Un seul mot : non. Mais pas pour dire stop aux violences faites aux enfants (enfin, si, également, bien sûr). Non pour dire stop à ce genre de traitement à mon sens absolument inacceptable. Non mais franchement, c'est ça, le service public ? Faire passer son message à tout prix, et tant pis si c'est de la façon la plus aberrante, la plus grossière possible ? À plusieurs reprises, j'étais presque révolté, au point d'en arriver à douter de l'intégrité de la démarche, c'est vous dire. Pourtant, au début, loin d'être une leçon de mise en scène, cela passait convenablement. Malgré quelques effets lourdingues, je me sentais un minimum concerné par la situation et le terrible secret pesant sur la famille. D'ailleurs, là où le téléfilm a su agréablement me surprendre, c'est qu'on est finalement très tôt dans le vif du sujet, la mère étant très vite au courant des agissements de son mari. Je trouvais cette démarche intéressante mais également risquée : une fois que toute ambiguïté était levée, qu'allait bien pouvoir raconter Didier Bivel ? Réponse : rien. Pire : n'importe quoi. Franchement, comment croire une seconde à tous ces rebondissements grotesques, amenant l'irréprochable maman dans les pires situations possibles sans que personne ne croie un seul instant à son innocence ? Qu'il y ait des maris manipulateurs et pervers, OK. Que cette histoire soit tirée de faits réels, OK. Ce n'est pas pour autant qu'elle est bonne, et même en sachant qu'elle est « vraie » je n'y ai pas cru un seul instant, bel exploit. C'est juste lamentable, mais surtout, cette volonté de rendre le plus odieux, pervers, dangereux possible le mari est désolante, alors qu'une ambiguïté, un doute quant à ses agissements auraient été infiniment plus troublants, intéressants. Et je ne vous parle même pas de certains dialogues, le sommet étant atteint lorsque le juge explique sans détour à l'héroïne
qu'il va se la payer pour en faire un exemple (alors qu'il n'y pas eu de procès ou quoi que ce soit)
: non mais oh, on est où, là ?? Et pendant ce temps, personne (ou presque) ne doute un seul instant du mari, certains personnages disparaissant aussi vite qu'ils ne sont apparus alors qu'ils devraient être essentiels, du moins importants
(je pense à la chef de la brigade ou à la psychologue, notamment)
. Au milieu de ce marasme plus que douteux et ce scénario outrancier (deux femmes à l'écriture : comme c'est surprenant) survole deux personnages : Didier Flamand dans le seul rôle un peu intéressant car nuancé, et Odile Vuillemin qui, sans crever l'écran, livre une prestation convaincante. Plus qu'insuffisant pour ce naufrage ne se donnant même pas la peine de conclure correctement : le mépris vis-à-vis du spectateur aura été total jusqu'au bout. Marlène Schiappa appréciera sans doute : je vous laisse en tirer les conclusions.