Le film raconte l’histoire hallucinante d’un avion uruguayen s’écrasant au cœur de la cordière des Andes, laissant miraculeusement une partie de l’équipe de rugby qu’elle transporte rescapée. Laissés pour morts, ils vont devoir survivre face à une nature impitoyable…
Il y avait déjà eu une adaptation dans les années 90 qui m’avait pas mal marqué. Et si on ajoute le fait que c’est une production Netflix, je dois bien avouer que je doutais sérieusement de l’utilité d’un tel remake.
Et pourtant… Quelle claque !!!
Le film brille en premier lieu par la mise en scène de Bayona, à qui l’on doit l’intéressant ORPHELINA, mais surtout la pépite QUELQUES MINUTES APRÈS MINUIT (et même son JURASSIC WORLD 2, si l’écriture du film est assez catastrophique, on peut au moins lui reconnaitre de proposer des choses intéressantes en termes de mise en scène).
Les scènes catastrophes sont terrifiantes de réalisme (le crash de l’avion laisse sans voix), mais surtout il colle sa caméra au plus proche des protagonistes, intensifiant leurs émotions. On souffre littéralement avec eux, d’autant plus que rien ne leur sera épargné. D’ailleurs, même si le film est loin d’être gore, il n’en est pas moins une véritable épreuve psychologique pour le spectateur qui est régulièrement pris aux tripes.
Mais si l’ambiance fonctionne aussi bien, c’est aussi dû au fait qu’il soit tourné en grande partie en décors naturel. Ça se ressent à l’écran, en donnant plus de véracité aux évènements, au point qu’on ressent presque le froid devant notre écran… Sans compter que ça offre quelques panoramas somptueux et on a une nouvelle fois un film qui aurait gagné à être vu en salle, ne serait-ce pour l’ambiance pesante qu’il installe.
Le film des années 90, qui avait un côté hollywoodien, en faisant de certains de ses personnages des héros et sa musique épique.
Ici c’est l’unité de groupe qui prime, et plus que les actions de certaines personnes, c’est continuellement le groupe qui est mis en avant, leur façon de se serrer les coudes pour survivre à cet enfer.
En est en immersion totale avec le groupe de survivants, partageant leurs souffrances, les choix draconiens auxquels ils sont confrontés et quelques rares moments de bonnes humeurs, vite rattrapés par les terribles épreuves qu’ils traversent…
On notera aussi les quelques flashbacks, souvent aussi discrets qu’efficaces. Sans parler du choix du narrateur qui est un coup de génie.
Au final, l’hommage qu’offre Bayona aux victimes de cette tragédie est d’autant plus puissant.
Très bonne surprise de ce début d’année…
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