Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
dominique P.
833 abonnés
2 027 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 13 mai 2019
Ce film grec est très bien et surtout très pertinent. On voit comment une femme trentenaire de nos jours en Grèce s'occupe de sa famille (son mari et ses deux enfants) et doit en plus prendre un travail de femme de ménage. Elle subit le machisme de son mari à la maison et aussi le machisme patronal au travail. C'est un peu plat et répétitif mais cela reste pertinent comme je l'ai dit.
Quel joli petit film sur le métier difficile de femme de ménage...Cela se passe en Grèce, la crise est là, le travail est rare….la mise en scène est pleine d'élégances, surtout dans la photographie et le montage….l'enchainement de certaines saynètes est plus qu'agréable...Le film montre le bonheur simple de ce métier, une première partie faite de reconnaissance et d'amitié….Le rythme est juste, ce sont les détails qui font ce métier où on a la reconnaissance que l'on se donne….L'actrice principale joue très juste (Marisha Trianstafyllou) et son visage révèle les secrets de son âme, empreinte d'une grande mélancolie, voire désillusion ( sa vie en ménage n'est pas des plus faciles (c'est un euphémisme))….Cela faisait très longtemps que je n'avais vu un film aussi attachant sur un métier. Humanisme transcende la fonction... La femme de ménage s'accroche à ses illusions, avec modestie et bienveillance……Si vous voulez découvrir son sort, je conseille chaleureusement ce "petit" film du réalisateur grec ??? Nikos Labot, plutôt bien réalisé….
Dans les années 50, le cinéaste grec Michaël Cacoyannis a débuté avec de superbes films néo-réalistes, qui ressortent enfin en DVD (Le réveil du dimanche, La fille en noir, Fin de crédit). Her Job, le premier long-métrage de Nikos Labôt, en est le lointain héritier dans un contexte de crise économique et sociale. La seule chose qui n'a guère changé est le machisme ambiant d'autant plus aigu quand l'épouse est la seule qui ramène un salaire à la maison. Her Job est un magnifique portrait de femme, classique dans le lent apprentissage de l'émancipation, mais touchant et jamais démonstratif, l'actrice principale Marisha Triantafyllidou jouant le rôle avec une pudeur sobre et une intériorité remarquables. La mise en scène, tentée par l'esthétisation, joue habilement des contrastes entre l'univers glacé des centres commerciaux et la solidarité chaleureuse et simple des agentes d'entretien. Panayiota, l'héroïne du film, est la cousine d'Eve, la femme de chambre mexicaine de La camarista, autre sans-grade admirable dans la dignité et l'honnêteté, dans un monde largement en déficit sur ce plan. Sans misérabilisme et avec une profonde humanité, ce profil grec d'une femme anonyme épouse les contours d'un cinéma sans esbroufe, nourri du quotidien dans un naturalisme qui ne paraîtra fade qu'à ceux qui attendent du spectaculaire à tout prix, ignorant que les meilleurs effets spéciaux sont ceux de l'âme et du coeur.
De nos jours, à Athènes, Panayiota est femme au foyer. Son mari, frappé par la crise économique, est au chômage. Sa fille aînée est une adolescente obèse et insupportable. Pour améliorer l’ordinaire, Panayiota décide de répondre à la petite annonce passée par un centre commercial sur le point d’ouvrir ses portes. Elle y rejoindra l’équipe chargée de l’entretien. Ses responsabilités ne sont pas bien grandes ; mais ce travail lui ouvrira des horizons inconnus.
"Her Job" (pourquoi ce titre anglais à un film grec ? pourquoi pas « Son travail » ?) traite de sujets difficiles. Il a pour toile de fond la crise économique grecque, qui fragilise les ménages et détériore les relations de travail. Le sort qui est réservé à la malheureuse Panayiota, dure à la tâche, émouvra le plus insensible des capitalistes.
Mais son sujet principal est ailleurs. "Her Job" ne quitte pas son héroïne dont il nous montre la triple aliénation : à l’égard de son mari, de sa fille et de son employeur. Panayiota est une mère courage des temps modernes, une figure tragique, une victime consentante des maltraitances qu’elle n’a même pas conscience de subir.
L’histoire d’une émancipation. Pour autant "Her Job" n’est pas unanimement pessimiste. Sans doute, qu’elle fasse le ménage chez elle ou dans un centre commercial, Panayiota passe-t-elle d’une aliénation à une autre. Mais, ce faisant, elle élargit son univers jusqu’alors réduit aux quatre murs de son appartement exigu, où règne un mari aussi paresseux que patriarcal. Dans son nouveau travail, elle apprend à conduire, se fait des amies, gagne de l’argent. Pour la première fois de sa vie, elle atteint une certain stade d’autonomie. Pour la première fois de sa vie, elle ose s’affirmer et se rebeller.
A 37 ans, Panayiota n’a jamais travaillé. Totalement dévouée au foyer, à son mari et ses deux enfants elle n’a pas une minute à elle. Mais depuis la crise économique en Grèce, son mari se retrouve au chômage. Alors même qu’elle ne sait pas lire, Panayiota va trouver un emploi de femme de ménage dans un grand centre commercial. Reconnaissance, amitié, sentiment de liberté, elle découvre alors des notions encore méconnues jusque-là. On a parfois envie de bousculer cette femme qui se fait clairement écraser par les siens, mais peu à peu, elle prendra confiance en elle. « Her Job » est un drame à l’intrigue simpliste tout en véhiculant un sujet fort. La comédienne n’est jamais dans le sur-jeu et parvient à offrir à son personnage une naïveté naturellement touchante. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Pour son premier long métrage, le réalisateur grec Nikos Labôt brosse le portrait d’une mère courage avec un rouleau en guise de pinceau et la bichromie en lieu et place de palette de couleurs : le misérabilisme avec lequel il retranscrit le quotidien de Panayota, puisque le mari chômeur passe son temps à la dénigrer en trouvant la cuisson du coq insuffisante ou son léger retard du centr commercial intolérable, que ses enfants dysfonctionnent au sein d’un cadre scolaire incapable de les intégrer, que la vie coûte cher, « plus moyen de s’acheter des chewing-gums avec un billet de cinquante euros », n’a d’égal que le manichéisme d’un milieu professionnel où seules comptent les bonnes copines. Le film ne dispose d’aucun regard, d’aucune ambition esthétique à même de renouveler notre connaissance de la précarité des milieux défavorisés : nous déplorons par exemple l’absence de fantaisie, là où Costa-Gavras avait su relire les relations conflictuelles entre l’Union européenne et la Grèce par le prisme de la tragédie antique dans Adults in the room (2018), là où Paola Cortellesi composait cette année une chronique magnifique de la révolte d’une ménagère déterminée à changer sa vie et celle de ses filles non par une fuite, mais depuis l’intérieur de son foyer (C’è ancora domani, 2024). Manquent ici ou la véracité de la forme documentaire ou l’inventivité de la fiction pure.
L'émancipation d'une femme très modeste, à travers son travail de femme de ménage, dans une Grèce patriarcale en pleine crise sociale et économique. Le film plus proche du documentaire que de la fiction est porté par son actrice principale. Intéressant mais on aurait aimé en savoir un peu plus sur ce trajet émancipateur.
Je suis grec. Pas objectif. Ce film parle de la difficulté de trouver un emploi dans un pays encore plongé dans une crise profonde. La toile de fond c'(est donc l'arbitraire qui règne en Grèce dans le monde du travail, le fait qu'une femme de ménage industriel soit payée 580 euros par mois, le fait que la crise bouleverse aussi la vie traditionnelle des familles. Mais son sujet, c'est l'émancipation d'une femme soumise. Ce récit m'a surtout révélé deux acteurs étonnants. Marissa Triandafyllidou qui joue cette femme toute en retenue, analphabète, paysanne, soumise à un homme, macho grec ordinaire (qui arrive à la maison et gueule à sa femme "Café !" pour se faire servir). Formidable rôle et réjouissant cheminement vers l'émancipation: elle prend un job alors que son mari se fout de sa gueule, elle rapporte la paie à la maison à son grand dam, elle apprend à conduire, elle est en empathie avec ses collègue de boulot, elle a enfin une vie sociale. spoiler: Le film s'arrête là. L'homme, Dimitris Imellos, joue ce rôle du macho ordinaire qui malgré tout se plie à la situation d'indépendance, même s'il cherche malgré tout de rembarrer sa femme. Elle avance, elle avance malgré tout, et ce film raconte ce cheminement.
Très bonne surprise. Bien joué et malheureusement largement inspiré d'une certaine réalité. On est ému sans tomber dans le pathos. dommage que ce film reste méconnu !
Un film génial, j’ai pleuré de voir l’etat De la population a Athénes comme en Grèce! Un foyer qui n’a rien, une femme qui se bat malgré la phallocratique! Remarquable film mais il faut être amoureux et connaisseur de la Grèce pour tout saisir!
Beaucoup de sujets soulevés dans ce film.... l'air de rien, tout en nuances. Histoire simple mais c'est la "vraie vie" filmée sans concession. La réalité du quotidien. L'actrice est incroyablement juste, sans fioritures, sans pathos.
L un des meilleurs films de l’année - a voir absolument - un film engagé et une grande qualité de réalisation - un réalisateur à suivre ... Une diversité de thèmes traités avec une grande subtilité (la crise économique, la condition féminine, l’uberisation, l’illettrisme...)