Après "The Impossible", Juan Antonio Bayona revient au cinéma espagnol mais surtout au cinéma catastrophe, bien que moins spectaculaire. Enfin, moins spectaculaire dans des effets de mise en scène par exemple car le film reste cependant sacrément marquant ! Le film adapte une nouvelle fois au cinéma la véritable histoire du Vol Fuerza Aérea Uruguaya 571 qui s'est écrasé dans les Andes fin 1972, laissant derrière lui trente-trois survivants qui ne survivront pas tous. Je n'ai vu aucune des précédentes adaptations mais j'avais cependant entendu parler de cette histoire, sans pour autant en connaitre l'issue. Bon après, y a un bouquin et un film tirés de cette histoire qui s'appellent "Les Survivants" donc on se doute bien de la tournure des évènements. Seulement, ce n'est pas vraiment ça qui nous intéresse ici ni même la manière dont ces personnes ont survécues, c'est-à-dire en mangeant leurs amis (oui, il y a quand même une espèce de curiosité morbide là-dessus, j'avoue), mais réellement la manière dont se sont déroulés ces deux longs mois. Et, pour le coup, en deux heure et demie, le réalisateur prend bien le temps de poser les choses. C'est-à-dire que nous avons un film finalement assez difficilement regardable ou qui nous met en tout cas très souvent mal à l'aise. Et, encore une fois, ce n'est pas parce-qu'ils mangent des humains car on comprend très vite que c'est nécessaire, mais vraiment de la manière dont les corps, les malades etc. sont filmés. Surtout lorsque ces derniers cris ou sombrent dans leurs délires, ce qui est d'autant plus difficile. De plus, c'est un film qui n'est jamais optimiste mais qui parvient malgré tout à insuffler de la gaité dans ses personnages, autant que de la douleur. Malgré tout, le je pense que les deux heures et demi n'étaient pas franchement nécessaires. Alors oui, cette longue durée permet au réalisateur d'installer une ambiance, un contexte, de développer des personnages, du moins certains, mais on tourne également assez rapidement en rond par moments. "Le Cercle des neiges" est donc objectivement un bon film ; bien mis en scène, bien interprété et bien écrit, qui met de plus très souvent le spectateur mal à l'aise, mais n'en est paradoxalement pas non plus captivant sur sa durée.