Il est intéressant de voir dans ce très beau film comment Nicolas Bedos tente de rendre possible ce fantasme – qui touchent de nombreuses personnes – d’un retour en arrière. Un ailleurs qui serait idyllique, merveilleux, renvoyant probablement et inconsciemment à la nostalgie des premiers temps où nous faisions UN avec la Mère nourricière.
Car, en effet, ce fantasme est aussi un symptôme que l’on rencontre dans la dépression. Et Daniel Auteuil (qui joue merveilleusement bien) est touché par cette dépression, par cet affaiblissement du désir de créer. spoiler: Et ce retour dans le passé – après s’être rendu compte qu’il était dans l’illusion de la passion - va le remettre en mouvement, le libérer de la sidération, le pousser à désirer à nouveau ce qui lui manquait (sa femme), donc lui donner le sentiment d’être pleinement vivant et à nouveau créateur..
La réalisation est parfaitement maîtrisée ! Doria Tillier est incroyable !
Il y a plusieurs niveaux de lecture dans La Belle Époque, ce qui rend ce film passionnant. D'abord deux histoires de couples qui s'aiment et se déchirent, se séparent pour mieux se retrouver, s'ajustent l'un à l'autre parfois avec violence. Ensuite un voyage dans le temps, une immersion fictive au cœur des années 1970, à une époque où tout semblait possible. Enfin un voyage dans une autre dimension, le spectateur passant derrière la caméra, comme s'il était invité à voir les coulisses du film, l'arrière des décors, les machineries, les costumes, les scénarios, les storyboards, les loges et même la vie réelle des acteurs une fois rentrés chez eux. À cela s'ajoute un joli traitement des couleurs, des images qui nous font ressentir les émotions des personnages. Enfin côté distribution, on est vraiment gâtés, avec des acteurs au sommet de leur art.
Nicolas Bedos nous proposait en 2019 ce film qui fait revivre à un septuagénaire méchamment désabusé (Daniel Auteuil) sa première rencontre avec sa femme (Fanny Ardent), dans les années 70, dans l'espoir de faire renaître la flamme au sein de leur couple qui bat sérieusement de l’aile. Multipliant les bons mots et les situations cocasses, imprégné de l’énergie propre à Nicolas Bedos – à l’instar d’Alain Delon dans années 80 qui apparaissait à chaque ligne des génériques de ses propres longs-métrages, le fils de Guy est crédité en tant que réalisateur, scénariste… mais aussi compositeur – La belle époque fait globalement le job dans l’axe principal d’un récit qui sent quand même un peu la naphtaline. L’intrigue dans l’intrigue, dans laquelle le réalisateur met en scène une sorte de lui-même sous les traits de Guillaume Canet, peine quant à elle à dépasser l’exercice de style autocentré. Avec une Dora Tillier magnifique. À la fois sympathique et légèrement agaçant.
Les destinées sentimentales. Quand nos rêves de joie sont l'essentiel et l'importance, l'amour prend le sens de la vie. On soigne les absences avec du cinéma
Voici une très belle découverte, il fallait oser faire ce style à part , Nicolas Bedos l'a très bien réussi. Entre humour , émotion, nostalgie. Ce film est totalement réussi. Auteuil nous prouve tout son talent. Vraiment à voir
Un film atypique, particulièrement réussi. Daniel Auteuil, toujours brillant, campe un personnage désabusé par le délitement de sa relation avec l'amour de sa vie, alors à son crépuscule. Il se voit donner l'occasion de revivre une époque de son choix grâce aux services d'une entreprise qui met en scène des reconstitutions historiques, parfois basées sur la vie de leurs clients. Le personnage de Daniel Auteuil choisit alors de revivre les premiers jours avec celle qui deviendra son épouse. Le spectateur vit alors avec lui ce voyage dans les années 70, synonymes pour lui de retour aux années bénies de la vingtaine. Les acteurs, à l'image de la tête d'affiche, mais aussi de Doria Tillier et Fanny Ardant, sont touchants de justesse. Si la résolution finale est quelque peu prévisible, on gardera le plaisir d'avoir voyagé avec les personnages, dans un mélange de nostalgie, de rire et d'espoir. Une réussite.
J’avoue être passé complètement à côté de l’intérêt de ce film : un vieux bougon à la recherche d’un nouveau souffle et d’une nouvelle jeunesse, au final d’une idée plutôt pertinente, N.Bedos se saborde dans un film de cabotinage où D.Auteuil surjoue et où le côté provoc et grossier prend le pas sur la finesse. Au final un bon film bobo, rien de plus.
Il y a une idée mais je n'ai absolument pas accroché ! Ça démarre d'une façon où on se dit "pourquoi pas" mais le thème n'évoluant pas, il finit par être lassant et ressembler à une pièce de théâtre où le personnage est naïf de jouer et se prendre à cet escape game ! Les dialogues du départ étaient bien avec la patte Nicolas Bedos. Dommage que l'histoire manque de rythme. Pour moi, un casting XXL d'amis ne suffit pas, il faut une histoire qui tienne debout, du rythme. Peut être pour le prochain film ! 2,8/5
Un scénario original, un peu monté à la Lelouch, avec un rythme effréné, on n'a pas le temps de s’ennuyer ! On est peut être parfois un peu perdu entre la réalité, et ce qui est joué (ceux qui l'ont vu comprendront).
La splendeur d'un cinéma bourgeois avec tous ses travers dans un scénario original mais qui en fait ne fait que préfigurer ce qui serait une nouvelle industrie du luxe où certains seraient des esclaves des autres. Très vulgaire et pervers cette contrefaçon d'humanité présentée sous des couches d'hypocrisies et de mensonges, de mégalomanie où l'on doit accepter de se faire maltraiter ou d'être le maltraitant. Canet joue son rôle de pseudo pouriture de façon très convaincante, à vomir en vérité. Au milieu de cela Auteuil est un vieux qui parait bien naïf et Ardant incarne l'éternel féminin pas dans son meilleur jour, plus qu'à moitié folle. Les touches finales qui dans les dernières minutes édulcorent tout comme par magie en trompe beaucoup.
Très beau film. Qui n’a pas, un jour, souhaité revivre une période de sa vie ou un moment qui l’a profondément marqué ? Un film qui m’a fait rêver, très bien filmé, magnifiques décors, bons acteurs, histoire émouvante.