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traversay1
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3,0
Publiée le 22 juin 2020
Cet homme restera un mystère même si l'affiche de Midnight Runner, et le long-métrage lui-même, optent pour la schizophrénie. Son véritable nom est bien connu en Suisse mais le film a choisi de l'appeler Jonas Widmer pour des raisons judiciaires aisément compréhensibles. Avant d'être lancé sur les écrans d'Helvétie, Midnight Runner a fait l'objet d'une projection-test dont les remarques ont nettement modifié son montage avec notamment une vingtaine de minutes rabotées sur la durée initiale et une plus large place consacrée au frère disparu (spoiler: suicidé ) de Jonas. Coureur talentueux, cuisinier spoiler: et criminel , le portrait de cet antihéros est complexe et le film se garde bien de donner des explications psychologiques avérées à son cas. Cette neutralité (suisse) n'est pas en soi un défaut mais l'aspect purement factuel de l'intrigue et son déroulement uniquement vu du côté du protagoniste principal dessinent les limites de ce premier film de Hannes Baumgartner qui, jusqu'à preuve du contraire, n'a pas (encore) la science clinique d'un Michael Haneke. Ceci dit, Max Hubacher, dans ce rôle ingrat qui le fait figurer presque constamment à l'écran, livre une composition intense et impressionnante. Il est le meilleur atout de Midnight Runner, ce triste requiem autour de la solitude et les pulsions d'un coureur de fond.
Jonas est en apparence un jeune homme sans histoire. Il a une passion, la course à pied, une fiancée ravissante, Simone, et un travail dans les cuisines d'un grand restaurant bernois. Mais, en vérité, depuis la mort de son frère, Jonas va mal. Et son malaise tend à s'exprimer de plus en plus violemment.
"Midnight Runner" (le titre français de "Der Laüfer") est inspiré d'une histoire vraie : au début des années 2000, un meurtrier a semé la panique dans la capitale suisse. Son profil, comme celui de Jonas dans le film, était des plus ordinaires, compliquant l'enquête de la police et son arrestation.
Le réalisateur Hannes Baumgartner a choisi de se placer du côté de Jonas. Du coup, il ôte à son film toute dimension policière : on ne se demandera jamais qui a commis les crimes puisqu'on le sait déjà. "Midnight Runner" devient un portrait psychologique d'un désaxé qui, contre toute raison (Jonas ne brille pas par sa capacité à brouiller ses pistes), s'enferre dans une logique meurtrière.
Max Hubacher est impressionnant dans le rôle principal, qu'il court le demi-fond ou travaille en cuisine. On l'avait déjà remarqué dans les rôles principaux de "The Captain" et de "Mario". On lui promet une belle carrière.
Mais cette interprétation exceptionnelle ne suffit pas à sauver le film qui, à trop se focaliser sur son personnage principal, finit par manquer d'oxygène.
Jonas (Max Hubacher), jeune coureur de fond Suisse, est devenu une légende dans sa ville natale pour ses performances exceptionnelles. Mais, sur ses exploits sportifs, son emploi stable de cuisinier et sa vie de couple apparemment bien rangée, plane l’ombre du traumatisme de la mort de son frère, dont les séquelles sont loin d’avoir disparues.
Pourtant inspiré d’un fait divers, Midnight Runner fait partie de ces films paradoxaux qui, tout en collant au plus près à leur personnage principal, font le choix de ne rien révéler de ses motivations profondes. Les forces qui sont à l’œuvre dans la psyché meurtrie de Jonas sont à la fois omniprésentes et invisibles. D’où viennent les pulsions violentes qui le poussent à agresser les passantes ? Si quelques rêves et flashbacks, toujours centrés sur son frère, proposent des clés, celles-ci ne permettent pas de lever entièrement le mystère. Et c’est peut-être là le message du réalisateur : c’est parce que ces causes restent renfermées, au-dedans, que le retour du refoulé est d’autant plus fort. (lire la suite : https://cultureauxtrousses.com/2020/06/23/midnight-runner/)
Pas terrible. Sur le papier, l'histoire est intéressante et aurait pu donné lieu à un bon thriller psychologique. Las, pendant une heure il ne se passe pas grand chose, l'intérêt s'émousse face à des historiettes de peu de poids. La dernière demi-heure rachète un peu cela, mais on reste un à la surface des choses, il y a trop de non-dit, et la fin peut agacer.