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    Monrovia, Indiana
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    17 critiques spectateurs

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    Dandure
    Dandure

    169 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 avril 2019
    Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler: Monrovia était déjà Monrovia lors des élections de Barack Obama et de tous les présidents précédents. Depuis 1960 (selon Wikipédia), les Républicains arrivent toujours en tête dans l'Indiana lors des élections (sauf 1964 et 2008). L’élection de Trump ne s'est donc pas jouée dans cet état et certainement pas à Monrovia.
    Oups, encore un film dont il faut avoir lu le dossier de presse pour comprendre de quoi il parle. Docu d'une banalité confondante sur une bourgade rurale aux Etats-Unis. Les gens vont au supermarché, chez le coiffeur, la tatoueur, le véto, l'armurier. Ils travaillent parfois dans des restaurants. Leur maison ont des façades. Incroyable, non?! Il y a même des poteaux électriques. L’élevage, et l'agriculture y sont modérément industrialisés, les conseils municipaux complètement oiseux. Comme partout ailleurs dans les pays riches. Mais c'est le middle west: les populations sont très majoritairement caucasiennes, vieillissantes et obèses, ...comme souvent dans les pays riches. Ces images auraient pu être tournées il y a 10, 20, 30 ans. On pourrait faire le même genre d'images en France, en Europe ou en Amérique du Sud. Mais Trump a gagné les élections donc toute cette banalité est censée prendre un sens nouveau que le réal se garde bien d'exprimer. Heureusement, les journalistes ciné ne prennent pas tant de précautions.
    Yves G.
    Yves G.

    1 461 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 mai 2019
    Monrovia est une petite ville de l'Indiana au cœur du MidWest à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Indianapolis. Sa population : 1400 habitants. Aux élections présidentielles de novembre 2016, elle a voté à 76 % pour Donald Trump.
    Le grand documentariste Frederick Wiseman en fait la radioscopie.

    On imagine volontiers que si Monrovia a été choisi comme sujet de ce documentaire, c'est pour répondre à une question : qui sont ces Américains "moyens" qui ont élu, contre toute raison, Donald Trump à la Maison-Blanche en 2016 ? On imagine tout aussi volontiers le traitement désopilant qu'en aurait fait un Michael Moore, déployant probablement la même méchanceté à se moquer de ces ploucs rétrogrades que celle dont il avait fait preuve dans "Bowling for Columbine" ou "Fahrenheit 9/11".

    Or, le spectateur candide qui regarderait "Monrovia, Indiana" sans avoir été prévenu du sens du vote de cette petite ville pourrait fort bien ne rien comprendre de son sous-thème. Car, Frederick Wiseman, fidèle à la méthode qu'il a déjà utilisée pour faire le portrait des grandes institutions américaines (le zoo de Miami, l'université Berkeley, la "New York Public Library", ne prend pas parti. S'interdisant l'usage de la voix off, l'interview, la mise en perspective, il se contente - en apparence du moins - de poser sa caméra au bord de la route et de capter des fragments de vie. Sa neutralité rigoureuse lui interdit tout à la fois l'empathie et la critique.

    Aussi son documentaire distille-t-il un parfum d'ennui, qui filme le quotidien d'une petite ville sans histoire. On assiste à des comices agricoles, à une kermesse, au spectacle de fin d'année du lycée, à plusieurs réunions du conseil municipal, à une curieuse assemblée de la loge maçonnique locale (dont on n'imaginait pas qu'elle laisse si volontiers les caméras filmer leurs rites d'un autre âge), à un mariage, à un enterrement, à la caudectomie d'un boxer, etc. On visite le lycée, le supermarché, les deux salons de coiffure (pour hommes et pour femmes), la salle de sport... C'est long. C'est très long, même si les 2h23 que dure "Monrovia, Indiana" font figure de court métrage comparé aux 3h17 de "Ex Libris" ou aux 4h04 de "At Berkeley".

    C'est seulement à la fin du documentaire, une fois assemblées toutes les pièces, qu'on peut esquisser une réponse à la question posée. Qui sont les électeurs de Trump ? Ce qui saute aux yeux : ils sont Blancs. Quasiment aucun Afro-Américain à Monrovia, aucun Latino, Aucun Asiatique. Une religiosité omniprésente, qui accompagne les grands moments de la vie : le mariage, la mort. Un sexisme décomplexé qui s'exprime sans vergogne sur les stickers à la vente lors de la kermesse annuelle.

    C'est déjà beaucoup ; mais ce n'est pas le plus important. Ce qui, tout bien réfléchi, frappe le plus, ne saute pas aux yeux : c'est l'enfermement de cette communauté sur elle-même. Aucune curiosité pour le monde extérieur. Aucune vie culturelle : personne ne lit, ne va au cinéma, n'écoute de la musique. Aucune vie tout court dans cette communauté désespérément triste dont l'existence sans joie ni délicatesse suinte l'ennui.
    poet75
    poet75

    271 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 avril 2019
    Son précédent film documentaire, “Ex Libris », sorti en 2017, avait été filmé dans un temple du savoir, la New York Public Library. Aujourd’hui, Frederick Wiseman nous revient avec une œuvre tournée dans une bourgade agricole de l’Indiana, Monrovia. Deux mondes aux antipodes l’un de l’autre, mais qui, rajoutés aux nombreux films composés par ce cinéaste depuis la sortie de son premier documentaire, « Titicut Follies », en 1993, forment comme un puzzle donnant à entrevoir un visage possible des Etats-Unis, c’est-à-dire d’un pays à la réalité bien plus complexe que ce qu’on imagine en Europe.
    Sachant qu’à Monrovia, aux dernières élections présidentielles, 76% des habitants ont voté pour Donald Trump, il aurait été tentant d’infléchir le film dans une direction politiquement très marquée. Ce n’est pas du tout ce que fait le cinéaste, même si ce qu’il donne à voir et à entendre peut aider à analyser les raisons de ce vote massif pour Trump. Cela étant, le nom du président n’est jamais prononcé au cours du documentaire. Les habitants de Monrovia semblent se préoccuper comme d’une guigne de ce qui se passe à Washington. Ils sont patriotes, certes, ils chantent volontiers l’hymne national, mais leurs discussions et leurs débats ne concernent que des réalités locales. Faut-il ériger un banc dans tel lieu de la ville ? Peut-on accepter la construction de 151 maisons dans un des quartiers de Monrovia ? N’est-il pas nécessaire d’installer des bouches à incendie dans chacune des rues de la bourgade ? Telle est la teneur des débats dont il est question pendant le film.
    Frederick Wiseman a manifestement été bien accueilli par les citoyens de Monrovia. Il a planté sa caméra dans de nombreux endroits, chez les fermiers, dans les établissements scolaires, dans les lieux de loisirs et de culture, dans les restaurants, dans les commerces, dans les lieux de culte et même dans le local de la loge maçonnique locale. Si le mode de vie à l’américaine tel qu’on le voit à l’œuvre dans le film peut sembler, par bien des aspects, aberrant, à cause de l’hyperconsommation, du peu de respect de l’écologie, de la facilité avec laquelle on peut se procurer des armes, on comprend aussi que la réalité est plus complexe que ces seuls constats.
    Peut-être que ce qui caractérise un grand nombre des habitants de Monrovia vient d’une peur, d’un manque et, de ce fait, d’un besoin d’être rassuré. Si ces gens sont si religieux (ou s’ils adhèrent à la loge maçonnique), c’est probablement, entre autres raisons, car il ne s’agit pas de mettre en cause la sincérité de leur foi, parce que cela les tranquillise. Les deux séquences du film tournées dans des lieux de culte en disent long sur ce que cherchent les habitants de Monrovia, la sécurité, la quiétude, émanant des discours des prédicateurs. La première se déroule pendant un mariage et donne lieu à une insupportable mise en scène machiste durant laquelle le pasteur se charge de rappeler à l’épouse que le chef de famille, c’est l’homme, et que c’est Dieu qui en a voulu ainsi (des paroles inadmissibles mais qui, apparemment, ne choquent personne dans l’assemblée présente). Quant à la deuxième séquence, elle a lieu, elle, à l’occasion des obsèques d’une femme de bonne renommée, ce qui autorise le pasteur à de belles envolées lyriques sur la place que Dieu nous réserve en sa maison. D’ailleurs, c’est vrai, Frederick Wiseman n’oublie pas de filmer le cimetière de la ville, montrant les tombes avec les noms gravés de celles et ceux qui ont contribué peu ou prou à façonner le visage sinon de l’Amérique, en tout cas de ce petit coin de l’Indiana.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    80 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mai 2019
    Un documentaire étonnant, qui nous place au coeur de l’Amérique profonde. Un sentiment de « fossé infranchissable » avec N.Y. city ou même Chicago qui n’est pourtant pas si loin.
    Une observation « minutieuse » de différentes situations qui peuvent nous surprendre: religiosité omniprésente, magasin de vente d’armes avec clients nombreux (femme!), vente de matériel agricole, conseils municipaux avec champ des décisions possibles,cérémonie franc-maçonne, mariage, obsèques…

    Cette Amérique m’a fait penser aux gilets jaunes mais le regard de F. Wiseman, reste toujours attentif et bienveillant.
    Cela donne à son film, une profondeur…presque une nostalgie ???
    il nous permet de côtoyer ces gens si loin de nous, qui peuvent évoquer la vie de nos grands-parents dans nos campagnes, même si les tracteurs, les belles voitures américaines sont bien là.

    Pas de « prêt à penser » comme chez Michael Moore,
    à nous de voir….
    Cinephille
    Cinephille

    156 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 mai 2019
    Pas le plus passionnant des films de Wiseman que ce Monrovia, Indiana. Mais un Hagetmau, Landes serait-il passionnant ? En effet à part les armes, les énormes engins agricoles et une tendance certaine à l'obésité, on retrouverait les autres ingrédients en filmant la vie d'une petite ville rurale française : mariages, enterrements, foire agricole, conseil municipal, chorale et population vieillissante. Aucun personnage ne sortant du lot ça n'aide pas à s'attacher au film dont les 2h23 passent bien lentement.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 220 abonnés 7 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 mars 2021
    Une plongée fascinante et parfois creepy au cœur d’une petite bourgade du Midwest américain qui compte 1400 habitants et dont 76% de la population a voté pour Donald Trump à l’élection présidentielle de 2016.

    Le documentaliste Frederick Wiseman nous invite à découvrir le quotidien de Monrovia, une petite ville refermée sur elle-même et où les habitants vivent en autarcie (ils ne se préoccupent pas de ce qu’il se passe en dehors de leur ville et ne vont que très rarement dans la plus grande ville de l’Indiana, située à seulement 30min, à savoir Indianapolis).

    Le réalisateur a laissé traîner sa caméra pendant 9 semaines, durant lesquelles il aura filmé des instants de vie, banals & ordinaires. Une immersion dans la routine de cette bourgade, à la rencontre de ses administrés (citoyens & commerçants). Pendant près de 140 minutes, le réalisateur enchaîne les séquences tantôt ennuyeuses tantôt drôles. On se retrouve ainsi chez le coiffeur, le garagiste, un éleveur de porcs, un agriculteur, un vétérinaire, une épicerie, un salon de tatouage, une armurerie, une vente aux enchère agricole (où les enchérisseurs s’endorment face au commissaire-priseur qui débite des chiffres sans discontinu), un supermarché (où les bouchers charcutiers s’affairent), …

    Comme à son habitude, Frederick Wiseman ne prend pas la parole, il laisse les gens s’exprimer face caméra et parfois, de longs silences sont plus éloquent que de longs discours. Comme ce sera le cas dans City Hall (2020), on assiste à des conseils municipaux ainsi qu’à diverses réunions, comme celle de la loge maçonnique (grand moment WTF où des hurluberlus récitent leurs textes et s’autocongratulent en se remettant des médailles) ou lors d’une assemblée Lions Club où les adhérents débattent de l’intérêt ou non de financer l’achat d’un banc qu’ils pourraient offrir à la communauté et à quel endroit il serait le plus judicieux de l’installer (fort passionnant vous en conviendrez).

    Des tranches de vie au cœur d’une population à 96% blanche, féru d’arme à feu et fervent catholique. Ils vivent dans leur bulle, dans leur quiétude coupée de la réalité et aiment à se rappeler les exploits sportifs de leurs grandes gloires locale (comme en témoigne la séquence au lycée). Alternant entre les célébrations religieuses, les kermesses et autres foires agricoles, on se retrouve pleinement immerger à leur côté, le dépaysement est total.

    Le réalisateur donne l’occasion de voir une population rarement montrer au cinéma ou à travers les médias. Une certaine frange de la population à qui l’on ne donne que trop peu la parole. C’est en cela que le film s’avère intéressant, même si certains passages s’avèreront trop long ou pas intéressants.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    63 abonnés 773 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 avril 2019
    Thème similaire à America de l'allemand Drexel: appréhender l'Amérique profonde qui a voté Trump. Ce documentaire est complémentaire et d'une tonalité différente, il décrit une Amérique rurale, pas si éloignée de nos villages de la Beauce ou de Bretagne. Beaucoup moins d'interviews de personnages trash que dans America, seulement des moments de vie ordinaire au sein de multiples communautés -surtout religieuses-, des paysage de champs cultivés à l'infini, et des rues vides d'habitants (et de noirs…). Défaut majeur, une trop grande longueur qui n'apporte rien à l'appréhension de cette photographie sociale. Réservé aux afincionados des States. Cinéma vo - avril 2019
    Marjolaine A.
    Marjolaine A.

    133 abonnés 500 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 24 avril 2020
    Un bien long commentaire pour démontrer que les gens qui votent pour les conservateurs sont des américains ordinaires (blancs, croyants et âgés) qui sont déconnectés de la réalité des villes (mais en phase avec la leur), qui s'ennuient copieusement à la campagne, et qui veulent que rien ne change. Trop facile. Une description de la réalité rurale bien trop superficielle.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 avril 2019
    Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, nombre de films et de documentaires ont cherché à saisir et expliquer cet évènement. A la lecture de son synopsis, Monrovia, Indiana réalisé par Frederick Wiseman parait appartenir pleinement à cette veine « analytico-trumpiste ». Du moins, il nous est présenté comme tel. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
    T T
    T T

    2 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 avril 2019
    J’aime les documentaires de Wiseman. Or, le dernier fut un peu en deçà de mes attentes. Plans répétés, un endroit pas trop expressif, communication qu’entre les habitants. Certes, le réalisateur a voulu nous montrer une autre Amérique, celle qui vote un président raciste, mais est ce la meilleure démarche de poser la caméra dans un bled pareil? Je ne suis pas sûr. Film à voir avec modération.
    beida
    beida

    5 abonnés 55 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 26 avril 2019
    A ce niveau de platitude, on atteint des sommets de complaisance. Dit d'une autre manière, peinture d'un bled mortel, avec un film à l'unisson.
    Cunningham
    Cunningham

    1 abonné 19 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mai 2020
    "Streap tease", versus US durant 2 hrs. Souvent mal à l'aise, dérangeant, mais fascinant. Parti pris du réalisateur et de la prod, qui sont quand meme assez cruels. Je me vois, je me désole, je me compare, je me console. A voir. Ca bouscule. La preuve en est, j'écris une critique.
    TheMadCat
    TheMadCat

    2 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 novembre 2020
    Quand on a 90 ans, plus de 45 films documentaires à son actif et un style bien à soi, on ne change pas la recette. Pour tourner Monrovia, Indiana, une oeuvre qui immerge le spectateur dans une petite ville agricole du Midwest américain, Frederick Wiseman a appliqué la méthode dont on avait déjà pu admirer l’efficacité dans Ex Libris (une plongée dans les coulisses de la New York Public Library) ou Boxing Gym (radiographie du club de boxe d’Austin). Une caméra qui se rend invisible pour recueillir les paroles et le passage du temps, cerner les visages et les gestes. Des centaines d’heures de rush qui deviendront, après un montage de plusieurs mois, quelques 2h25 de film auxquelles rien ne sera ajouté : ni musique, ni interview, ni voix-off. Un documentaire unique dans lequel on vous livre comme ils sont ces petits bouts de quotidien, matériau brut et précieux.

    Alors quand on regarde Monrovia, Indiana, on se dit d’abord que Wiseman a quand même un sacré talent pour nous transporter dans cette ville américaine de la « Coton Belt », pour nous donner à voir, à travers un patchwork de plans (souvent très longs) le quotidien de ces habitants qui semblent coupés du monde, la vie d’une ville emprunte de nostalgie (souvent), de morbidité (parfois) et imprégnée (toujours) par le religieux. Wiseman nous emmène tour à tour dans un cabinet de vétérinaire, au comptoir d’un café ou dans les rayons d’un supermarché. Les séquences sont (très) longues, les paroles n’abondent pas, mais on ressent très vite l’esprit de clocher des personnages, le poids d’une religion omniprésente qui imprègne les vies, la torpeur et l’absence de curiosité pour le monde extérieur de ces Américains, qui pour 74% d’entre eux, ont voté pour Donald Trump aux élections présidentielles de 2016.

    C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’on mesure la force du film de Wiseman. En posant sa caméra à Monrovia, et sans faire de commentaires, Wiseman nous en dit plus qu’un documentaires classique sur l’Amérique de Trump. Et ce même si, dans le film, seule la scène de la fête locale (avec ses stands de T-Shirts aux slogans racistes et ses logos républicains) nous renseigne explicitement sur l’orientation politique de Monrovia. Et on se demande alors si Wiseman, avec ironie et finesse, n’a pas cherché à critiquer cette Amérique blanche et républicaine.
    D’un côté, le réalisateur semble filmer avec neutralité (et bienveillance?) le quotidien des habitants. Quand il pose sa caméra chez un marchand d’armes, il nous donne à voir des hommes comme vous et moi qui discutent de la santé d’un ami commun. Et quand il filme un ancien sportif qui vante à une assemblée de lycéens amorphes le passé glorieux de l’équipe de basket locale, la scène, si elle peut faire sourire, montre avant tout la nostalgie d’une génération.
    De l’autre, certaines scènes, caricaturales voire ridicules ou ubuesques, laissent à penser que Wiseman a habilement usé de la magie du montage pour nous livrer en filigrane une critique (amusée ou amère, à vous de voir), de l’Amérique trumpiste. On citera ici la scène de la loge maçonnique, où le ridicule des participants engoncés dans un rituel ultra-protocolaire dont ils ne comprennent pas eux-même le sens frise l’absurde. On pense aussi aux réunions municipales et à l’engouement hyperbolique et quasi-comique pour la construction d’un nouveau banc à Monrovia. Et les scènes de commentaire de la Bible, qui promettent un salut dans l’au-delà malgré les tribulations de l’ici-bas? Sont-elles un moyen de dénoncer la chape de plomb que semble être la religion? Et les plans entre les caddies, au supermarché, des critiques explicites de la consommation de masse?

    Au fond, l’important n’est pas là, et ces interrogations prouvent que Wiseman livre ici un film qui constitue un matériau brut dont c’est à nous de tirer conclusions, réflexions et hypothèses. Un film qui nous montre, et, de là, interroge discrètement.

    Mais si Wiseman filme sous toutes les coutures (et avec un esthétisme certain) l’Amérique blanche et privilégiée, son film parle aussi de l’Homme. De la religion et des relations humaines. De la vie et de la mort. De la nostalgie et du changement. De l’Homme avec un grand H cette fois. Et ce n’est sans doute pas un hasard si le film s’ouvre sur une salle de classe et se clôt sur un enterrement. Il s’agit ici de filmer des vies, mais avant tout de filmer la vie.

    Simplement en posant sa caméra à Monrovia, il est formidable que Wiseman réussisse à la fois à nous immerger dans le Midwest américain, à nous en dire plus sur l’Amérique de Trump que n’importe quel documentaire, et suggérer et à parler de l’Homme.
    Monrovia, Indiana est un film que nous sommes libre d’interpréter, un film dont il nous appartient de trouver la (ou une des) clé(s). Un film qui nous procure assez de matière pour qu’on puisse en faire notre miel, à notre façon.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 17 juin 2020
    Un documentaire qui ne présente un intérêt que si l'on ne connait vraiment rien de la vie rurale aux USA. Le problème est que les images qui nous sont présentées sont sans intérêt, puisqu'affreusement banales...

    Assez déçu, le synopsis est mensongé puisque rien de politique n'est montré. Ce film ne marche que par son côté pittoresque. Imaginez des Américains fascinés par un documentaire sur une ville de campagne française. Eh bien c'est à peu près le même effet, sauf que l'on en tire peu de choses, si ce n'est de beaux plans, et un passage dans la loge maçonnique de la ville qui est le seul dont le ridicule peut prêter à rire.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 13 mai 2019
    Quelques passages cool et narration parfois intéressante, mais dans l’ensemble j’ai trouvé ce docu extrêmement pénible à regarder.
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