Cela fait maintenant quelques années que les américains nous bombardent de comédies sentimentales de Noël. Et si chaque année, le téléspectateur croule sous ce genre d’armada à l’approche des fêtes de fin d’année, c’est que les chaînes de télévision françaises et les productions américaines y trouvent leur compte. Alors pourquoi la télévision tricolore n’en ferait pas autant ? C’est chose faite avec "Un bébé pour Noël". Et déjà, ni les extraits diffusés avec force par TF1 et ni le titre ne me disaient rien qui vaillent. "Un bébé pour Noël" : non mais ! Comme si on pouvait passer commande d’un petit rejeton auprès du Père Noël… Ralala ! En dépit d’un titre maladroit, la curiosité était de mise car, hormis Laëtitia Milot, cela offrait l’opportunité de découvrir de nouvelles têtes comme Arnaud Binard, Maud Baecker, Bartholomew Boutellis, etc etc… Du moins pour ceux qui, comme moi, ne suivent pas ou peu les sitcoms françaises. Et mon avis est que la nouvelle réalisation d’Eric Summer ne rivalise en rien avec les téléfilms américains du même genre, souvent déjà pas terribles terribles. Pour commencer concernant ce programme, on voit trop souvent que c’est tourné en studio. Même mon épouse, peu experte mais diaboliquement observatrice, l’a remarqué. Ensuite, aucune buée ne sort de la bouche des protagonistes, et ce en dépit du grand froid qui a enveloppé une de ces vallées des Alpes. Eh oui, à aucun moment. Sauf que là, je mens un peu parce qu’il y a bien une séquence où on voit du panache sortir, mais c’est de courte durée. En effet, sur le plan d’après, c’est déjà fini, et pourtant on est au même endroit, ou presque : on a bougé vers la terrasse d’un café mais ô surprise, il n’y a plus de neige ! Comme quoi, même la neige en papier et coton fond plus vite que son ombre… Et puis ce qui dérange, c’est le jeu d’acteur, trop souvent pitoyable. Laëtitia Milot sourit en permanence, quelle que soit la situation. Si d’une façon générale c’est agréable parce que son sourire suffit à lui seul à illuminer l’écran, là à force ça devient agaçant parce que ce sourire perpétuel ne correspond pas toujours à la situation. Il faudra attendre longtemps pour qu'enfin on la voit vraiment dedans. Mais parlons de la situation, à présent. Elle est quand même un peu abracadabrantesque. Depuis quand on accepte une grossesse comme étant une bonne nouvelle alors qu’on ne sait ni d’où, ni comment, ni de qui elle sort ? Bon l’explication se trouve dans quelque chose enfouie profondément en Noémie (Laëtitia Milot) qui sera révélée en fin de film. Ah ben parlons maintenant de l’épilogue : le téléspectateur devine très tôt avec qui l’héroïne va finir. Et c’est justement un des aspects où le bât blesse : la prévisibilité. Grosses comme des maisons, on sent les choses arriver à des kilomètres, parmi lesquelles la fête de l’école. "Un bébé pour Noël" n’offre donc aucune surprise, si ce n’est les couples qui se forment en fin de film. Et pourtant, bizarrement, on se laisse doucement prendre au jeu, sans être toutefois convaincu. Un peu plus de spontanéité aurait été la bienvenue, de même que davantage de fun entre les deux rivaux. Sans parler qu’un plus grand soin au niveau de l’environnement aurait été le bienvenu, tout simplement parce que nous sommes projetés dans un hiver montagnard sans vraiment avoir l’impression de froid. Seuls Maud Baecker et Arnaud Binard s’en sortent convenablement par un jeu d’acteur plus subtil. En résumé, "Un bébé pour Noël" se révèle quelque peu décevant, malgré le fait que nous n’attendions rien de vraiment extraordinaire de ce téléfilm. Qu’est-ce ça aurait été si nous espérions davantage ! La note n’en aurait été que plus sévère, je crois…