peinture du berlin des années 80 et à travers elle, peinture de l'humanité, dans ce qui ressemble à une poésie ontologique. De nombres thèmes "essentiels" sont ici abordés et le sens et les significations peuvent être interprétés de diverses manières. tout le charme du film réside dans l'interprétation des choses. Wenders, poète, nous offre une vision de l'homme qui dans sa quête du bonheur, oscille entre deux aspects qui font sa propre nature. Le premier, est l'homme rationnel, doté donc de raison, représenté par les anges, ceux qui savent tout, ceux pour qui le monde est "un", sans mystère ni saveur, l'homme qui à travers ses pensées reformule son monde et son malheur, seul. La vie en noir est blanc. Le second est l'univers des sensations, celui des couleurs et des odeurs, celui par qui l'homme de raison, est obligé de passer pour trouver des bribes de bonheur et de sentiments, celui grâce à qui le monde est moins fade, plus passionnant et tellement plus beau. si wenders a certainement lancé d'autres pistes de réflexion, il me semble que c'est cet aspect qui est sous-jascent durant tout le film. Le passage de l'ombre à la lumière, de la grisaille de la réflexion collective, à la douce beauté des sensations, semble être pour l'auteur un possible remède pour une allemagne qui apparait comme malade.
Un petit bémol simplement, concernant la première partie du film qui est un peu longue parfois. la voix off y est quasi permanente, et même si elle est completement justifiée, on tombe parfois dans un didactisme dérangeant (mais obligé puisque les personnages expliquent leurs pensées).
Pour résumer, ce film, très personnel et très réfléchi est, au delà du discours et des idées, un grand moment d'émotions. Une réussite, puisque le film lui même est le parfait exemple de ce qu'il raconte, la beauté de la vie.