Ce classique du cinéma allemand, et même du cinéma tout court d'ailleurs, réalisé par Wim Wenders et sorti en 1987, ne m'a pas autant emballé que la plupart des spectateurs. J'avais pourtant beaucoup d'attentes, étant donné sa très bonne réputation, mais également le fait que le sujet m'intéressait beaucoup, tout simplement. Nous suivons ici, en gros, l'histoire d'un ange qui a envie de devenir humain, de goûter les plaisirs de la vie, et surtout de pouvoir profiter de l'amour qu'il ressent envers une âme humaine. C'est donc une histoire très belle, d'emblée un peu naïve mais pas mièvre pour autant, donc on ne s'étonnera pas d'une vision du monde un peu "rose bonbon", même si le réalisateur nous montre tout de même quelques âmes torturées. Mais en réalité, l'histoire entre l'ange et l'humaine n'occupe qu'une partie de l'histoire et je dirai même qu'elle s'efface au milieu du film pour laisser place à un tout autre arc narratif, celui de Peter Falk. Présence pourtant presque anecdotique au début du film, l'ange le suit sur un nouveau tournage, il rencontre des passants qui pensent reconnaitre Columbo et puis l'acteur prend finalement de plus en plus de place pour même apporter un petit twist à son arc narratif qui lui est propre, qui devient alors beaucoup plus intéressant que la romance. Romance qui est pourtant censée occuper l'espace principal du film mais qui est petit à petit mise en retrait donc, pour revenir en force à la fin ; retour que je trouve d'ailleurs plutôt maladroit, comme si le réalisateur avait oublié cette partie de son film et qu'il s'empressait d'y mettre un terme. Le film comporte également de nombreuses longueurs, et je ne parle pas de tous les passages dans lesquels les anges lisent dans les pensées des gens (surtout au début du film) car ce sont des scènes très bien mises en scène mais également très bien écrites. Non, ce sont surtout les scènes par exemple de trapèze ou de concert qui durent une éternité et dont la longueur n'apporte pas grand-chose à l'ensemble. Et puis je me suis également, petit à petit, lassé de ces voix off, plutôt apathiques. Néanmoins, la mise en scène est plus que maitrisée, le réalisateur nous offrant des plans sublimes mais il y a également ce jeu entre le noir et blanc et la couleur qui n'est pas juste là pour faire joli mais qui apporte réellement du fond à l'intrigue, mais surtout aux personnages. "Les Ailes du désir" est donc un film qui reste très bon et très novateur sur certains points mais comporte tout de même des côtés très ennuyeux.