Le film sur l'auteur catalan, Étienne Roda-Gil, réalisé par Charlotte Silvera est passionnant. Je l'ai vu jeudi, c'est le hasard du calendrier qui veut ça... au moment où Barcelone s'embrase. C'est un portrait très sensible, celui d'un homme écorché par l'histoire de l'exil espagnol, amoureux des mots, libre et libertaire... On le connaît pour avoir écrit des textes de chansons pour Julien Clerc, Johnny, Vanessa Paradis, Mort Schumann et son majestueux "Il neige sur le lac majeur". Il se qualifiait de "poète industriel"... C'est aussi un homme engagé, très sensible, à la philosophie libertaire. Le film révèle cette complexité. Avant de voir ce docu, je percevais un homme tiraillé entre son désir d'écrire, d'être diffusé, et ses idées. Erreur, il s'agit d'un passeur, qui a choisi la chanson dite populaire. Ce n'est pas simple. Pour le comprendre, Charlotte Silvera fait apparaître sur l'écran, en surimpression les textes de ces chansons. Et là, on comprend enfin "La cavalerie", "Ce n'est rien", "Alexandrie, Alexandra" ou encore le sublime "Utile... à être et à rêver..." BREF, si le film est projeté près de chez vous, courez et rameutez les amis. Si vous souhaitez le voir projeter, enquiquinez les programmateurs de vos salles, ça vaut le coup !