Pour son 1er film, Sam Hargrave nous montre l'étendue de son talent, dans ce qui a été ses 1er métiers, cascadeur, puis coordonnateur de cascades. Que les bâstons se déroulent à main nue, à l'arme blanche, ou à feu, elles sont filmées de manière très astucieuse, au niveau des plans, hyper dynamique, mais toujours mesurée, au niveau du rythme.Et cela, toujours avec une exploitation maximale des cadres, qu'ils soient intérieurs ou extérieurs. Le succès mérité du film ne vient pas seulement de cette action multi-vitaminée bien filmée, mais aussi de son scénario. Certes, celui-ci est basé sur un poncif des films d'action: la mission d'extraction prise de tête, effectuée par des mercenaires "badass". Sauf que Sam Hargrave, non plus coordo de cascades, mais metteur en scène, cette fois, nous concocte quatre ou cinq rebondissements inattendus qui rebattent les cartes, et relancent intelligemment le suspense. En outre, il innove en nous plongeant dans un environnement humain et géographique qui n'avait jamais fait l'objet d'une attention aussi précise, par le cinéma occidental: les milieux de la pègre en Inde et au Bangladesh. Avec en prime, des grands et des petits méchants, très intéressants, tant du point de vue dramatique, que culturel. Enfin, le cinéaste choisit de ne pas nous servir un personnage "plat", au sens littéraire du terme. Un personnage dont la psychologie n'évolue pas durant l'intrigue. Hargrave prend soin de nous présenter son mercenaire comme un personnage "rond". Qui évolue, car il est la proie à de solides failles psychologiques, susceptibles de causer sa perte, ou son salut. Avec ce "Tyler Rake", Sam Hardgrave ne nous plonge pas dans de longues réflexions philosophiques, il ne donne pas le sentiment de s'abêtir une fraction de seconde, bien au contraire... Vivement le 2!