Voilà un film qui fait du bien au moral et qui devrait être vu par le plus grand nombre. Au départ, on sait pas trop où le scénario nous emmène car sa simplicité s'apparente d'avantage à une idée astucieuse de court-métrage plutôt qu'à un long. Mais force est de constater que c'est parce qu'il ne se passe pas grand chose qu'il capte toute notre attention ! En effet, "Deux moi", c'est le miroir d'une génération de trentenaire pommés, connectés, malheureux sans le savoir et mauvais dans les rapports humains. Même si on est pas en pleine dépression, comme le sont les deux personnages principaux, on se reconnait et la morale porteuse d'espoirs fait son effet. Les décors parisiens, si on y habite, contribuent beaucoup à cette identification. Il y a d'ailleurs une certaine poésie qui s'en dégage. Cédric Klapisch signe un très beau film, juste et sensible, léger et direct. La comédie romantique, ici, n'a pas encore eu lieu, mais nous raconte les prémices d'une folle histoire d'amour où il faut d'abord apprendre à s'aimer soi-même avant d'aimer les autres. François Civil et Ana Girardot sont touchants et drôles, totalement à côté de la plaque ! Camille Cottin et François Berléand, dans le rôle de leur psychologue respectif, apportent une nuance décalée et subtile. En sortant, je trouvais le film anecdotique, presque sans intérêt mais "Deux moi", sans que je m'y attende, reste en tête des jours et des jours après la séance. Il questionne notre rapport à la vie, à l'amour, aux autres, à nos valeurs, à la famille. Il pousse notre entrain et notre optimisme a prendre le dessus, à voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide ! Un peu comme le ferait une thérapie, sauf que là, ça coûte 12 euros et que ça dure moins de deux heures.