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Un visiteur
3,0
Publiée le 27 février 2014
Lettre d’une inconnue est un mélodrame à faire pleurer la ménagère. A première vue, cette histoire tout en flash-back est d’un classicisme assez décevant. Je n’ai pas lu la nouvelle de Zweig, mais il me semble que tout cela est un peu léger comparé à la renommée du film. Certes, Ophuls nous offre une réalisation maîtrisée à l’extrême, avec quelques superbes plans séquences emmenés par des mouvements de caméra surprenants (la scène où Lisa (Joan Fontaine) monte l’escalier et découvre les meuble de son nouveau voisin). Mais Lisa passe pour une potiche et Stephan (Louis Jourdan), un enfoiré de première, n’est pourtant pas présenté comme étant si méchant. C’est du mélo fadasse. Bien qu’on se laisse prendre à ce film très bien réalisé, tout le scénario est définitivement convenu. Un bon film, mais je serais curieux de savoir ce qu’Ophuls a pu faire d’autre…
Du très beau court roman de Stefan Zweig, Max Ophüls réussit un film encore plus beau. Alors qu’Édouard Molinaro et son scénariste Jean-Claude Carrière avaient signé une adaptation d'une fidélité quasiment mot pour mot, le réalisateur a l'intelligence et l'audace de s'en éloigner à plusieurs reprises, en développant une structure à la fois très proche dans certains aspects, beaucoup moins dans d'autres. Le seul « reproche » que je pourrais faire est que si le livre développait une passion dévorante, notamment dans sa dimension lyrique, le résultat est ici beaucoup plus sobre, presque nuancé. Pour le reste, la subtilité, la douceur dont fait preuve le cinéaste est infini, respectant scrupuleusement les grandes lignes et les moments-clés tout en s'éloignant dès que cela est possible. Ainsi, ce qui n'est plus présent n'est nullement problématique et tous les ajouts apportent une réelle intensité au scénario, et donc une vraie part d'inattendu, que vous ayez lu la (longue) nouvelle ou pas. Enrobé dans un noir un et blanc somptueux, enveloppé d'une musique délicate, d'une finesse et d'une délicatesse inouïes, « Lettre d'une inconnue » est peut-être le plus beau film de son auteur, cette magnifique histoire d'amour (non réciproque) restant 70 ans après un joyau cinématographique, illuminé encore un peu plus par Louis Jourdan et surtout Joan Fontaine, inoubliable « inconnue » et choix de rêve pour le rôle. Classique éternel.
L'élégance de la mise en scène de Max Ophuls au service de la très belle nouvelle de Stefan Sweig, "Lettre d'une inconnue" est l'une des plus belles et plus cruelles histoires d'amour au cinéma. Joan Fontaine est superbe, l'un de ses plus beaux rôles. Un film inoubliable.
LETTRES D'UNE INCONNUE me laisse une impression mitigée...peut-être est-ce de ma faute ; si je n'avais pas lu l'excellente nouvelle de Zweig, je n'aurais eu aucune attente, et donc, pas de quoi être déçue. Il est indéniable que ce film d'Ophüls est un grand film, notamment en ce qui concerne la direction d'acteurs. Mais, si je me réfère à ce cher Stefan...de nombreux éléments fort intéressants de sa nouvelle auraient pu être exploités cinématographiquement. On finit par oublier qu'il s'agit d'une lettre, et on tombe dans un banal flash-back. Quant à l'anaphore "mon fils est mort", elle alimentait la tension et la curiosité, or, ici, tout arrive "mine de rien", et on finit peu à peu par se détacher de cette histoire un peu mièvre. Le personnage de Stéphane est ici présenté sous un jour trop positif pour qu'il soit crédible ; son aspect libertin lui allait bien dans la version initiale... de plus, sa profession de pianiste n'est qu'un prétexte. Tout est trop romancé, édulcoré, par rapport à une nouvelle concentrée et cruelle.
LETTRES D'UNE INCONNUE aura donc d'autres mérites, dont celui de donner envie de (re)lire Zweig, et, surtout, de poser le problème de l'adaptation d'une nouvelle pour un long métrage !
On pourra peut-être regretter le travail de lissage opéré par Max Ophuls, un excès de sentimentalisme au détriment de la folie qu'avait si bien décrit François Truffaut dans "L'Histoire d'Adèle H". On admirera toutefois le souffle épique qui traverse cette histoire d'amour passionné, entre un homme aveuglé par sa propre soumission au principe de plaisir, et une femme fuyant elle-même le principe de réalité, guidée par son attrait naturel pour la souffrance et l'illusion - on retiendra cette belle scène dans lequel les amants impossibles voyagent dans un train fictif avec des panneaux en carton dessinés défilants en guise de paysages.
A en croire les encyclopédies de cinéma, Max Ophuls est l'un des plus grands réalisateurs ayant jamais existé. Ses adaptations de Arthur Schnitzler ("La Ronde"), Guy de Maupassant ("Le plaisir") ou Louise de Vilmorin ("Madame de ...") sont partout présentées comme un chef d’œuvre. "Lettre d'une inconnue" qui ressort ces jours-ci au Champo serait le chef d’œuvre des chefs d’œuvres. Le génial cinéaste allemand, exilé à Hollywood, y transpose le court roman du génial écrivain autrichien, mort au Brésil quelques années plus tôt. Les thèmes chers à Zweig résonnent dans le cinéma d'Ophuls : la passion amoureuse qui dévore tout, les convenances bourgeoises qui l'étouffent, le temps qui passe et détruit tout, la marche inéluctable à la mort ...
Tout cela est probablement vrai. Mais rien de cela ne me touche. Les émois de Joan Fontaine qui tombe folle amoureuse de son voisin me restent totalement étrangers. Cette vie gâchée (fantasmée) dans un amour unilatéral me semble dénuée de crédibilité. Et à supposer même qu'on accepte de ne pas s’embarrasser avec la crédibilité, cette histoire-là ne m'émeut jamais.
La nouvelle de S. Zweig m'avait fait bailler d'ennui. Le film m'a fait ronfler.
Un séducteur découvre la lettre une femme croisée plusieurs fois, jamais reconnue, qui n'a vécu que pour lui. Superbe et bouleversante adaptation de la nouvelle de Sweig par Max Ophuls. Un mélo somptueux.
Tirée d'une nouvelle du brillant Stefan Zweig, cette adaptation est sublime dans l'émotion qu'elle dégage pour son spectateur. Les acteurs sont sincères et justes, la technique de réalisation quasi irréprochable, la musque discrète et harmonieuse. Un grand classique du cinéma.
C'est à Max Ophuls que l'on doit cette magnifique histoire d'amour, que l'on peut sans contestation mettre parmi les plus grande réussite de l'histoire du cinéma. En effet, rarement un mélodrame aussi tragique n'aura été autant émouvant à suivre, et ceci, grâce évidemment à la mise en scène d'anthologie du réalisateur de " Madame de ... " et aussi grâce à la prestation plus que remarquable de Joan Fontaine et de Louis Jourdan, ces deux comédiens forme d'ailleurs ici un des plus beau couple que le cinéma ait pù nous offrir. De plus, la reconstitution de la Vienne impériable est magnifiquement rendu ( les décors sont tout bonnement somptueux et la photographie en noir et blanc d'une belle et grande richesse ) et en plus la musique de Danièle Amfitheatrof risque de marquer bien des cinéphiles. " Lettre d'une inconnue " est donc un immense chef-d'oeuvre et l'ensemble provoquera, à n'en point douter, nombre d'émotions aux personnes qui le visionneront.
un roman de Stefan Zweig à la sauce hollywoodienne? On aurait pu craindre le pire mais Max Ophuls a une " plume cinématographique" qui permet de transformer ce chef d'œuvre littéraire en chef d'œuvre du cinéma. A l'image des valses de Strauss inséparables de Vienne, le style de Max Ophuls avec ses fameux travellings et fondus enchainés se fond avec l'architecture et l'ambiance du vieux vienne ses recoins ,cours fermées , son opéra (avec son escalier) et nous livre parmi les plus beaux plans séquence de l'histoire du cinéma .En dehors du style, l'histoire d'amour est aussi une des émouvantes et cruelles que je connaisse. S'il ne fallait citer qu' un seul film d'amour dans tout l'histoire du cinéma, je citerai celui ci (peut être en concurrence avec elle et lui de Leo Mac Carey)tant il fait figure de classique indépassable.
Mélodrame d’une grande beauté et d’une richesse fantastique. C’est beau, c’est émouvant, c’est subtil. Tout est sublime : la photographie, le jeu des acteurs, la musique, la reconstitution magnifique de la Vienne impériale. Joan Fontaine est remarquable, habitée par son rôle. A ranger dans les chefs-d’œuvre du 7e art.
Ophüls est parvenu à adapter ce chef d'oeuvre d'un des plus grands romanciers qui soit (et dont l'écriture est loin d'être purement cinématographique) sans passer pour un clown, l'exploit mérite d'être noté. Le grand Max fait tenir le film sur les épaules, frêles puis un peu plus assurées, de Joan Fontaine, qui livre ici sa meilleure performance. Sa transformation n'est pas tant physique que comportementale. Sa timidité maladive du début laisse place à une certaine maturité, et même à quelques certitudes à la fin. La justesse psychologique, point commun à Zweig et Ophüls, est impressionnante tout du long, et l'histoire est émouvante comme peu d'autres. Un très beau film.
Soyons clair,il est hors de question de ne pas mettre 4* tellement c'est bien filmé.Max Ophuls compose de la poésie classique avec sa caméra,c'est si beau en permanence qu'il est impossible de ressortir une séquence particulière.Max Ophuls est unique dans son genre et qu'il filme en Allemagne,en France,en Italie,au Japon ou aux Etats-Unis il est vite identifiable.Donc:à genoux devant l'artiste, d'autant plus qu'il à réalisé le plus beau film que je n'ai jamais vu "la Maison Tellier".Tout cela étant,est-il possible de ne pas aimer?.La forme non,d'autant plus que c'est son choix.Le fond oui.La nouvelle de Stefan Zweig est hautement critiquable,du moins celle qui transparait à l'écran (je ne l'ai pas encore lue).Le romantisme est une trop belle chose pour que l'on puisse se permettre de l'imaginaire voire de l'invraisemblance.. Héloïse et Abélard (enterrés au Père Lachaise) ont montré jusqu'où la réalité pouvait aller.Ici,il ne s'agit pas du contexte mais de Stefan Brand ,absolument pas crédible.Il est vrai que Louis Jourdan n'est pas un super comédien et s'il s'en sort correctement dans la première partie du film,bien que sa futilité n'apparaisse pas, il brise le charme de la seconde.De plus, la façon schématique dont est traité l'épisode du typhus est impardonnable.Il ne s'agit pas de faire pleurer sur la mort mais de la rendre crédible.La scène de l'accouchement impromptu ayant été sauvée par l'inimaginable beauté de 2 plans successifs:le premier sur le dos du manteau noir de Elsa et le second,9 mois plus tard, sur la sortie de l'ombre de la sœur sage-femme.Un film d'école donc, mais il n'est pas interdit de préférer Madame de.devant laquelle la moindre critique me semble incongrue.