Je le dis d’emblée, je ne suis pas très James Bond.
Je n’ai vu que 4 James Bond au cinéma et suis ressorti à chaque fois peu emballé.
A la téloche, l’espion 007 n’est donc pas ma priorité. Je peux même m’en passer.
Puisque j’ai la possibilité de tous les voir, je vais me contraindre à parfaire ma culture 007.
D’où une naïveté parfois volontaire et sincère.
C’est là, le 15ème épisode signé John Glen. Son quatrième de suite.
Je ne l’avais encore jamais vu ! (11 sur 15).
Timothy Dalton succède à Roger Moore. Avec ce nouveau James Bond, on retrouve l’Aston Martin vue pour la dernière fois avec George Lazenby, si mes souvenirs sont bons.
Ça nous ne rajeunit pas !
Le cigare de Roger Moore s’efface pour de nouveau faire place à la cigarette.
Moneypenny n’est plus Lois Maxwell. Après 25 ans de bons et loyaux service, elle tire sa révérence pour Caroline Bliss.
Bref, on rajeunit l’effectif, Felix Leiter compris, à l’exception de M (Robert Brown) et de Q, toujours assuré par Desmond Llewelyn. Ce dernier est dans l’action puisqu’il participe à l’évacuation d’un officier russe par voie pipeline !
Ce n’est pas la première fois qu’il s’émancipe sur le terrain, dans « Octopussy », il péchait pour observer les activités du palais flottant d’Octopussy.
Par contre, le générique n’annonce rien de nouveau même si on voit explicitement le corps d’une femme nue aux seins et au pubis peints.
A noter :
plus tard dans le film, la maîtresse de Pushkin (John Rys-Davies) dévoilera un sein, vu de profile.
Oui, la franchise s’émancipe toujours aussi chastement, pour mon plus grand plaisir !
La mise en scène ne fait preuve d’aucune originalité pour nous présenter le nouveau visage de James Bond.
Quand celui-ci se présente pour la première fois « My name is Bond, James Bond », le débit est rapide.
Timothy Dalton n’est ni Sean Connery, ni Roger Moore, un humour plus maîtrisé, moins de légèreté dans ses propos, un tantinet plus sérieux et ne badine pas autant que ces prédécesseurs.
Le méchant de service n’est pas celui que l’on croit et me garderai bien de le nommer.
Toujours est-il, l’adversaire de James Bond ne souffre pas de mégalomanie psychopathe, obsédé de dominer le monde !
Le récit nous offre un scénario bien ficelé, assez réaliste, et bien rythmé.
L’extravagance fait place au spectaculaire comme cette séquence où 007 affronte Necros, le bras droit du méchant de service à l’arrière et à l’extérieur d’un avion militaire cargo.
Ils se battent sur des sacs d’opium enserrés dans un immense filet qui flotte dans le vide.
Je sais bien que Bond va s’en sortir mais comment ?
Depuis le début de la saga, tous les tirs n’atteignent pas l’espion 007, ce qui a pour conséquence, que je ne m’inquiète jamais pour lui. Parfois, c’est risible tant la maladresse des tireurs est grossière.
Par contre, c’est bien la première fois, avec ce James Bond - Timothy Dalton, où j’ai été captivé par cette cascade spectaculaire. Je me suis surpris à craindre pour sa vie !
Comme quoi, à travers cette séquence, j’ai oublié à qui j’avais affaire, tellement baigné par l’action.
D’habitude, je me laisse aller attendant comment le « comment » va s’achever.
Un James Bond sur fond de Guerre Froide encore et toujours, bien que l’on parle de détente.
En sous-texte, James Bond, en aidant les Moudjahidines, permet aussi de ridiculiser l’Union soviétique, l’envahisseur de l'Afghanistan.
Côté James Bond Girls ? Une !
Maryam d’Abo dans le rôle de Kara Milovy, une violoncelliste. Une Girl qui ne fond pas suite dans les bras de l’agent 007. Il faut dire aussi que ce dernier ne lui bondit pas dessus tout de suite.
Si Bond s’amuse (ou pas) de ses conquêtes, Kara semble sincèrement éprise de l’agent 007.
Là où Sean Connery et Roger Moore badinaient au premier regard, Timothy Dalton semble plus sage et plus préoccupé par sa mission.
Bref : « Tuer n’est pas jouer » paraît s’inscrire dans une ère de modernité en terme de récit, abandonnant toute excentricité, toute outrance ou tout excès ; quant aux cascades, l’excès est au service du spectaculaire, déjà amorcé dans l’épisode précédent « Dangereusement vôtre » me semble-t-il.
Les cascades des premiers James Bond et surtout avec Roger Moore divertissaient ; comme celles avec Belmondo ou Indiana Jones ; avec Timothy Dalton, on est dans le domaine du spectaculaire.
Ça n’engage que moi.
« Tuer n’est pas jouer » s’empare de la seconde place et je garde toujours ma préférence à « Bons Baisers de Russie » !
A voir en V.O pour Timothy Dalton.