Moskvitch mon amour est le premier long métrage de fiction d'Aram Shahbazyan, qui a signé auparavant plusieurs documentaires. C'est d'ailleurs lors du tournage d'un de ceux-ci dans un village de l'Artsakh que l'idée lui est venue : "J'ai découvert le journal intime d'un père de famille, qui écrivait tous les jours et comptabilisait l'argent qu'il recueillait pour l'achat d'une Moskvitch, voiture de milieu de gamme de l'époque soviétique. Au début, je pensais faire un documentaire. Puis je me suis rendu compte que la fiction me permettait de mieux traduire la dimension symbolique de cette histoire qui révèle à la fois le tragique et le comique de notre époque".
Le réalisateur n'écrit jamais un rôle pour un comédien précis et débute les recherches une fois le script achevé. S'il ne veut pas travailler avec des comédiens amateurs, il évite cependant d'engager des acteurs connus, même si cela pourrait faciliter le financement de son film : "J'ai toujours peur qu'il existe quelque part dans une compagnie théâtrale éloignée un comédien qui pourrait être l'incarnation parfaite du personnage. Et donc je le cherche partout. C'est comme ça que j'ai découvert mon Hamo, Martun Ghevondyan, comédien dans une ville perdue de l'Arménie, et Arous, Hilda Ohan, comédienne française dans une troupe iranienne".
Les Moskvitch étaient des voitures qui symbolisaient la classe moyenne soviétique. L'usine, fondée avec l'aide des constructeurs automobiles de Détroit, finit par se retrouver en faillite après l'effondrement de l'URSS.