude de Christèle femme au caractère trempé, au bon coeur, passe soudainement pour une personne radicale. Elle ne cherche pas à comprendre, son esprit est complètement verrouillé. Christèle est brusquement antipathique.

    Les dernières séquences déforment et gâchent la fin du récit en voulant faire de Christèle spoiler: une pseudo-psychopathe !
    brunocinoche
    brunocinoche

    84 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mai 2022
    Adapté du roman de la journaliste Florence Aubenas, le film de Matthieu Carrère mélange délivre un message social fort tout en se focalisant sur certains personnages pour donner de l'ampleur et de l'émotion à son propos. Aux côtés d'une Juliette Binoche qui trouve ici une nouvelle fois un beau rôle où elle excelle à nouveau, la majorité des actrices non professionnelles du film font preuve d'une grand justesse. Au final, un beau film, touchant et intelligent.
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    59 abonnés 763 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2022
    Ce film pourrait être qualifié de vainement indispensable.
    Carrère/Binoche/Aubenas voilà une conjugaison de noms connus, auxquels on a envie apriori de faire confiance, en se disant que notre bonne conscience sera interpellée et à juste titre. Le résultat est plus nuancé et nos propres contradictions mises à nu. Oui, mettre en lumière ceux qui viennent nettoyer la merde derrière nous, était un acte nécessaire. Cela changera-t-il beaucoup de comportements, on peut en douter, les pires usagers n'iront pas voir Ouistreham, ou pire ne sauront pas se reconnaitre à l'écran. La méthode d'investigation à la "Aubenas" est-elle la seule possible, non probablement, car Ken Loach nous a déjà produit des messages similaires, sans jouer le rôle ambigu de la journaliste anonyme. A titre d'exemple, on pense aux scènes avec les services de l'emploi dans Moi, Daniel Blake entre autres.
    Carrère choisit d'ajouter de la fiction, après un début de film dans lequel le costume de déguisement de Marianne parait peu crédible (chapeau à Binoche pour jouer de façon véridique ce rôle) , alors que durant son enquête Florence A. ne fut jamais démasquée. Il introduit une amitié naissante entre deux femmes, qui sera finalement mise à mal par la révélation de l'écart social qui les sépare et qui soudain redevient un gouffre infranchissable. spoiler: Le refus final de Binoche/Marianne de remonter à bord du ferry ouvre une excellente question: le devait-elle? Le pouvait-elle?
    On pourrait élargir la parabole, est-on jamais innocent quand on propose une aide quelconque à ceux qui en ont besoin? En tant que personne ou en tant que pays.
    Le savoir-faire de E. Carrère en tant que réalisateur est standard, mais il pouvait s'appuyer sur une situation similaire décrite dans Retour à Kotelnitch: quel fut l'impact de sa venue sur les gens côtoyés innocemment lors de sa première visite….
    Les actrices non-professionnelles sont épatantes et nous laissent entrevoir une solidarité et une joie de vivre, que nos opinions bien pensantes nous empêchent parfois d'imaginer possibles. Etre fauché ne veut dire mécaniquement être triste ou révolté en permanence. Un film riche en réflexions parmi les pauvres. Avec l'aide de Binoche qui a su s'intégrer à leur univers, elles sont le rayon de soleil des plages normandes et le resteront même si peu a changé dans leur vie. La musique minimaliste de Lamboley souligne à petit trait leur humanité digne et solide et les enveloppe de douceur passagère. Cinéma - janvier 22
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