Un psychodrame dans l'air du temps (2.0) ? Voire une séance grandeur nature de psychanalyse (du pauvre) ? Ou bien, plutôt, un exercice ultra théâtralisé (bien que cinématographique), marqué par l'artificieux (comme aurait pu le dire le camarade Musset), le surligné, la redondance, et le nombrilisme (le vrai héros n'étant pas le dessinateur "Victor Drumond" - avec un "d" final, à l'anglaise, et non un "t", comme un certain Edouard... mais le scénariste "Antoine", qui tire les ficelles, à l'évidence le double du scénariste/réalisateur du film, Nicolas Bedos). Ceci posé, que vaut ce "La Belle Epoque" ? Brillant, piquant, intelligent ?... Ou au moins distrayant, original ?... Que nenni, hélas ! L'argument de départ peut paraître séduisant. Soit un couple (marié depuis plus de 40 ans) qui ne fonctionne plus du tout (et c'est un euphémisme !) - si l'épouse, "Marianne", semble être passée à autre chose, avec un amant (Denis Podalydès), l'époux, VD (Daniel Auteuil), a assurément besoin d'un fort stimulus pour sortir de son atonie. C'est "Maxime" (Michaël Cohen), le fils Drumond, qui pense avoir la solution, grâce à la société de son ami Antoine (Guillaume Canet), qui fait dans l'événementiel un peu particulier (et hors de prix). Il va s'agir de mettre en scène le 16 Mai 1974 (on est dans l'Entre-deux-tours de la Présidentielle rendue nécessaire par le décès prématuré de Pompidou), quand le (alors) jeune bédéiste Victor rencontre, à Lyon, sa future épouse, Marianne. Mais quand l'interprète, "Margot" (Dora Tillier), prend son rôle très au sérieux, une certaine "confusion des sentiments" risque de s'installer, et de fausser la mise en abyme (voire la catharsis) visée. Cependant, le traitement de l'affaire déçoit - et grandement. Loin de la dramaturgie délicate, d'orfèvre, qui s'imposait sur cette thématique, NB s'enlise d'emblée dans un travail à grosses coutures, où facilités, vulgarité même, le disputent au brouillon et au répétitif. Auteuil ne convainc guère. Canet, moins encore. DT ne réussissant pour sa part beaucoup plus au naturel (en "Margot"), que dans sa composition de Marianne jeune. En fait, seule la prestation de Fanny Ardant (Marianne - 2019) est digne d'éloges - normal, elle fait du "Fanny Ardant".... Très forte déception au global (surtout après une BA alléchante).