Working Woman n'est que le deuxième long-métrage de fiction de Michal Aviad. Mais la cinéaste israélienne a derrière elle une longue carrière de documentariste qui n'est pas pour rien dans la qualité de son dernier film. Working Woman procède en effet à une analyse très étayée, et subtile en même temps, des mécanismes du harcèlement sexuel au travail. Il y a les actes proprement dits et puis surtout ce climat de terreur insidieuse qui règne à partir du moment où un patron se permet des mots puis des gestes inappropriés vis-à-vis d'une employée. Le film explore les tourments psychologiques de la victime aussi bien que les contingences économiques qui pèsent lourdement. Si Working Woman s'intéresse relativement peu à la personnalité du prédateur, il en dresse cependant un portrait de pervers manipulateur visiblement expert dans les rapports dominant/dominé. Un peu en marge de son sujet central, le film évoque également la manière dont Israël vend son littoral à des étrangers aisés, là encore par le biais de manoeuvres pas toujours très orthodoxes. Le mélange vie professionnelle, où tous les coups sont permis, et vie privée ajoute finalement à la situation ambigüe et perturbante dans laquelle se trouve l'héroïne de Working Man. Ce film d'une heure 30 seulement se révèle finalement très riche en thématiques croisées qui l'éloignent du simple film à thèse. Et sa mise en scène, sobre et efficace, de même que l'interprétation remarquable de Liron Ben Shlush et de son tourmenteur Menashe Noy renforcent encore sa puissance discrète
Une signature et un sourire. Orna a pris sa revanche ? Cela ne suffit pas et nous énerve fortement. « Working woman » est un drame ordinaire sur une femme qui intègre une entreprise. Rapidement son patron va devenir incorrect et se permettre des gestes déplacés envers son employée. Orna est clairement victime d’harcèlement. Mais comment doit-elle réagir alors qu’elle sait qu’elle a besoin de ce travail ? Alors que le mouvement MeToo faisait son apparition au moment du tournage, ce long-métrage de Michal Aviad résonne avec douleur. On comprend ce silence mais il nous met en colère. Entre honte et choc, « Working woman » est un film oppressant et bouleversant, mais encore bien trop bienveillant. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Excellent, personnage principal très attachant mais complexe ... une espèce de paralysie devant l'agression sexuelle qu'elle subit. Acteurs et actrices impeccables, dépaysement (Tel Aviv et à voir en V.O. donc en hébreu). Bravo pour ce film qui montre bien le "pouvoir" d'un "chef" face à ses subalternes.
Avant tout spécialisée dans les documentaires, il arrive à Michal Aviad de réaliser un film de fiction : il y a 6 ans, il y avait eu "Invisible", avec la regrettée Ronit Elkabetz, aujourd’hui, c’est "Working Woman". Deux films de fiction aux sujets relativement proches et pour lesquels la réalisatrice, en bonne documentariste, a fait beaucoup de recherches, tout en montrant une très bonne maîtrise dans ma mise en scène et dans la direction d’acteur. C’est (malheureusement !) un sujet universel que Michal Aviad a choisi de traiter dans ce deuxième long métrage de fiction : le harcèlement que subissent de nombreuses femmes dans le cadre de leur travail, que ce soit de la part de leurs employeurs, de leurs supérieurs hiérarchiques ou de simples collègues. Aidée par une très bonne distribution, elle le fait avec beaucoup de tact, en s’écartant du spectaculaire et du graveleux. Si le choix de ce sujet l’autorise à ne jamais aborder de façon frontale la situation politique en Israël, le fait que ce travail se déroule dans les affaires immobilières lui permet de montrer comment son pays et les agents immobiliers vendent aux plus riches, souvent en provenance de l’étranger, les derniers espaces naturels en bord de mer.