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Bernard D.
111 abonnés
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4,0
Publiée le 12 septembre 2022
Dans le cadre du Festival International du film restauré (pour lequel on peut regretter qu’il n’y ait qu’une seule séance par film), j’ai revu « Les ailes du désir » de Wim Wenders, film dont le titre original est partout dans le monde sauf en France (?) « Der Himmel über Berlin » (qui me parait bien plus adapté), et qui a eu la « chance » de sortir en 1987 donc 2 ans avant la chute du mur de Berlin ce qui contribue en grande partie à son aura, et j’avoue en être sorti troublé ! Troublé car ce film m’a de nouveau « fasciné » comme lors de sa sortie mais je suis incapable de savoir et d’expliquer pourquoi ! De plus je lui ai trouvé des défauts : une certaine lenteur et redondance dans certaines scènes (bibliothèque, métro, autoroute … et les 2 séquences de rock même de Nick Cave) ; une difficulté à comprendre le pourquoi de certaines scènes filmées en couleur au début du film ; un montage difficile à saisir entre les scènes du film en cours, du film filmé et les images d’archives ; une voix off trop souvent présente ; une ambigüité dans le rôle de Peter Falk qui apparait bien en tant qu’inspecteur type Colombo dans le film en cours de tournage à l’intérieur même du film mais dont l’image télévisée lui fait perdre – me semble-t-il –de sa crédibilité quant à son rôle réel dans le film de Wenders ; et enfin le caractère très ampoulé de la dernière scène qui pourrait tout simplement se réduire au fameux « parce que c’était lui, parce que c'était moi ! » de Montaigne. Bref il va me falloir réfléchir à cette contradiction entre un film qui me fascine de nouveau par son lyrisme, sa poésie et son aspect philosophique voire métaphysique sur la condition humaine avec une vision pessimiste à mon sens mais non pas – je pense – dans l’esprit de l’auteur grâce à ces anges qui peuvent se matérialiser, devenir humains mais avec pour moi des aspects très basiques voire ridicules (cf. la « nouvelle » tenue de l’excellent Bruno Ganz) … mais un film auquel je trouve avec le temps tant de défauts !
Eh oui c'est poétique, eh oui c'est magnifique, eh oui c'est profond, eh oui c'est une réussite magistrale. Bruno Ganz est attachant en ange qui veut avoir une vie terrestre, Solveig Dommartin en trapéziste est rayonnante comme tout et Peter Falk dans son propre rôle assure parfaitement une touche de légèreté qui s'avérait indispensable. C'est sublimement filmé, la beauté visuelle du film doit autant au talent incroyable du directeur de la photo Henri Alekan, qui montre que quarante ans après "La Belle et la Bête" il n'avait absolument rien perdu de sa superbe, qu'à Wim Wenders. Bref, jamais une ville n'a été autant filmé de manière aussi inspirée que Berlin dans "Les Ailes du désir". Si vous avez pas compris que je vous encourage très très fortement à vous laisser emporter par cette oeuvre belle et envoutante alors je ne sais plus quoi faire.
Pour ceux qui l’auraient oublié, Wim Wenders fut un grand réalisateur! Et pour ceux qui voudraient s’en convaincre, rien de tel que de voir, ou revoir, «Les ailes du désir». Réalisé deux ans avant la chute du mur de Berlin, le film marque le sommet de la collaboration entre Wenders et l’écrivain autrichien Peter Handke, agrémentée par la présence de Henri Alekan à la photo (célèbre photographe de «La Belle et la Bête»). Conte philosophique, hymne à la vie, à ses petits bonheurs, et à l’Amour, «Les ailes du désir» est, et restera (j’en ai bien peur), le plus beau film de Wenders. La bande sonore est également excellente (on a même droit à un extrait de Nick Cave sur scène). On peut aussi avoir une lecture politique du film, en forme d’hymne à la réunification de l’Allemagne. La scène du passage de l’ange Damiel dans le monde des vivants, l’une des plus belles du film, est un bel exemple pour aller dans ce sens. Damiel s’effondre dans les bras de Cassiel pendant qu’un mouvement de balancier de la caméra nous laisse apercevoir un côté puis l’autre du mur. Ce mouvement de caméra est celui du trapèze de la jeune équilibriste française et nous rappelle que c’est l’amour que lui porte Damiel qui joue le rôle de lien et de passage entre le monde des anges et le monde des vivants... Ou entre les deux côtés du mur, puisque Damiel se réveillera de l'autre côté du mur, dans la couleur et dans la vie. Magnifique.
Réalisé un an avant la chute du mur de Berlin, Les Ailes du désir se révèle ambitieux et empreint d'une très grande poésie. Dans l'univers de Wim Wenders, les villes sont peuplées d'anges qui réconfortent les humains. Mais, condamnés à errer pour l'éternité, privés des plaisirs offerts par les cinq sens, ils se questionnent sur leur statut d'esprit. Tombé amoureux d'une trapéziste, l'un d'entre eux va choisir de passer du côté des humains pour vivre son idylle. Un film remarquable par bien des aspects : la mise en scène, l'image, la photo – qui oscille du noir & blanc à la couleur – sont absolument époustouflants. Le cinéaste rend d'abord et avant-tout un extraordinaire hommage à la ville de Berlin, que l'on observe à la fois meurtrie – la ville est toujours coupée en deux, les stigmates de la guerre sont encore très présents – et déjà bouillonnante culturellement. Les prises de vues du concert de Nick Cave & The Bad Seeds illustrent ainsi la vitalité de scène berlinoise de ces années. Mais au-delà de cet aspect, c'est l'âme même d'une ville que le cinéaste ambitionne de filmer à travers son passé, ses blessures, ses habitants, sa musique, ses bâtiments, son art de rue, son si terrible mur... Tel est l'autre grand propos du film : Wenders veut croire que le cinéma est capable de sonder l'essence même des gens et des lieux. Son long-métrage se mue en une réflexion sur le pouvoir des images, couplée à une magnifique déclaration d'amour au cinéma. Seuls l'art et le cinéma peuvent traduire l'âme d'un peuple, et peuvent unifier les corps et les esprits. Et seuls l'art et le cinéma peuvent aider à apaiser des blessures de l'histoire encore saignantes. Hélas, le film pêche par excès d'intellectualisme. La faute à des dialogues trop longs et trop abscons, au style très marqué par les années 80 qui affaiblissent un peu l'œuvre. En bref, une œuvre aux mille chemins, très intéressante à commenter, que l'on a envie d'adorer... mais un peu longue à regarder.
Film largement surestimé. Un long clip de deux heures sans queue ni tête, avec une voix off prétentieuse et soporifique qui assène des platitudes pseudo-philosophiques tout à fait ennuyeuses. L'acteur principal B. Ganz a une mono-expression pendant tout le film : il est ébahi. Grand bien lui fasse. Quand quelque chose d'intelligible se présente, on nage tout de suite en plein cliché. Tout ça est toc. Esthétiquement, c'est joli, mais comme n'importe quel clip des 80's. Du Luc Besson avec un vernis cinéma d'auteur. Nul.
Si la mise en scène est d'une qualité incontestable, dommage que le tout pêche légérement au niveau du scénario. Mais peu importe, cela reste un très bon film.
ça pourrait être beau et poétique. mais ça n'est que creux, long, et faussement intellectuel. les séquences en noir et blanc sont joliment éclairées, mais la qualité de ce film s'arrête à l'esthétique. le thèms de la solitude de l'individu dans la société est beaucoup mieux traité dans d'autres films qui n'ont pas ces relents pseudo-philosophiques.
Les Anges descendent du ciel pour se recueillir discrètement auprès des humains pour partager leurs pensées, et se rendre compte que deux parmi eux ont découvert leur présence. Cette histoire originale de Wenders donne occasion au film d'être une jolie expression artistique de l'univers du cinéaste. Son expérience de photographe allié au talent de Alekan à la lumière permet non seulement de mettre en valeur la ville, mais aussi de souligner la séparation des Anges des humains : le noir et blanc signifie la transparence, puisque les anges ne peuvent cotoyer le monde réel. Le passage à la couleur est ainsi le passage vers ce monde par les anges, exprimé par une image digne du Technicolor et comme référence au peintre Hopper. L'image et le scénario restent intéressants, mais le reste du film sombre dans la confusion entre rythme pesant et voix-off multiples qui poussent à la lassitude. Wenders passe trop de temps à déverler sa bande-son de monologues intérieurs dans la première partie, si bien que la partie colorée semble sauver le spectateur de l'ennui plutôt que de le tenir en haleine, en plus des longueurs permanentes. L'évènement capital, la rencontre réelle entre Ganz et Dommartin, n'arrive que beaucoup trop tard ! Le film, poétique s'il est, est à la limite de tomber dans l'expérimental, au lieu de poursuivre une linéarité narrative correcte.
J'ai attendu 120 minutes que quelque chose se passe, mais il ne s'est rien passé. Simplement, une suite de phrase incompréhensible, inutiles, d'images qui passent telle le simple passant fixant le monde qui l'entoure. Spectateur béat, ouvre ta fenêtre et regarde les si belles montagnes, alors ce film tu oublieras...
Personnellement ce n est vraiment pas le genre de films que j aime. Je ne dis pas qu il est mauvais mais en ce qui me concerne je n accroche pas du tout avec ce style ou les personnages ne s expriment que par la metaphore ou la philosophie. Les personnages debitent leurs pensees par la voix off mais on ne sait pas vraiment ou cela les mene (eux non plus d ailleurs). Un genre tres particulier
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4,5
Publiée le 19 novembre 2024
Seuls les anges ont des ailes...mais pas Bruno Ganz, un ange qui ne vole pas, habillè comme monsieur tout le monde et amoureux de la jolie trapèziste Solveig Dommartin! Beaucoup diront que c'est le chef d'oeuvre de Wim Wenders et ils n'auront sans doute pas tort! C'est une oeuvre contemplative, profondèment ancrèe dans son èpoque (une Allemagne d'avant la chute du mur avec son imbissbude, son antiquitäten...) et qui apporte une vèritable bouffèe d'air frais dans le 7ème art! Unanimement saluè, Ganz est immense dans un personnage d'ange qui se mêle aux humains tandis que la gracieuse Dommartin èclaire son personnage d'un jour nouveau (son monologue final est un bien joli moment de cinèma). Quant à Peter Falk, il incarne ici son propre rôle, charismatique et mythique comme jamais! Wenders les filme avec une tendresse infinie, se dèmarquant rèsolument de la romance fantastique à l'eau de rose en vogue à Hollywood! On sort èmerveillè de ces « ailes du dèsir » , unique et magnifique, qui allie la beautè et l'intelligence, qui envoûte autant qu'il touche! Bref, c'est à voir absolument...
Une fable poétique et métaphysique empreint de mélancolie d'une grande beauté plastique, avec une superbe photo en NB. Après ça manque un peu d'émotion.
Bien moins fort et émouvant que le sublime "Paris, Texas", Wim Wenders nous livre encore une fois une œuvre d'une beauté formelle remarquable (avec l'alternance d'un très beau noir et blanc, d'images d'archives de la guerre et de la couleur), poétique et philosophique, ponctuée de moments de grâce. Mais malheureusement une multitude de scènes s'étirent au-delà de l'utile (entre autre la répétition des pensées des humains devient lassante) et on se dit que le film est bien trop long pour ce qu'il a à nous dire.