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traversay1
3 638 abonnés
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3,0
Publiée le 13 septembre 2021
Le cinéma aime passer à table et on ne compte plus les films consacrés aux délices de la gastronomie, du Danemark à Taïwan, en passant par le Brésil et évidemment la France. L'histoire de ce prétendu premier restaurant sur notre territoire ne respecte pas franchement la vérité historique mais l'on s'en fiche un peu, avec quelques anachronismes amusants à la clé. L'ensemble est cependant dépourvu d'épices, avec une mise en scène assez plate et un certain manque de poésie dans la confection des recettes (Eric Besnard est plus inspiré par les paysages du Cantal que par les scènes de préparations culinaires). Mais l'approche de cette révolution du palais se veut aussi un tableau d'époque, peu de temps avant la prise de la Bastille, avec une montée des mécontentements dans le peuple (qui est hélas quasi absent du film) et une aristocratie assise et confite dans ses privilèges, chose assez scolairement montrée, il faut bien l'avouer. Là où le bât blesse davantage, c'est dans la sous-intrigue qui implique le personnage d'Isabelle Carré et qui, à défaut de pimenter le récit, l'alourdirait plutôt. Malgré ses nombreuses lacunes, Délicieux reste presque constamment divertissant, porté par ses deux appétissants personnages principaux, Grégory Gadebois en tête, d'une grande suavité et subtilité, avec quelques similitudes avec le François Hollande qu'il incarnait récemment. Lui offrir un rôle d'épicurien revêche, aux grands cœur et estomac, est tout sauf une faute de goût, car lui, son jeu est toujours délectable.
Éric Besnard signe une jolie fresque historique qui plaira aux plus gourmands ! Vendu comme étant l'autre révolution de 1789, "Délicieux" est le récit d'un cuisinier audacieux, qui, après s'être fait congédier de son poste auprès de la noblesse, se retire des fourneaux. Mais une femme étonnante, désireuse d'apprendre l'art culinaire, lui redonne l'envie de cuisiner et de voir les choses en grand, et ce, jusqu'à inventer un lieu nouveau et convivial : le premier restaurant ! Outre le plaisir du film d'époque, le contexte de l'histoire donne à voir un monde en train de changer, à l'aube de la prise de la Bastille. En effet, le peuple est prêt à se rebeller contre les privilèges de la noblesse, et c'est par le biais de la cuisine que la révolution s'amorce... À la fois alléchant et intéressant, le thème de la démocratisation de la gastronomie française est ici traité de façon classique, sans être trop subtil dans son approche ni rocambolesque, mais ça reste néanmoins efficace et divertissant. On salive devant la ribambelle de plats mijotés et on suit avec intérêt la métamorphose de cet artiste culinaire passionné, très bien campé par Grégory Gadebois. Malgré un scénario surfant trop sur la vague manichéenne des méchants nobles et des gentils pauvres, l'interprétation impeccable des acteurs ainsi que les dialogues ciselés et truffés de gourmandise musclent cet ensemble un brin trop prévisible. Par contre, la mise en scène, en plus de peaufiner la naissance de la première "chambre à manger" sur quatre saisons, est ponctuée par quelques natures mortes, à la composition et au clairs-obscurs très construits. L'approche visuelle et sonore de "Délicieux" est donc de toute beauté ! Nos cinq sens sont en éveil, et avec le sourire aux lèvres, on est transporté ailleurs... On a l'impression de contempler quelque chose de nouveau, que ce soit par ce point de vue historique inédit ou par la façon dont est filmé cet art subtil de la gastronomie.
La création du 1er restaurant français, à une époque où seule la noblesse a accès à la grande cuisine tandis que le peuple meurt de faim. Un "Saveurs du palais" se déroulant dans l'ère pré-Bastille. Une histoire de goûts, de transmission et de partage. Un épisode historique et gastronomique assez plaisant et appétissant, et accompagné d'une très belle photographie. 6,5/10.
Un bon conseil : prenez-vous un petit quelque chose à grignoter pour voir ce Délicieux, sinon vous saliverez devant ces appétissants petits plats autant que devant une finale du Meilleur Pâtissier sur M6 (miam miam). Il faut dire que le designer culinaire s'est vraiment donné du mal : chaque table dressée ressemble à un tableau de maître, chaque plat à une composition des plus grands restaurants gastronomiques. Mais en plus de donner l'eau à la bouche, ce Délicieux se pare d'un beau casting, qui met en vedette l'habitué au rôle de bouche : Grégory Gadebois. Après ses rôles de boucher dans Normandie Nue et le court-métrage Pile Poil (si vous ne le connaissez pas : foncez, il est extra), le voici à présent restaurateur avant l'heure, ex-cuisinier de Duc en reconversion dans le service de repas luxueux pour le petit peuple (à l'époque, seuls les "relais de poste" existaient, bien loin de nos restaurants actuels). Évidemment, le message du "bien manger pour tous" nous touche, la courte apparition de Benjamin Lavernhe nous remplit de joie (en Duc odieux, il brille comme à son habitude), les costumes sont soignés, et Isabelle Carré reste toujours aussi charmante dans le rôle de la cuisinière apprentie (qui n'est pas sans nous rappeler sa chocolatière timide des Émotifs Anonymes). Mais on bute un peu plus sur les quelques longueurs en milieu de film, sur le scénario très attendu (enfonce les portes ouvertes), et sur quelques anachronismes qui ne sont pas passés inaperçus (comment ne pas sourire face à la découverte de l'apprentie qui trouve que "le sucré gagne à être mis en fin de repas", alors que cette pratique a été établie cent ans auparavant...). On a quand même passé un vrai moment gourmand, agréable et bien interprété par Gadebois.
Il y a deux dimensions dans ce film et la seconde hélas nuit à la première. La représentation de cet ancien régime finissant est très réussie, servie par des décors magnifiques, des costumes remarquables et des atmosphères soignées, entre Vaux le Vicomte et les vallons d'Auvergne. La photographie, très belle mais un peu trop appuyée parfois, oscille entre Chardin et les frères Le Nain. Les arts de la table sont portés au zénith et c'est une véritable délectation. Le film est bien nommé de ce point de vue. L'autre dimension, c'est le "message" que veut faire passer le réalisateur et scénariste du film, et là on accroche beaucoup moins. Entre le feu révolutionnaire qui couve sous les ortolans, la vengeance dune veuve éplorée et les outrances de l'aristocratie de province, on a droit à une leçon d'idéal révolutionnaire pesante et longuette. Reste là très belle dynamique du tandem Grégory Gadebois et Isabelle Carré, tous deux très justes et émouvants. Un moment charmant malgré ces défauts.
Ca manque de sel et de piquant. Pas très crédible comme histoire, la comtesse devenant servante/serveuse ... Benjamin Lavernhe ne fait qu'une microscopique apparition et c'est dommage. On ne s'ennuie pas, mais rien de plus
Sorti en 2021, « Délicieux » d’Éric Besnard reste une belle surprise. A la veille de la Révolution française, un talentueux cuisiner (Grégory Gadebois), renvoyé de la maison aristocratique dans laquelle il œuvrait, décide de partager sa cuisine avec les gens du peuple. C’est la naissance de l’un des premiers restaurants. A la fois film d’époque et comédie, le récit constitue une ode à l’art culinaire. La photographie travaillée, exploitant au mieux les jeux de lumière et les couleurs, donne presque l’illusion de déguster les plats confectionnés. A ce titre, le film est une réussite. On peut simplement regretter une approche superficielle du contexte historique de l’époque ainsi qu’un dénouement très convenu. Bref, un divertissement savoureux.
Vous connaissez la publicité de « La laitière » (Lactalis Nestlé) ? Voilà pour la mise en images dominante, genre tableau de peinture époque flamboyante. Côté illustration musicale, vous connaissez le pseudo style classique du compositeur contemporain Saint-Preux. Vous y êtes. Et côté personnages (de fiction), vous imaginerez les ancêtres des grands maîtres actuels de la gastronomie française qui n’hésitent pas à casser les codes. Vous ne connaissez que ceux-là. Est-ce un récit historique ? Rien n’est moins sûr. « Tiens, j’ai eu une idée : un morceau de pomme de terre, trempé dans de l’huile ». « Oui, mais ça ne marchera jamais ! ». C’est pour donner une idée du style pré-formaté de ce qu’on nomme un film d’ambiance. Mais bon, qu’est ce que ça met l’eau à la bouche ! Au sens propre car au sens figuré et cinématographique ici, c’est moins évident.
On a été à la avant première avec le réalisateur etc à Annecy. Le film est vraiment magnifique, touchant, des moments intimes sous le silence. Un chef-d'œuvre . Puis intéressant de voir l'avis du réalisateur.
Un vrai délice, ce film « délicieux ». Dès l'introduction, superbe, on salive. Plein de parfums et de couleurs, qu’on ingère avec toutes les lenteurs nécessaires à la bonne digestion. C’est un cours de cuisine et de bon goût au passage, forcément (ce cuisinier-là veut ainsi glorifier le goût d’origine du produit et non le maquiller avec des herbes et épices exotiques). La base du film est très solide puisqu’il s’agit de changement de façon de faire (succession des plats par exemple), et surtout de démocratisation —démocratisation de la cuisine justement au temps de la démocratisation politique (ça se déroule en 1789). On y voit aussi, à travers le sujet, le lente prise de conscience des gens sur l’esclavagisme dont ils étaient victimes sans le savoir vraiment. Leurs nobles ‘bourreaux’ ne sont pas épargnés non plus, empêtrés dans leurs règles, comme de croire que ce qui pousse sous terre n’est pas noble (pomme de terre, truffe, radis). Donc, il y a un parallèle constant entre maturation des idées et maturation des produits à cuisiner —mais qu'on ne s'y trompe pas : les coqs poudrés sont toujours là aujourd’hui ! Côté acteurs, très remarquable acteur ce Grégory Gadebois (de la Comédie Française) ; mais aussi Benjamin Lavernhe, qui joue le duc portant haut sa perruque poudrée. Donc film à voir, original, bien joué, émouvant, le mérite de l'ensemble revenant au réalisateur (Éric Besnard) évidemment. A.G.
Vu en avant-première, ce film avait tout pour mettre l'eau à la bouche. Gregory Gadebois y incarne un cuisinier mis à la porte du gratin aristocratique de la Cour de Louis XVI. Il va s'expatrier chez son père puis, avec l'aide de Louise (Isabelle Carré), va germer en lui une idée saugrenue pour l'époque : ouvrir le premier restaurant de France. Malgré un casting assez attrayant avec également Guillaume de Tonquédec ou Benjamin Lavernhe (toujours aussi excellent), la mayonnaise a du mal à prendre. Pas déplaisant pour autant, cette oeuvre se contente de respecter le cahier des charges tout en nous laissant un peu sur notre faim.
Un film d'époque bien interprété qui sait parler de nourriture et de dégustation mais manque d'enjeu et de réalisme. La critique complète sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.com
Un film parait il dédié a la cuisine qui manque quelque peu de saveur. Il ne suffit pas de de costumes d'époque, de cadrages qui veulent faire songer a des tableaux pour faire a minima un beau, un bon film.
En fait le film échoue à construire quoi que ce soit tout simplement parce qu'il refuse la durée.
Besnard a voulu raconter trop de l'histoire de Manceron. C'est souvent ce qui arrive avec ce genre de films inspirés d'histoires vraies : c'est "l'histoire vraie" qui choisi à la place du réalisateur.
C'est bien dommage parce que le segment prélevé de la vie de Manceron n'est pas forcément pertinent cinématographiquement.
"Rien de grand ne se produit de façon subite, puisque même la grappe de raisin ou la figue ne le font pas." En ce qui concerne le cinéma, Épictète avait bien raison. Comment voulez-vous faire naître une émotion esthétique chez le spectateur sans prendre le temps de l'accoucher ?
Ainsi l'on regarde bon nombre d'événements dans une indifférence passionnelle des plus inintéressantes.
Exemple : SPOILER SPOILER SPOILER On voit en accéléré, le temps de 40 secondes à peine, Manceron et son apprentie préparer tout un tas de bonne boustifaille. Le carrosse du Duc approche et là, il ne s'arrête pas. SPOILER SPOILER SPOILER SPOILER C'est censé être l'un des moments les plus fort du film, pourtant il n'en est rien. On les voit s'offusquer : "olala ils se sont pas arrêtés comme c'est un injuste ! C'est vraiment irrespectueux et cruel, regardez comme c'est moche la féodalité..." Bah ouais mais à aucun moment on ne ressent toute l'injustice que c'est, on ne peut pas vivre avec eux la sensation de seum tout simplement parce qu'on n'a pas vécu avec eux l'effort que c'est de faire un travail aussi demandeur en temps et en énergie. Enfin je veux dire, ça c'est la base ! Surtout que c'est un film sur la cuisine !
Au final on en voit très peu et c'est bien dommage. On aurait aimé rester plus longtemps sur la préparation des plats. En plus les personnages secondaires sont minables niveau écriture et Manceron lui-même est peu approfondi. Alors je peux te dire qu'on se fout des blablas sentimentaux.
Tout reste en superficie, il n'y a quasiment aucune substance.
Rajoutons à cela une mise en scène peu inventive (sérieux, ils ont pas été foutus de filmer un peu joyeusement la préparation des mets... plans fixes en plongée perpendiculaire alors que quand ça sert à rien, la caméra bouge comme elle le veut).
Notons pour finir la musique inoffensive parfois très mal utilisée (au revoir la subtilité).
La photographie est en revanche sympathique mais pas extraordinaire, profitant d'une lumière tout de même grossière. Les paysages sont beaux.
En somme, je ne recommande pas. Pour le délice, on repassera.